Foot Normand

Olivier Pickeu : "On a besoin d'un grand moment de communion avec notre public"

La proximité du derby entre le Stade Malherbe et le HAC ravive des souvenirs chez Olivier Pickeu, à l'époque où il défendait le maillot « Rouge et Bleu » au début des années 1990. ©Damien Deslandes

"Vous connaissez le dicton : un derby, ça ne se joue pas, ça se gagne. Il faudra être à la hauteur de ce rendez-vous". Invité de notre émission Le Débrief, en partenariat avec Radio VFM il y a dizaine de jours, Olivier Pickeu n'a pas caché que cette confrontation contre le HAC était pour le moins attendu du côté des « Rouge et Bleu ». "A commencer par moi. C'est une rencontre importante dans une saison. On fait ce métier pour vivre des émotions comme celui-ci. Un derby, c'est un enjeu particulier, une saveur particulière. Je l'ai connu en Ligue 1 (quand il était joueur au SMC durant les saisons 1989-1990 puis 1992-1993). En jouer un, c'est magnifique. J'ai des souvenirs pleins la tête", lance le président du Stade Malherbe en référence, entre autres, à ces matches de préparation au début des années 1990 entre les deux camps. "C'étaient des matches de championnat. On se rendait coup pour coup pour obtenir la suprématie régionale".

Un « derby » qui génère un engouement de fou : 15 000 spectateurs, au minimum, sont annoncés à d'Ornano samedi soir dont environ 1 500 Havrais. "Depuis le début de la saison, on a un public qui est exceptionnel. Malheureusement, pour l'instant, nos résultats ne sont pas en adéquation avec la qualité de nos supporters (quatre défaites sur les six premières sorties à domicile dont les trois dernières en date)", déplore le dirigeant caennais. Alors que le SMC a été privé de ses fans durant l'exercice précédent ; la faute à la crise sanitaire imposant des huis clos, Olivier Pickeu nourrit l'espoir que la réception du voisin seinomarin permettra à son club "de vivre un grand moment de communion avec le public".

Une concurrence régionale qui stimule Olivier Pickeu

Un moment de communion qu'il n'a toujours pas vraiment connu depuis sa nomination à la tête du Stade Malherbe en août 2020. "Dans un scénario idéal, sans la Covid, on aurait vécu une émotion exceptionnelle en se sauvant lors de la dernière journée contre Clermont. Le stade aurait été plein. C'est un match qui aurait pu marquer une génération de supporters", imagine l'ex-manager général d'Angers. "Je cours après ces moments de joie et de fusion avec notre public". Pour en savourer un samedi soir, sous les coups de 21 heures, encore faut-il que les « Rouge et Bleu » dominent le HAC. Des « Ciel et Marine », quatrièmes avec 20 unités au compteur, qui ont signé leur meilleure entame de championnat depuis l'exercice 2007-2008 ; celui de leur dernière montée en Ligue 1.

Cette concurrence régionale stimule le président caennais. "Plus il y aura des clubs qui travailleront bien à nos côtés, plus notre énergie sera grande pour continuer à progresser. Ça nous oblige à renforcer notre degré d'exigence, ça crée une obligation de résultats", souligne Olivier Pickeu qui a déjà été confronté à cette configuration avec le SCO avec la présence des voisins nantais et rennais. "Aujourd'hui, les Havrais sont devant nous au classement, ils ont plus de points, une défense difficile à manœuvrer, un effectif stable... Mais on ne veut pas les laisser filer. Le Havre ne peut pas être devant nous. On doit les battre. En face de nous, on aura un sacré adversaire. J'ai hâte de voir notre capacité à démontrer beaucoup de caractère dans un rendez-vous aussi important". Les supporters « Rouge et Bleu » également.

> L2. J12 - SM Caen (12e - 14 points) / Le Havre (4e - 20 points), samedi 16 octobre à 19 heures à d'Ornano.

Alexandre Bonnet : "Notre public s'est reconnu dans notre équipe"

A61I2515_0.jpg

Alexandre Bonnet veut mettre à profit le derby contre le Stade Malherbe pour conforter le lien qui est en train de se tisser entre les supporters havrais et son équipe. ©Damien Deslandes 

A d'Ornano, le Stade Malherbe ne sera pas le seul club normand à bénéficier du soutien de son public. Ils seront au moins 1 500 Havrais, dont les deux tiers dans un parcage plein à craquer, à effectuer le court déplacement qui les sépare de Caen. "Ça me rappelle notre match d'il y a deux ans là-bas (avec une victoire 3-0 des hommes de Paul Le Guen, en août 2020). Nos supporters avaient mis une très belle ambiance. Avec la physionomie du match et le score final, pour nous, la soirée avait été parfaite", rembobine Alexandre Bonnet qui signerait des deux mains pour un scénario identique.

"Ce match arrive au bon moment pour confirmer notre parcours"

Buteur lors du succès du HAC en mars (2-0), dans un d'Ornano sonnant désespérément creux ; huis clos oblige à cause de la Covid-19, le capitaine des « Ciel et Marine » avait pu, une nouvelle fois, mesurer l'importance des fans. "Jouer sans public, ça change complètement la donne", assure le n°17 du club doyen. "La saison dernière, comme on n'était pas dans une très bonne posture au classement, c'était important de l'emporter à Caen. Mais derrière, il n'y avait pas d'engouement". Aucun risque de revivre ça en cas de nouvelle performance havraise en terre malherbiste.

Surtout que depuis le coup d'envoi du championnat, les ultras havrais répondent plus que présent. "Depuis le début de la saison, on a un public qui est à fond derrière nous, qui s'est un peu reconnu dans notre équipe, avec des valeurs qui rejaillissent sur le terrain", témoigne Alexandre Bonnet qui compte sur ce derby pour "conforter le lien qui est en train de se tisser entre nos supporters et nous (les joueurs)". Avant d'ajouter : "Sur un match comme celui-ci, on doit s'appuyer sur eux. On est sur un tremplin (huit journées sans défaite dont trois victoires consécutives). Ce match arrive au bon moment pour confirmer notre parcours jusqu'à présent. On veut conserver notre rang". Les supporters « Ciel et Marine » ne rêvent que de ça.

Quitter la version mobile