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Malherbe va devoir apprendre à marquer des buts... et vite

Aligné une nouvelle fois en milieu offensif dans un couloir, Yoël Armougom, particulièrement imprécis dans l'exercice des coups de pied arrêtés, n'a absolument pas pesé sur les débats.

Multipliant les fautes sur Ismaïla Sarr alors qu'il avait déjà été averti dix minutes auparavant, Yoël Armougom a récolté un second avertissement dès la 35', laissant ses partenaires à dix contre onze.

Le problème ne date pas d'hier. Déjà la saison dernière, le Stade Malherbe - avec 29 réalisations inscrites, soit la 19e attaque de Ligue 1 - avait affiché des limites rédhibitoires. Bien que relégué à l'étage inférieur, le club normand souffre, à l'heure actuelle, toujours de carences identiques. Malgré six réalisations en cinq matches, la préparation avait laissé entrevoir des signes inquiétants dans ce domaine. La prestation des « Rouge et Bleu » face à Sochaux en ouverture du championnat l'a confirmé ; les coéquipiers d'Anthony Gonçalves ne cadrant pas une seule tentative ! Il faut dire que le SMC s'est présenté sur la pelouse de Bonal sans ses trois meilleurs artificiers de l'exercice précédent.

"dans les 15-20 derniers mètres, c'est beaucoup l'imagination du joueur qui va faire la différence"

Enzo Crivelli (six buts) va s'engager, ce samedi, avec Istanbul Basaksehir en Turquie. Alors que son avenir est plus qu'incertain, Casimir Ninga (six buts pour trois passes décisives) était suspendu. En vacances après sa participation à la CAN avec le Maroc, Fayçal Fajr (cinq buts pour quatre passes décisives) ne devrait, de toute façon, plus porter le maillot « Rouge et Bleu ». Et comme dans le même temps, aucune recrue n'a encore débarqué pour doper l'animation offensive, il ne fallait pas avoir fait de longues études pour comprendre que les Caennais souffriraient dans le Doubs pour trouver le chemin des filets.

"Je n'ai pas de potion magique", a prévenu Rui Almeida en conférence de presse d'avant-match. Au moment de dresser le bilan de la préparation, le coach portugais l'avait annoncé : "On a besoin d'être plus créatifs". Avant d'ajouter jeudi midi : "Dans les 15-20 derniers mètres, c'est beaucoup l'imagination du joueur qui va faire la différence. On ne va pas enseigner à Malik, Enzo ou Casimir s'ils doivent dribbler intérieur ou extérieur en un contre un". Toutefois, il serait injuste d'imputer la responsabilité de ce mutisme aux seuls attaquants. C'est toute l'animation offensive normande qui doit progresser ; ce dont convient le patron technique du SMC.

Gonçalves en piston droit, Avounou au milieu ?

"On doit être capables de trouver plus de solutions dans les 30 derniers mètres, plus de mouvements au milieu. Il faut travailler les phases de construction pour parvenir à débloquer la situation offensivement", analysait Rui Almeida après le match nul et vierge face aux Lionceaux (0-0). Avant que le championnat ne débute, l'entraîneur lusitanien avait tenu des propos similaires : "C'est mon travail de créer un mouvement pour amener le ballon devant. On a besoin de plus de liens entre nos milieux et nos attaquants. On doit bien jouer à l'intérieur (du jeu), à l'extérieur et gagner la profondeur".

"C'est mon travail de créer un mouvement pour amener le ballon devant"

Dans le système en 5-3-2 cher au technicien caennais, l'apport des hommes de couloir est, jusqu'à présent, beaucoup trop insuffisant. A gauche, Yoël Armougom s'est montré extrêmement discret à Bonal. A l'opposé, le choix de titulariser Jonathan Rivierez, au profil défensif, interpelle alors qu'Arnold Isako, un spécialiste du poste, arrivé d'Inde, est resté à la maison. Pour animer cette aile droite, la solution la plus évidente se nomme peut-être Anthony Gonçalves. Durant la préparation, l'activité de l'ex-Strasbourgeois comme piston s'est révélée précieuse.

Dans le cœur du jeu, un profil comme Durel Avounou pourrait apporter une capacité de projection qui fait, pour le moment, cruellement défaut au collectif normand. A l'image de Jessy Deminguet, les joueurs, eux, réclament de la patience. "Offensivement, ça va venir. Je pense qu'il ne faut pas s'inquiéter", lance le milieu relayeur du SMC. "On a eu du mal à se procurer des situations. Mais au fil des jours, ça va se combler avec le travail", corrobore Anthony Weber. Certes, il n'y a qu'une seule journée de passé, aucune raison de paniquer mais quelque chose nous dit que les problèmes offensifs du Stade Malherbe ne vont pas se régler en un claquement de doigts. 

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