Chris Waddle, Dragan « Pixi » Stojkovic, Carlos Mozer, Abedi Pelé..., voici un aperçu des noms que Fabien Mercadal a côtoyé durant ces trois saisons à l'Olympique de Marseille. "Je pourrais en citer 50 ! Il y avait une telle génération. Eric Di Meco qui était très sympa avec nous, les jeunes, Paulo Futre, Rui Barros, des sacrés bons joueurs. J'ai vécu aussi l'arrivée d'Alen Boksic. Au départ, on pensait qu'il serait avec nous au centre. Quand on l'a vu pour la première fois sur un terrain, on a vite compris que non. C'était un phénomène. Quand tu t'entraînais avec eux, à un moment, tu t'arrêtais pour les regarder". Mais comment le coach du SMC s'est-il retrouvé au milieu de ces stars du ballon rond ?
Nous sommes en 1991 et le natif des Gorges du Verdon est licencié à Digne-les-Bains. "C'était un club filial de l'OM", explique-t-il. "Bien que j'étais encore junior, j'évoluais avec la première, en PH (l'équivalent de la R1)". A l'époque, le jeune défenseur (19 ans) ne se dirige pas vers une carrière dans le foot. "J'ai un parcours particulier. Je jouais pour m'amuser. C'est un éducateur de Digne qui, à plusieurs reprises, m'a dit que je devrais rejoindre l'OM. D'autres clubs s'intéressaient à moi. Pourtant, au début, je n'avais pas envie de partir. Par l'intermédiaire de Digne, on m'avait proposé un emploi à la Sécu (Sécurité sociale). C'était ma priorité".
"Et puis, je ne me rappelle plus vraiment pourquoi j'ai décidé de tenter ma chance à Marseille. L'éducateur avait dû être persuasif (sourire)", enchaîne l'ex-technicien du Paris FC. En compagnie notamment d'un certain Alain Boghossian, il parcourt donc les 80 km qui le séparent de la cité phocéenne pour intégrer le centre de formation. "Même si je n'en ai jamais été un supporter, l'OM représentait beaucoup. C'était un club assez impressionnant. En plus, j'y suis allé à la bonne période, celle de la Ligue des Champions(2). Avant de signer là-bas, j'avais fait une semaine d'essai avec la réserve. Je m'étais entraîné avec Eric Cantona. Un truc de fou".
Témoin du "vrai pouvoir" du Vélodrome
En trois années passées sur la Canebière (jusqu'en 1994), jamais Fabien Mercadal ne portera le maillot « Blanc et Bleu ciel ». Par deux fois, pourtant, celui qui bénéficiait d'un contrat de stagiaire professionnel est tout proche d'y parvenir. "Lors de ma deuxième saison, j'ai commencé à m'entraîner avec les pros. Marc Bourrier (entraîneur de Marseille en 1993-1994) m'aimait bien. J'ai fait un banc à Monaco. C'était déjà exceptionnel (seulement 14 noms étaient couchés sur la feuille de match). Au départ, je devais même être titulaire. Jusqu'à l'échauffement, c'était prévu. Mais William Prunier, qui était malade, a fait un dernier test. Et il a finalement tenu son poste. Ça reste malgré tout un immense souvenir".
Seconde chance quelques mois plus tard. "Je devais débuter contre Metz. Le coach avait prévu de lancer un jeune. Mais le lundi d'avant, je me pète la cheville dans un match amical contre Istres". En dépit de ces deux coups du sort, l'intéressé n'éprouve pas de regrets. "Peut-être que cette grave blessure a été un tournant. En étant mis en valeur, j'aurais pu signer ailleurs. Mais honnêtement, avec cet effectif, c'était impossible de me faire une place. Quand je me souviens que Marcel Desailly était sur le banc parfois... Au mieux, j'aurais joué un match".
Toutefois, le technicien du Stade Malherbe reconnaît que cette expérience lui a été bénéfique pour la suite de son parcours. "J'ai côtoyé des joueurs de grande qualité, des leaders qui avaient une exigence au quotidien. Ça m'a beaucoup influencé". S'il ne ressent aucune nostalgie concernant son retour au Vélodrome, Fabien Mercadal se souvient "d'un beau souvenir" vécu dans l'enceinte marseillaise. "Avec la réserve, on avait disputé un lever de rideau d'une journée de D1 contre Montpellier. On perdait 1-0. Petit à petit, les supporters étaient arrivés pour assister au vrai match. Ils se sont pris au jeu et se sont mis à nous encourager. Ça nous avait surmotivés. On avait gagné 2-1. Ce soir-là, j'ai vu le vrai pouvoir du Vélodrome". Dimanche, Fabien Mercadal espère que son équipe n'en sera pas victime.
> L1. J9 - Marseille (6e) / SM Caen (10e), dimanche 7 octobre à 17 heures au Vélodrome.
(1)En vertu d'un accord entre les deux clubs au moment de son prêt, Saîf-Eddine Khaoui n'affrontera pas l'OM avec lequel il se trouve sous contrat jusqu'en 2021.
(2)L'Olympique de Marseille a été finaliste de ce qu'on appelait encore à l'époque la Coupe des Clubs Champions en 1991 (défaite aux tirs au but face à l'Etoile Rouge de Belgrade, 0-0 5-3 tab) avant la remporter la Ligue des Champions deux ans plus tard, en 1993 (1-0 aux dépens de l'AC Milan).