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La post-formation : la politique de la deuxième chance à Malherbe

Zoumana Bagbema, Joël Matondo et Lamine Sy : trois exemples qui illustrent, à des degrés différents, la politique de post-formation du Stade Malherbe. ©Damien Deslandes

Zoumana Bagbema, Joël Matondo et Lamine Sy : trois exemples qui illustrent, à des degrés différents, la politique de post-formation du Stade Malherbe. ©Damien Deslandes

"La certitude, c’est que la politique du club dans les prochaines années se tournera de plus en plus vers l’ADN normand et le centre de formation". Dans le dernier entretien qu’il a accordé à nos confrères d’Ouest-France, Pierre-Antoine Capton a martelé l’importance de la formation dans son projet pour le Stade Malherbe. Mais quelle réalité se cache derrière derrière les mots du (futur) propriétaire du club caennais ? Dans un contexte de rigueur budgétaire, comment se porte le centre du SMC aujourd’hui ? « Normandisation », développement de la post-formation, moyens financiers et humains accordés… Tout au long de la semaine, la rédaction de FOOT NORMAND consacre une série d’articles sur le centre de formation des « Rouge et Bleu ».

Arrivé l’été dernier libre du PSG avec un engagement stagiaire d’un an à la clé, Zoumana Bagbema, après une saison pleine au sein de la réserve caennaise (20 apparitions en N3 pour 17 titularisations et cinq buts), a paraphé il y a quelques jours son premier contrat professionnel avec le Stade Malherbe. Il est désormais lié avec les « Rouge et Bleu » jusqu’en 2027. Le cas de ce milieu de terrain prometteur (20 ans) illustre parfaitement la politique de post-formation mise en place actuellement au SMC. Le principe ? Accueillir des jeunes joueurs à fort potentiel (généralement âgés entre 18 et 20 ans) qui ne sont pas parvenus à passer « pro » dans leur ancien club, pour différentes raisons. "Sans sa rupture des ligaments croisés (survenue en octobre 2022 qui lui a quasiment coûté une saison blanche), je ne pense pas que Zoumana aurait atterri chez nous", donne comme exemple Djibi Diao.

Le milieu Joël Matondo (19 ans), qui a également rejoint la Normandie à l’été 2023 en provenance du Stade Rennais, a, lui, été barré par Lesley Ugochukwu (aujourd’hui à Chelsea) et Désiré Doué, deux des plus sérieux espoirs du football français à leur poste. "Bien sûr, pour eux, le Stade Malherbe représente une deuxième chance mais c’en est une aussi pour notre club de récupérer des garçons de ce niveau", lance le responsable du recrutement jeunes du SMC. Pour ce dernier, "la post-formation permet de compléter nos effectifs sur des postes où on a des besoins. On laisse toujours la priorité à nos garçons en interne. Si on a déjà des profils similaires dans notre centre, on ne prend pas de joueurs de l’extérieur. On n’engage personne au hasard. C’est vraiment du complément, en fonction des opportunités qui se présentent".

Le prêt : la dernière étape du parcours de formation pour certains

Ses signatures sont souvent l’aboutissement de plusieurs années de travail. "Zoumana, il est dans nos radars depuis qu’il a 13 ans", révèle Djibi Diao. "Mais quand le PSG a su qu’on le convoitait, il a accéléré sur le dossier". Cela ne l’a pas empêché de garder un œil sur lui, de rester en contact avec son entourage, d’analyser son évolution… "C’est une grosse partie de mon boulot au quotidien", indique le « patron » du recrutement jeunes. La post-formation peut également concerner des éléments issus du milieu amateur à l’image du défenseur Adama Timera (Brétigny), des attaquants Salim Diakité (Schiltigheim) et Ilyes Miraoui (Gonfreville), tous les trois membres de la génération 2005. "Ces garçons n’ont pas eu un cursus classique. Ils arrivent chez nous avec une fraîcheur car ils ne se sont pas entraînés cinq fois par semaine à l’école de foot, à la préfo et au centre. On a un regard différent sur eux. Ils ont un potentiel que nous avons la capacité de développer", estime Matthieu Ballon, le directeur de la formation caennaise. Ayant posé ses valises en Normandie alors qu'il venait à peine de fêter sa majorité, Hugo Vandermersch (24 ans), désormais au SV Elvesberg, en deuxième division allemande, après avoir défendu à 114 reprises le maillot « Rouge et Bleu » chez les « pros », en constitue le meilleur des exemples.

Si elle s’applique à des joueurs venant de l’extérieur, la post-formation s’adresse aussi à des garçons en interne à travers notamment des prêts. Ceux-ci constituant pour certains l’ultime étape de leur parcours de formation. Ces dernières saisons, ils se sont multipliés au SMC, plutôt avec succès : Godson Kyeremeh au FC Annecy (N1) et Brahim Traoré au Standard de Liège (Belgique) hier, Andreas Hountondji (L2) à Rodez, Lamine Sy au FC Rouen (N1), Ilyes Najim au SO Cholet (N1) et Norman Bassette (FC Malines, Belgique) aujourd’hui. "Ça rentre dans l’apprentissage de leur métier de footballeur. Je pense que c’est bénéfique pour tout le monde", souligne Djibi Diao. Les joueurs engrangent du temps de jeu et de l’expérience tandis que le Stade Malherbe récupère des éléments avec une saison pleine dans les jambes et une valeur marchande à la hausse. "Il y a dix ans en arrière, on les aurait peut-être gardés pour évoluer avec la réserve. Forcément, avec eux, on serait plus costaud en N3 ou en N2 et par ricochet, en U19 et en U17". Toutefois, du côté des « Rouge et Bleu », personne ne se plaint de ce changement de politique.

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