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Mario Fortunato : "J'ai passé presque toute ma vie à Malherbe"

Mario Fortunato vient de parapher son premier contrat « pro » avec le Stade Malherbe, son club formateur, d'une durée d'une saison. ©Damien Deslandes

Ses racines : un petit parfum d’Italie

"Mon grand-père est originaire de la région des Pouilles"

Avec un tel patronyme, Mario Fortunato ne peut échapper à ses racines italiennes. "Mon grand-père est originaire de la région des Pouilles (dans le Sud-Est). Il est arrivé directement en Normandie vers l’âge de 20 ans pour travailler", retrace le milieu de terrain du Stade Malherbe qui possède la particularité de porter le même prénom que son aïeul. "Chez nous, c’est une tradition. Mon cousin, Francesco, s’appelle aussi comme son grand-père". De ses origines transalpines, le « gamin » qui maîtrise quelques notions de la langue natale de Léonard de Vinci a hérité l’amour des pâtes. "J’en mange beaucoup (sourire)". Traversant régulièrement les Alpes pour rendre visite à ses proches, Mario Fortunato ne dirait pas non, à moyen terme, à une aventure au sein du Calcio. "Ça pourrait être bien de tenter une nouvelle expérience, de partir à l’étranger. Ça permet toujours de grandir". Et pourquoi pas un jour porter le maillot nerazzurri de l’Inter Milan, le club que supporte sa famille.

Ses clubs : la JS Douvres et SM Caen

"Au début, le short m’arrivait au niveau des tibias"

Suivant l’exemple de son frère aîné, Ugo (30 ans), et de ses cousins, Mario Fortunato a tapé dans ses premiers ballons dès l’âge de quatre ans à la JS Douvres. "Au début, j’étais trop petit pour disputer les matches. Sur les films de famille, on voit que le short m’arrive au niveau des tibias", en rigole encore le milieu de terrain au format de poche. Repéré lors de détections, il a ensuite intégré l’école de foot du SMC à partir de sept ans ; un club caennais qu’il n’a plus jamais quitté. Pour cause, il vient d’y boucler sa 13e saison ! "J’ai passé presque toute ma vie à Malherbe. C’était une volonté de ma part, à condition d’en avoir les capacités. C’est mon club de cœur, celui que je supporte depuis que je suis tout petit". Au fil des années sous la tunique « Rouge et Bleu », Mario Fortunato a noué de solides liens avec Robin Legendre (Quevilly-Rouen), Ilyes Najim (de retour à Caen après un prêt à Bourg-en-Bresse), Martini Sonowo (Mondeville) ou encore Johann Lepenant (Lyon). Des amis qu’il a vu au fur et à mesure quitter le cocon caennais. "On voit ses copains partir un à un. Mais chaque année, on arrive à recréer un groupe. En tout cas, je me suis toujours senti bien".

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C'est sur les installations de la JS Douvres ; son tout premier club, que nous avons retrouvé Mario Fortunato. ©Damien Deslandes

Son avenir : Une nouvelle chance avec le SMC

"Ce contrat pro, c'était mon objectif depuis tout petit"

Plus ancien joueur du Stade Malherbe fort de ses 13 années de longévité sous les couleurs « Rouge et Bleu », Mario Fortunato a failli plier bagages à l’été 2022. Son engagement comme stagiaire expirant, celui qui porte régulièrement le n°10 avec la réserve ne s’est pas vu, à l'époque, proposer de contrat professionnel. "Au début, c’est bizarre comme sensation car après avoir passé autant de temps dans le même club, on se dit que tout va s’arrêter. On essaye de profiter de ses derniers moments". S’ouvre alors une période d’incertitude avec la recherche d’un nouveau projet. "J’ai fait deux essais, à QRM et à Pau, mais ça n’a pas abouti. Je n’ai rien trouvé. Même si je ne suis pas quelqu’un qui stresse trop, je ne savais pas du tout ce que j’allais faire". Finalement, en accord avec le coach Nicolas Seube, il a repris l’entraînement avec la « B » avant qu’on ne lui évoque la possibilité de rester un an de plus, sous statut amateur. Son rôle : encadrer la très jeune équipe caennaise, du haut de ses 20 ans ! "De toute façon, c’était ça ou rien donc j’ai accepté. Et puis j’étais content car une saison en N2, c’est valorisant".

Sauf que dix mois plus tard, Mario Fortunato est presque revenu à la case départ. Toutefois, cette fois-ci, sous l'impulsion de Nicolas Seube, ce cadet d'une fratrie comprenant trois enfants avec un frère et une sœur aînée, Lou, s'est vu proposer un statut hybride : parapher un contrat « pro » tout en continuant de s'entraîner avec la réserve. "Ce contrat pro, c'était mon objectif depuis tout petit. Je suis forcément super content. Même si la signature a un peu tardé, j'avais confiance dans le coach Seube. Maintenant, il va falloir essayer d'aller en équipe première, à commencer par quelques entrainements".

Sa particularité : une activité incessante

"Je cours plus qu’avant, je résiste mieux aux duels"

S’il est facilement reconnaissable sur un terrain avec sa touffe de cheveux frisés, Mario Fortunato se remarque surtout par son volume de jeu. En match, il frôle quasi-systématiquement la barre des 12 km parcourus ! "Au milieu, on est obligé de combler les brèches. Je cours plus qu’avant, je résiste mieux aux duels", livre celui qui est aussi à l’aise en pointe basse qu’en position de meneur de jeu. "Depuis les U17, j’alterne entre les deux. En sentinelle, comme je touche plus de ballons, c’est plus facile de faire jouer les autres. Quand je suis plus haut sur le terrain, je peux être plus facilement décisif". D’ailleurs, avec cinq buts pour 11 passes décisives en 27 apparitions en N2, c’est l’un des secteurs dans lequel il s’est grandement amélioré cette saison. Mais pas seulement… "Au contact de jeunes joueurs qu’il faut encourager, j’ai pris en maturité. Je leur ai même appris un peu de vice : comment gagner du temps quand on mène au score ? Quelque chose que je ne faisais pas particulièrement avant", témoigne le milieu de terrain qui doit encore progresser en vélocité sur les cinq premiers mètres.

Une passion : la pêche

"Ça change du foot où je passe beaucoup de mon temps"

Si vous croisez Mario Fortunato dans le secteur de Louvigny une canne à la main, ne vous étonnez pas. Pour se détendre, il lui arrive de s’adonner à la pêche. "J’y vais de temps en temps avec mes cousins, Luca et Jules. On a grandi ensemble. On était voisins à Douvres. On a des copains en commun qui aiment bien ça. Ils nous ont emmené une fois et on a bien rigolé". Toutefois, le principal intéressé le reconnaît, il est plus doué ballon aux pieds que canne à la main. "Ce n’est pas facile mais ça détend, ça permet de prendre l’air, d’éviter de rester devant la TV et ça change du foot où je passe beaucoup de mon temps". Espérons pour lui qu’il y passe encore de nombreuses années, de préférence, dans la plus haute division possible.

Mario Fortunato

> Né le 2 juillet 2002 (20 ans) à Caen.

Milieu de terrain. Droitier. 1,69 m pour 65 kg.

Parcours : JS Douvres (2006-2009), SM Caen (depuis 2009).

Sous contrat jusqu'en 2024.

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