Comme lors des deux dernières saisons, le Stade Malherbe jouera sa survie en Ligue 1 sur la 38e et ultime journée. Mais contrairement aux deux exercices précédents, le club normand n'aborde pas ce rendez-vous en maîtrisant son destin à 100%. Pour se maintenir directement, les « Rouge et Bleu » - sous réserve de faire le job contre Bordeaux - devront compter sur un coup de main extérieur avec une défaite d'Amiens à domicile face à la lanterne rouge guingampaise voire un écroulement de Monaco chez son voisin niçois. "Je préfère ne pas trop y croire. Ainsi, on n'aura pas la possibilité d'être déçu", annonce Rolland Courbis.
Pour renouveler son bail dans l'élite du football français, le SMC en passera certainement par la case barrage. "L'objectif qui avait été fixé à mon arrivée (à la mi-février)", rappelle subtilement le co-entraîneur caennais. Une double confrontation contre Troyes ou Lens* sur laquelle il se projette déjà. "En barrage, on ne sera pas le favori et Troyes ou Lens l'outsider. On se trouvera dans la même situation psychologique qu'eux. Nous aussi, on aura envie de remonter en Ligue 1 puisque tout le monde nous voyait en Ligue 2 il y a un mois et demi, y compris nos supporters".
Une 18e place qu'il faut encore valider. Mais dans cette course-ci, le Stade Malherbe possède la main. Une victoire aux dépens des Girondins lui assurerait ce sursis. Même un match nul dans l'hypothèse où Dijon, qui pointe à deux longueurs derrière, ne cartonnerait pas Toulouse suffirait. "On pense uniquement à gagner", souligne « Coach Courbis ». "Comme si on avait perdu le match aller 1-0 et qu'on jouait notre qualification au retour avec un but à rattraper". Des visiteurs qui se rendent à d'Ornano avec dans leurs bagages une série de six revers consécutifs. Du jamais-vu dans toute leur histoire en L1 !
Bordeaux reste sur six défaites consécutives
Néanmoins, Rolland Courbis se montre prudent. "J'ai vu tous leurs matches et ça se joue souvent à pas grand-chose. Ils n'ont pas pris de carton (avec cinq défaites par un but d'écart)". Toutefois, peu importe l'adversaire, sa dynamique, ses forces et ses faiblesses, le club normand doit s'imposer dans son stade qu'on annonce copieusement garni (19 000 spectateurs sont attendus). "Depuis deux matches (et autant de succès aux dépens du DFCO et de Reims), jouer à domicile est redevenu un avantage. Car à un moment, je me suis demandé s'il ne fallait pas mieux évoluer à l'extérieur", lance l'ex-coach de Rennes. "On a redonné de l'espoir à nos supporters".
Reste à savoir dans quel état psychologique les partenaires de Fayçal Fajr préparent cette rencontre ô combien cruciale pour l'avenir du SMC. Revenu de nulle part en engrangeant dix points en l'espace de quatre journées alors que plus grande monde ne croyait en eux, les Caennais ont connu un coup d'arrêt le week-end dernier en s'inclinant sèchement face à l'OL (4-0) en dépit d'une première période de très bonne facture. Mais afin de ne pas briser la dynamique de sa formation, « Coach Courbis » a décidé de présenter les choses à sa façon.
"On a un peu triché. On s'est imaginé qu'on avait perdu à Nice (J33. le 20 avril) mais qu'on venait de battre Lyon ce qui nous a permis de doubler Dijon", raconte le technicien, fidèle à sa réputation d'expert ès communication, avant d'embrayer toujours dans une logique similaire. "On est contents d'avoir gagné à Lyon. On a sauté de joie. On s'est embrassés. Vivement le match de Bordeaux et je plains l'équipe qui nous affrontera en barrage". Vendredi soir, sous les coups de 23 heures, on espère que le bonheur des « Rouge et Bleu » ne sera pas seulement dans l'imagination de leur entraîneur.
*Vainqueur du Paris FC (1-1, 5-4 tab) mardi soir à Charléty, Lens se rend à Troyes, vendredi (coup d'envoi à 18 heures).
> L1. J38 - SM Caen (18e - 33 points) / Bordeaux (14e - 38 points), vendredi 24 mai à 21 h 05 au stade Michel-d'Ornano.