En septembre, Pierre-Antoine Capton a fêté ses deux ans à la tête du Stade Malherbe. C’est en effet à la rentrée 2020 que son projet de reprise des « Rouge et Bleu » avec le fonds d’investissement américain Oaktree (qui détient un peu plus de 80% des parts) a abouti. "Avec le recul, je trouve que ce sont deux années très positives. Aujourd’hui, on dispose d’un club sain, adapté à la Ligue 2. Le club est sorti de la période sombre dans laquelle il était avec des résultats pas top, une ambiance lourde et de grosses pertes d’argent… Maintenant, on peut se l’avouer, le club allait droit au dépôt de bilan", ne passe pas par quatre chemins le président du Conseil de surveillance du SMC.
Toutefois, ces deux années n’ont pas été de tout repos. "On a traversé des moments compliqués comme le match contre Clermont (en mai 2021) où on aurait pu descendre en National et la mise en place du PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi qui a vu la suppression de 27 postes en CDI sur un total de 64). Ce fut l’une des choses les plus douloureuses". Alors, bien sûr, il y a eu aussi des sources de joie à l’image de la finale de la Gambardella au Stade de France et de cette communion avec le public après les victoires à d’Ornano. "L’une de nos ambitions était de redonner un peu de plaisir aux spectateurs. Je pense qu’on y est parvenu".
Pas près de transmettre le flambeau
Pour autant, dans les prochains mois, les chantiers ne manquent pas : restructuration de la partie commerciale, renforcement de la formation sous l’impulsion du directeur du centre Nicolas Seube, restauration de l’image du Stade Malherbe… "Il faut bien se rendre compte que cette période sombre a touché toutes les strates du club". Sans oublier, en fil rouge, l’objectif d’une montée en L1. "On a tous envie que ce soit le plus tôt possible. Mais on doit avoir conscience d’où l’on vient. On n’allait pas tout régler en six mois. Le match contre Clermont, c’était seulement il y a un an et demi", appelle à la prudence le copropriétaire du SMC. "Sportivement, il a fallu reconstruire un projet dont je me considère le garant. Grâce au travail d’Olivier Pickeu (le président) qui a fait venir Stéphane Moulin (comme coach), on a une base solide".
Et les « Rouge et Bleu » en ont bien besoin pour affronter la concurrence. Surtout que tous les pensionnaires de L2 ne sont pas logés, économiquement, à la même enseigne pour cet exercice 2022-2023. "Il y a un fossé qui se creuse entre les relégués de Ligue 1 (Bordeaux, Metz, Saint-Etienne) et les autres équipes. On ne lutte pas à armes égales", déplore Pierre-Antoine Capton, référence à l’apport du fonds CVC*. "On va essayer de rivaliser en s’appuyant sur nos piliers : notre formation, notre public, d’Ornano…". « Piliers » : une catégorie où l’on peut également ranger le dirigeant caennais. "Bien sûr, si demain, quelqu’un, animé par les bonnes raisons, veut racheter le club, je m’effacerais dans son intérêt. Maintenant, je suis parti pour un long bail et il n’y a aucune raison que ça change", affirme PAC pas près donc de transmettre le flambeau. "On a traversé le plus dur, le plus sympathique arrive, ça serait quand même dommage de le rater".
> L2. J15 - SM Caen (7e - 22 points) / Annecy (14e - 15 points), samedi 12 novembre à 19 heures au Stade Michel-d'Ornano.
*Afin, notamment, de développer le montant de ses droits TV nationaux à l’étranger, la LFP a créé une société commerciale. En y injectant 1,5 milliard d’euros, le fonds d’investissement luxembourgeois CVC en est devenu actionnaire à hauteur de 13,04%. Les 20 clubs de L1 de la saison 2021-2022 se partagent les trois quarts de cette somme ; les relégués en L2 vont toucher 16,5 M€ répartis en deux versements sur deux ans. Les autres pensionnaires du championnat de deuxième division percevront 3 M€.