ISSU DU MAGAZINE. Avec 12 saisons consécutives sous le maillot « Rouge et Bleu » à son compteur, c'était le plus ancien joueur du Stade Malherbe toutes catégories confondues. Arrivé à l'âge de huit ans au SMC, Léon Valentin a refermé ce chapitre de sa vie il y a quelques mois. A son corps défendant. Alors que son contrat stagiaire expirait, ce pur produit de la formation caennaise aspirait à poursuivre l'aventure au même titre que ses camarades de la promotion 1998 : Jessy Deminguet et Yoël Armougom(1). "Signer pro aurait été un aboutissement", ne cache pas le principal intéressé. "Bien sûr, j'étais conscient qu'il me manquait encore des choses pour prétendre à la Ligue 1. Mais si on m'avait proposé un contrat pro, ne serait-ce que d'un an, je me serais battu tous les jours à l'entraînement pour leur montrer qu'ils ne s'étaient pas trompés en me donnant ma chance".
Les dirigeants normands en place à l'époque ne l'ont pas entendu de cette oreille. "Je sais que Greg Proment (l'ex-coach de la « B »), Eddy Costil et Manu Lepresle (respectivement responsable des gardiens et préparateur physique du centre de formation) se sont battus pour moi dans le bureau d'Alain Cavéglia (le directeur sportif). Mais Francis De Taddeo (directeur du centre jusqu'au 30 juin) n'a pas été honnête. Jusqu'au dernier jour, il m'a laissé espérer. Une semaine avant qu'il m'annonce qu'il ne me gardait pas, il m'a assuré, les yeux dans les yeux, qu'il mettait tout en œuvre pour que je reste. Sauf que de mon point de vue, il a privilégié son joueur. C'est lui qui a fait venir Issa Marega à Malherbe (en 2015). Je n'ai absolument rien contre Issa mais quand on voit comment ça s'est passé pour lui…(2)". L'ex-capitaine de la réserve caennaise est effectivement en droit de se poser certaines questions.
Des études en communication et management du sport
Malgré ce coup dur, Léon Valentin n'a pas abandonné son objectif de vivre de sa passion. Averti officiellement le 30 avril qu'il n'était pas conservé par le SMC, l'international U17 a rapidement trouvé un point de chute. "J'ai fait des essais. Tout d'abord à Metz grâce à Greg Proment (nommé depuis entraîneur de la réserve des « Grenats ») puis à Strasbourg via mon agent, Pierre Ducrocq (un ancien joueur du Racing)". Séduit par le profil de cet arrière central pouvant dépanner en latéral droit, le RCSA lui a fait signer un contrat d'un an. "Il y a eu un super feeling. Direct, les responsables strasbourgeois m'ont dit qu'ils me voulaient. Je me suis senti de nouveau considéré. Ça m'a fait du bien après les derniers mois que j'avais vécus à Malherbe", témoigne celui qui ne dirait pas non à une carrière à la Damien Da Silva. Un énorme changement pour ce jeune homme qui n'avait, auparavant, jamais quitter le cocon familial. "Comme je vivais près de Caen, je n'avais pas été pensionnaire du centre. J'habitais encore chez mes parents".
Toutefois, Léon Valentin - rejoint en Alsace par sa petite amie, Clémentine - s'est acclimaté à vitesse grand V à son nouvel environnement. "Comme le club est en partenariat avec une grande école (ISG), les dirigeants m'ont proposé, en parallèle des entraînements, de reprendre des études. Je prépare un diplôme universitaire en communication et management du sport", explique l'étudiant. Si son nom n'a encore jamais été couché sur une feuille de match de Ligue 1, cet aîné d'une fratrie comprenant trois frères (Louis, 16 ans, et Lucien, 11 ans, également footballeurs, respectivement à Aunay-sur-Odon et au SMC) a été convoqué à deux reprises en Coupe de France (pour le 1/32e de finale face à Grenoble et le 1/16e contre le Paris SG) sans pour autant rentrer en jeu. Ce fan du Brésilien Marquinhos est revenu sur sa première partie de saison en Alsace : "Pour le moment, je fais partie du groupe de N3 (il n'a raté aucune rencontre de la réserve strasbourgeoise, 13 rencontres pour un but et une passe décisive). Pendant la prépa, j'ai participé à deux matches avec l'équipe pro et je suis appelé de temps en temps pour prendre part à des entraînements. Quand je monte avec les pros, j'ai un excellent ressenti. Ils te mettent vraiment en confiance".
(1)Formés au SM Caen, Jessy Deminguet et Yoël Armougom ont paraphé leur premier contrat professionnel avec leur club formateur pour une durée de trois ans.
(2)Alors qu'il avait signé un contrat professionnel d'une durée d'un an l'été dernier (+ deux en option), Issa Marega - aucune apparition avec le groupe de Fabien Mercadal - a résilié son engagement d'un commun accord en janvier avant de s'engager avec le Cercle Bruges (D1 belge).
? #GF38RCSA | Zoom sur @leon_valentin5 et Mamoudou #Karamoko convoqués pour la première fois par Thierry #Laurey en compétition officielle ⤵️https://t.co/kx2YNmRHVD
— RC Strasbourg Alsace (@RCSA) 16 janvier 2019