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"Ma seule condition était de ne pas prendre la place de Fabien"

Interrogé sur la possibilité de prolonger sa mission au côté de Fabien Mercadal en cas de succès dans cette opération maintien, Rolland Courbis n'a pas exclu cette possibilité.

Interrogé sur la possibilité de prolonger sa mission aux côtés de Fabien Mercadal la saison prochaine en cas de succès dans cette opération maintien, Rolland Courbis n'a rien exclu.

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à accepter ce défi caennais en venant apporter votre aide au staff de Fabien Mercadal ?

"J'ai reçu un coup de fil assez sympa du président (Gilles Sergent). J'étais bien entendu au courant de la situation de Caen. Depuis de longues années et l'époque de Guy David et Jean-Louis Gasset(1), j'ai une sympathie pour ce club. Guy David m'avait, d'ailleurs, signalé William Gallas pour l'Olympique de Marseille(2). Et quand je l'ai affronté avec mes différentes équipes, j'ai toujours entretenu de bonnes relations. Quand j'ai eu l'explication à ma première question qui était de savoir ce qu'on attendait de moi à Caen, j'ai accepté de donner un coup de main pour atteindre l'objectif du maintien. J'avais le plaisir de déjà connaître Fabien (Mercadal). L'idée, c'est de m'ajouter au staff pour apporter une certaine expérience de ce genre de situations mais aussi du métier".

"L'équipe joue avec quatre-cinq joueurs à un niveau correct. SI on était au handball ou au basket, ça passerait"

Vous avez assisté au match contre Strasbourg le week-end dernier et participé aux entraînements depuis jeudi, quelles sont vos premières sensations sur le groupe caennais ?

"Elles doivent être un peu les mêmes que les vôtres. J'ai vu une équipe qui a perdu confiance, qui joue en dessous de ses possibilités avec un staff, logiquement, fatigué qui a pris quelques bosses sur la tête. Et je sais de quoi je parle. Contre Strasbourg, on a eu la confirmation que beaucoup de joueurs, la moitié voire plus, ne sont pas à leur niveau. Quand je regarde certains, je me demande si ce sont les mêmes que j'ai connus. L'équipe joue avec quatre-cinq joueurs à un niveau correct. Si on était au handball ou au basket, ça passerait. Au football, non".

Vous évoquiez une perte de confiance. Comment justement la redonner à cet effectif en panne de résultats depuis le début de l'année 2019 ?

"Si vous le permettez, je ne vais pas vous expliquer ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire pour aider Caen à se sauver. Les petites idées que j'ai, je les réserve pour les joueurs que j'entraîne ou que j'aide à entraîner, pas pour nos adversaires. Psychologiquement, il va falloir remettre en place le bateau pour bien naviguer. Je n'ai pas de recettes miracles mais il y a toute une liste de petits détails. Maintenant, ce n'est pas parce qu'on va les faire que Caen va se sauver mais si on les oublie, on descend à coup sûr. Si Caen se sauve, ça ne sera pas grâce à un choc psychologique d'un clown qui viendra pour faire l'intéressant. Je suis venu pour apporter un plus sur le plan footballistique".

Après le déplacement à Toulouse, dimanche, le PSG, Rennes et Saint-Etienne figurent au programme du Stade Malherbe...
"Quand je vois le calendrier, je commence à avoir mal à la tête même si parfois, on prend des points où on ne pensait pas et inversement. Toulouse, Lyon en Coupe de France, Paris Saint-Germain qui a largement battu une belle équipe de Montpellier, Rennes qui est en pleine confiance, Saint-Etienne qui fait une superbe saison et après la coupure internationale, deux déplacements à Monaco et Nîmes... Où en sera Caen au soir du match contre Nîmes ? Est-ce qu'il existera une petite chance de se maintenir, une grande ou alors pourra-t-on commencer à préparer la saison prochaine ? Comme les autres concurrents ne font pas non plus un parcours exceptionnel, le maintien pourra se jouer dans les trois dernières journées, voire à la dernière et peut-être même dans le dernier quart d'heure de l'ultime journée. Sans oublier le barrage".

"Ce n'est pas impossible que je m'assois sur le banc. Fabien (mercadal) y est favorable"

De quelle manière allez-vous fonctionner avec Fabien Mercadal et son staff ?

"Je ne viens pas pour faire le professeur ou pour imposer mes idées. Par rapport aux hommes en place, je ne suis pas plus compétent, je suis juste plus frais. On discute d'abord avec Fabien. Je l'écoute très attentivement et puis j'ajoute des choses qui me paraissent intéressantes, voire indispensables. Je fais des propositions en les argumentant. Est-ce que je vais m'asseoir sur le banc ? Ce n'est pas impossible. Fabien y est favorable. On va y réfléchir".

Lors de votre nomination au Stade Malherbe, beaucoup d'observateurs ont rappelé votre précédente expérience sur un banc, à Rennes où vous aviez succédé à Philippe Montanier une semaine après votre arrivée comme « conseiller » du président René Ruello(3)...

"Alors ma spécialité ne serait plus d'être pompier de service mais de planter des coups de couteau dans le dos de l'entraîneur en place en lui expliquant que j'arrive pour l'aider alors que je viens pour l'assassiner. A ceux qui pensent ça, je leur propose de parier la somme de leur choix. Et si le scénario de remplacer Fabien se produit, je les paierai. Il faut comparer ce qui est comparable. A Rennes, (Philippe) Montanier, et on peut le comprendre, n'a jamais accepté que je puisse venir l'aider. Ma mission, là-bas, consistait à observer le groupe pendant cinq mois avant d'en devenir l'entraîneur à la prochaine intersaison. J'aurais bien aimé rester mais entre-temps, un projet breton s'est mis en place avec Christian Gourcuff. Pour revenir à Caen, Fabien est ravi que je vienne. Et j'ai dit au président que la seule condition pour que je vienne était de ne pas prendre sa place".

> L1. J26 - Toulouse (15e - 27 points) / SM Caen (19e - 19 points), dimanche 24 février à 15 heures au Stadium.

(1)Guy David et Jean-Louis Gasset ont respectivement été entraîneurs du Stade Malherbe lors des saisons 1996-1997 et 2000-2001.

(2)Formé au Stade Malherbe, William Gallas a été transféré en 1997 à l'OM.

(3)Nommé le 12 janvier 2016 avec le titre de « conseiller » du président René Ruello, Rolland Courbis avait succédé à Philippe Montanier sur le banc rennais une semaine plus tard. Pourtant, lors de sa présentation aux médias, René Ruello et Rolland Courbis avaient juré que cette situation ne se produirait pas !

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