Son temps de jeu
Il est en quelque sorte une victime collatérale du non-départ de Jessy Deminguet au mercato. Après avoir enchaîné six titularisations entre les 2e et 9e journées, Bilal Brahimi n’a pas figuré dans le onze de départ caennais deux matches de suite (pour les réceptions de QRM et Niort) pour la première fois de la saison. En parallèle, le n°8 des « Rouge et Bleu » était, lui, présent au coup d’envoi des trois dernières sorties du SMC. S’ils possèdent des profils radicalement différents, l’ex-Dunkerquois et le Lexovien semblent en concurrence pour le poste de relayeur gauche dans le 3-5-2 de Stéphane Moulin. Avec le forfait de Jessy Deminguet (élongation à la cuisse) auxquels s’ajoutent ceux de Caleb Zady Sery (lésion abdominale), Yoann Court et Hianga’a Mbock (en phase de reprise tous les deux), le milieu d’origine marocaine va avoir l’opportunité de redémarrer une rencontre. En conférence de presse, Stéphane Moulin n’a guère laissé la place au doute. "Vous savez très bien qui va jouer. Les trois qui restent", a lancé le coach normand, référence à Djibril Diani, Quentin Daubin et donc Bilal Brahimi.
Ses stats
Bilal Brahimi a signé un début de saison tout à fait satisfaisant comme le confirment les chiffres. Avec 91% de passes réussies dans le dernier tiers du terrain (7,4 passes/match dans cette zone de jeu), il est tout simplement le meilleur milieu de Ligue 2 en la matière (81% sur l’ensemble du terrain, dans le Top 5 de L2). Toutefois, à l’image de Jessy Deminguet, le n°21 des « Rouge et Bleu » oriente beaucoup de ses transmissions vers l’arrière (22%). Pour autant, avec 4,9 actions offensives par match (seul le Lavallois Julien Maggiotti fait mieux), l’international olympique marocain est le premier Caennais à créer du déséquilibre. D’ailleurs, c’est le milieu qui dribble le plus par rencontre (4,1/match) avec un taux de réussite assez important de 58% ainsi que celui qui réalise le plus de courses progressives ballon aux pieds(1) (4,1/match). Son impact dans la zone de la finition est aussi visible puisqu’il est leader au classement des expected assists (0,4 xA/match)(2) même si sa feuille de stats est toujours vierge (aucun but ni passe décisive). C’est l’un des domaines où il doit progresser. Il faut noter, néanmoins, que trois de ses corners ont abouti de manière indirecte à un but (contre Metz et Guingamp).
(1)Il s’agit d’une course continue avec le contrôle du ballon par joueur tentant de rapprocher son équipe de manière significative des cages adverses.
(2)Indice mesurant la probabilité qu’une passe devienne décisive. Plusieurs facteurs sont pris en compte comme le type de passe, le point d’arrivée de la passe et la longueur de la passe.
Son impact dans le jeu
A l’image de bon nombre de ses coéquipiers depuis le coup d’envoi du championnat, Bilal Brahimi semble plus performant quand il sort du banc que quand il débute une rencontre. "Quand vous entrez, votre adversaire a déjà joué une mi-temps ou une heure, vous êtes potentiellement plus frais. On peut voir beaucoup plus de dynamisme, de vivacité", donne comme explication Stéphane Moulin qui aimerait bien que ceux qui démarrent se mettent immédiatement au diapason. "On ne peut pas être performant que lorsqu’on entre sinon, on devient un joker de luxe. Et ce n’est pas ce qu’on souhaite". A sa décharge, le natif de Villepinte doit digérer un nouvel environnement, lui qui ne possède qu’une seule saison de deuxième division dans les jambes.
"Je sais les joueurs qu’on a pris", pointe l’entraîneur caennais, généralisant son propos à une majorité de son effectif. "Samuel (Essende), c’est sa deuxième saison en Ligue 2, Godson (Kyeremeh) découvre ce niveau, Johann (Obiang) s’est retrouvé en National à un moment de sa carrière. Ibra (Cissé) a bataillé pour le maintien avec Dunkerque. Même des joueurs qui étaient déjà chez nous comme Hugo (Vandermersch), ce ne sont pas des garçons rompus à jouer une accession en Ligue 1. Attention, il est hors de question de leur reprocher leur manque d’expérience sinon, on ne les aurait pas recrutés. Après, vous avez des éléments un peu plus aguerris comme Anthony Mandrea, Romain Thomas ou encore Manu Ntim. Ce sont les cadres qui doivent servir de locomotive. Pour les autres, il faut apprendre à faire partie d’une équipe qui a un peu plus d’ambitions que celle où ils étaient avant". Pour ce Stade Malherbe, on a quand même l’impression que s’il nourrit des ambitions dans ce championnat, il aura besoin que Bilal Brahimi franchisse rapidement un cap.
> L2. J12 - Laval (17e - 10 points) / SM Caen (6e - 18 points), samedi 15 octobre à 19 heures au Stade Francis-Le Basser.