Foot Normand

Pour éteindre le début d'incendie, le Stade Malherbe a besoin d'une victoire avec la manière si possible

Durant le confinement, les Barbarians havrais, le Malherbe Normandy Kop et la Fédération des Culs Rouges se sont massivement mobilisés. pour venir en aide au personnel soignant.

Le destin est parfois facétieux. Quasiment un an après avoir été éliminé au Stade Marville, par Dinan-Léhon (N3) à l'époque (1-1, 4-1 tab), la Coupe de France va de nouveau proposer à Malherbe une confrontation dans cette enceinte dans une semaine ; cette fois-ci pour défier l'US Saint-Malo (N2), l'habituel occupant des lieux (samedi 29 octobre). Au-delà du hasard de ce tirage, le retour de cette « Vieille Dame » dans son actualité ravive de mauvais souvenirs au club caennais. Comme la saison dernière, à proximité de son entrée en lice dans cette compétition (7e tour), les hommes de Stéphane Moulin se trouvent sur la pente descendante. Alors, bien sûr, rien de comparable avec l'exercice précédent quand Jessy Deminguet et les siens pointaient en 15e position avec un seul point d'avance sur la zone rouge à la suite d'une prestation indigente contre le Paris FC (défaite 1-0, le 20 novembre 2021).

"Quand je vous écoute, j'ai le sentiment que c'est le néant total, qu'on est au bord du précipice"

Toujours est-il qu'avec trois revers sur ses quatre dernières sorties, accompagnés la majorité du temps d'un contenu assez limité, les clignotants viennent de virer au « orange » du côté du SMC. Le point d'orgue de cette spirale négative (en tout cas, on l'espère pour ses supporters) ayant été certainement atteint il y a sept jours avec cette claque infligée par Laval (4-0). Pour autant, Stéphane Moulin a tenu à dédramatiser la situation en conférence de presse. "Quand je vous (les journalistes) écoute, j'ai le sentiment que c'est le néant total, qu'on est au bord du précipice. Je pense qu'il faut un peu plus d'équilibre (dans les analyses)".

Après tout, les « Rouge et Bleu » (8e) n'accusent que cinq longueurs de retard sur la deuxième place. D'autres feront remarquer qu'ils n'en possèdent que six d'avance sur le premier relégable. Des considérations mathématiques n'intéressant guère l'ex-technicien angevin qui ne nie pas les difficultés actuelles. "Je comprends qu'après un match comme celui-là, et je l'ai dit moi-même, qu'on puisse être inquiet. On est passé complètement à côté de notre match, de A à Z", confirme le coach normand, rappelant, au passage, quels sont les objectifs du SMC ou plutôt lesquels ne le sont pas. "Quand j'entends que c'est foutu, qu'est-ce qui est foutu ? Est-ce qu'une seule fois, je vous ai parlé de montée ? Non". Mais sans aller jusqu'à évoquer une accession à l'étage supérieur, le Stade Malherbe - par son histoire, son public, ses infrastructures - ne sera jamais un club lambda en Ligue 2, peu importe son entraîneur, son président ou ses joueurs en place.

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Ali Abdi de retour comme titulaire

Surtout que l'entame de championnat avait laissé augurer de belles promesses, dépassant même les attentes de la plupart des observateurs. Au bout de six journées, le club caennais occupait la tête du classement, en étant invaincu (3V-3N), accrochant à son tableau de chasse quelques grosses écuries ou supposées comme telles (Metz, Guingamp). D'où la frustration des supporters « Rouge et Bleu » au regard de cette série « noire ». Un succès à d'Ornano aux dépens de Rodez (auteur de deux victoires et deux nuls sur ses quatre derniers déplacements) permettrait à la troupe de Stéphane Moulin d'éteindre rapidement cet incendie naissant. "J'espère, j'en suis presque sûr, que les joueurs vont montrer une autre image demain (samedi)", formule le technicien.

"Les joueurs avec qui on a voulu poursuivre, ils savent qu'ils ne sont pas à leur niveau de la saison dernière"

Pour inverser cette dynamique négative, l'ex-coach angevin peut s'appuyer sur le retour d'Ali Abdi. Après avoir fait son entrée en fin de partie à Francis-Le Vasseur, l'ancien Parisien postule à une place de titulaire dans le onze de départ. Coïncidence ou pas, les ennuis du Stade Malherbe ont commencé quand l'international tunisien s'est blessé (élongation à une cuisse) avant le derby normand face au Havre (J7. 2-1, le 2 septembre). Toutefois, Stéphan Moulin ne veut pas faire porter trop de responsabilités à son piston gauche. "Il n'y a pas de Zorro dans l'équipe, pas plus Abdi qu'un autre. On l'a déjà vu avec un joueur qui est revenu", lance l'entraîneur, référence au non-départ de Jessy Deminguet.

Toutefois, pour nourrir des ambitions, même mesurées "de faire un bon championnat", le SMC a besoin de ses cadres au meilleur de leur forme ; ce qui n'est le cas depuis plusieurs semaines. En début de semaine, chez nos confrères de France Bleu et Ouest France, le président Olivier Pickeu a notamment pointé Ibrahim Cissé, en fin de contrat en juin 2023 et qui a décliné les propositions de prolongation. "Est-ce que ça le perturbe ? Je ne sais pas", s'interroge le technicien caennais qui élargi ce débat au-delà du simple cas du défenseur central. "Les joueurs avec qui on a voulu poursuivre l'aventure, ils savent qu'ils ne sont pas à leur niveau de la saison dernière. Il est temps pour nous de réagir, de retrouver notre niveau, de retrouver toutes nos forces et de les mettre en valeur". Le peuple « Rouge et Bleu » ne demande que ça.

> L2. J13 - SM Caen (8e - 18 points) / Rodez (17e - 12 points), samedi 22 octobre à 19 heures au Stade Michel-d'Ornano.

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