Malherbe va avoir du mal à digérer

Sous pression suite aux succès la veille d'Amiens et de Guingamp, deux de ses principaux concurrents directs dans la course au maintien, le Stade Malherbe - avec Rolland Courbis sur le banc au côté de Fabien Mercadal - ne pouvait pas se permettre de repartir fanny de son déplacement dans la ville rose. Surtout que son adversaire du jour était très loin d'avoir assuré son avenir en Ligue 1 (15^e avec 27 points avant le coup d'envoi). S'ils ne se sont pas inclinés au Stadium, les hommes du président Gilles Sergent vont certainement éprouver les pires difficultés pour digérer ce résultat ; un match nul avec un profond arrière-goût de défaite. Comment pourrait-il en être autrement au regard de ce scénario assez cruel.

Les arrêts de jeu venaient à peine de débuter quand Ismaël Diomandé commettait une faute sur Christopher Jullien. Alors que l'international ivoirien écopait d'un second avertissement synonyme d'expulsion, Max-Alain Gradel se saisissait du ballon. Déjà sauveur du Téfécé à de multiples reprises cette saison, le capitaine toulousain expédiait une merveille de coup franc au-dessus du mur caennais et au ras du poteau droit de Brice Samba, laissant les coéquipiers de Prince Oniangué à leurs regrets, à leurs énormes regrets (1-1, 91'). 

Des visiteurs qui pensaient avoir réalisé le plus dur en ouvrant la marque dans la quatrième minute du temps additionnel de l'acte initial. Profitant d'une frappe en pivot de Malik Tchokounté sur laquelle Baptiste Reynet ne se montrait pas exempt de tout reproche, Enzo Crivelli n'avait plus qu'à pousser le « cuir » au fond des filets (0-1, 45+4') ; le premier but du club normand en championnat depuis 498' ! La dernière réalisation caennaise, signée Casimir Ninga, remontant au 11 janvier lors de la défaite 3-1 contre Lille. Des « Rouge et Bleu » qui ont cru pendant un (court) instant avoir débloqué leur compteur une demi-heure auparavant mais la tête de Malik Tchokounté était refusée, avec validation de la VAR, pour une charge au préalable sur le gardien local (16').

Ninga, Sankoh et Crivelli ratent le break

Menant au tableau d'affichage ; ce qui ne leur était jamais arrivé en 2019, les Normands - qui basculaient en 5-4-1 après avoir débuté en 4-4-2 - auraient pu (dû) « tuer » le suspense au retour des vestiaires. C'est tout d'abord Casimir Ninga qui perdait son duel face à Baptiste Reynet. A la récupération, Baisama Sankoh - tout juste rentré sur le pré - manquait de promptitude en se faisant contrer in extremis par un tacle d'Issiaga Sylla alors que les cages étaient grandes ouvertes (64'). Une dizaine de minutes plus tard, Enzo Crivelli - bénéficiant, une nouvelle fois, d'un excellent travail d'un Casimir Ninga dans tous les bons coups du SMC - tentait de manière inexplicable un extérieur du droit qui ne s'imposait nullement (76').

Un manque d'efficacité qui coûtait cher à la bande à Fabien Mercadal. Dommage car Brice Samba, malgré une alerte derrière la cuisse gauche juste avant la pause, avait réalisé une énième prestation de haute volée. L'ultime rempart caennais s'interposant tour à tour devant Jimmy Durmaz, Yaya Sanogo (40', 50') ou Corentin Jean (86'). Et quand l'ex-portier marseillais était battu, il était suppléé par l'un de ses défenseurs avec ce sauvetage d'Alexander Djiku sur sa ligne (45+3') ou par l'un de ses montants comme sur cette tentative de Kelvin Amian (85').

Alors qu'une victoire leur aurait permis de sortir de la zone rouge (même provisoirement en attendant le résultat de Monaco, ce dimanche soir, face à Lyon), Prince Oniangué, Fayçal Fajr, Frédéric Guilbert et leurs partenaires grattent seulement une place au classement. Après 26 journées, ils occupent la position de barragiste (18^e), devançant Dijon à la différence de buts. Un bien maigre lot de consolation au regard du calendrier démentiel qui attend les « Rouge et Bleu » au mois de mars avec les réceptions du PSG et de Saint-Etienne entrecoupées de voyages à Rennes et Monaco. L'avenir en Ligue 1 du Stade Malherbe reste plus incertain que jamais.