Mercredi soir, tous les amoureux du Stade Malherbe auront certainement un œil sur le match en retard opposant Dunkerque à Amiens. Et pour cause, une (grande) partie du maintien va peut-être se jouer à Marcel-Tribut. Une victoire ou un nul des Nordistes et les partenaires de Jonathan Rivierez basculeraient en position de barragiste (18e) à trois journées du terme. "Cette rencontre, les Dunkerquois ne l'ont pas encore gagné", rappelle Olivier Pickeu qui combat tout fatalisme. "J'entends que c'est déjà fini pour nous, qu'on est déjà en National mais je rassure tout le monde, le groupe ne part pas en vacances la semaine prochaine". Avant de poursuivre : "Les joueurs sont totalement concernés, concentrés et focus sur notre objectif : rester en Ligue 2. Mon travail, c'est de les mettre dans les meilleures dispositions possibles".
Pour le président caennais, le SMC a deux options pour se sauver : "par la porte ou par la fenêtre, soit par le biais du championnat où il nous reste trois matches et neuf points en jeu ou via le barrage (contre le troisième de National) les 19 et 22 mai". "J'ai programmé tout le monde au club sur la possibilité de disputer un barrage en aller-retour. Si le maintien doit se jouer le 22 mai au soir, dans un stade vide, il faut s'y préparer", ajoute-t-il tout en confortant Fabrice Vandeputte dans ses fonctions jusqu'à la fin de cet exercice 2020-2021. "Bien entendu, c'est compliqué pour lui. Je lui en demande beaucoup. J'espère de tout cœur pour les joueurs, pour le staff et pour Fabrice qu'ils auront un retour du travail effectué".
Selon le dirigeant des « Rouge et Bleu », la course au maintien concerne encore huit formations : de Rodez (12e avec 41 points) à Chambly (19e avec 32 unités) en passant, entre autres, par Le Havre, Pau, Niort et Guingamp. "On est dans un rapport de force mental. Il faut être en capacité de faire basculer cette saison dans le positif en y mettant les ingrédients nécessaires afin que la prochaine fois, le penalty, c'est pour nous qu'il soit sifflé. Si on regarde les buts qu'on encaisse sur nos trois derniers matches, à Troyes, contre Dunkerque et face à Sochaux, on ne peut pas dire que, pour le moment, ça bascule en notre faveur".
Les supporters commencent à hausser le ton
Pour inverser le cours de cette saison bien mal embarquée, Olivier Pickeu entend fédérer toutes les énergies. "Tout d'abord en interne". A commencer par les supporters, très actifs depuis une semaine. Dimanche dernier, au lendemain de la défaite face à l'Estac (J33. 1-0), ou bien mardi, avant la réception de Dunkerque, le MNK a affiché un soutien sans faille. "Après Troyes, on a vécu un vrai bon moment. Des moments qu'on ne connaît plus au stade avec l'absence de public. On ressent vraiment l'amour qu'ils éprouvent pour le club. C'est fantastique. Ça doit nous dynamiser. C'est une chance d'avoir de tels supporters", estime le président normand.
Sauf que depuis le ton s'est légèrement musclé à l'image de ces banderoles accrochées devant le centre de formation, vendredi : « Bougez-vous. Sauvez Malherbe » et « Marre des paroles, on veut des actes ». Dans les prochains jours, quelle attitude va adopter le MNK alors qu'une poignée de ses membres ont accueilli la délégation caennaise à l'aéroport de Carpiquet, dans la nuit de samedi à dimanche, à son retour de Sochaux ?
Alors que certains fans ne cachent plus leur agacement face au manque de réaction de leur équipe, l'ex-manager du SCO d'Angers ne craint-il pas que les rapports se tendent entre les deux parties ? "Qu'ils éprouvent des craintes, c'est normal. Quand les résultats ne sont pas au rendez-vous, c'est logique qu'il y ait de la frustration. Maintenant, il ne faut pas se tromper d'adversaire. A moins que je me sois trompé, notre prochain, c'est Auxerre. Durant cette période, il faut faire preuve de beaucoup de sang-froid. On ne va pas tirer sur un club qui est déjà mal en point", espère Olivier Pickeu. Reste à connaître l'avis des supporters ?