A la section féminine du Stade Malherbe, il n'y a pas que les seniors, en D3, qui jouent leur maintien en cette fin de saison. Promues pour la première fois au niveau national, les U19 de Johan Le Corre se sont mises dans "une position inconfortable" pour reprendre les propos de leur entraîneur. Après une période de découverte compliquée comme en atteste leur dernière place en phase préliminaire (1V-2N-7D) ; même s'il faut bien noter qu'elles ont défié des poids lourds du football français à l'image de cette double confrontation face au PSG, les Caennaises semblaient avoir pris le pouls de la compétition. Reversées en poule excellence (réservée aux équipes s'étant classées du 3e au 6e rang au tour précédent + les deux plus mauvais 2e des quatre groupes confondus), les coéquipières de Chloé Etard avaient signé deux succès et un nul pour commencer. Mais depuis la machine « Rouge et Bleu » s'est enrayée avec une terrible série de cinq défaites consécutives ; la dernière en date sur la pelouse de La Roche-sur-Yon, un concurrent dans la lutte contre la relégation.
"On a moins de vécu que nos adversaires qui sont beaucoup plus aguerries", indique Johan Le Corre qui pointe quelques carences au sein de son effectif. "Il nous manque certains profils de joueuses, capables de nous apporter de la vitesse, de la force, de la percussion... On éprouve aussi des difficultés pour marquer des buts". Conséquence, à trois « étapes » du terme du championnat, le SMC occupe la position de premier relégable (5e/6 équipes engagées) avec respectivement une et deux longueurs de retard sur Le Mans (4e) et La Roche ESOF (3e). "On n'a plus de temps à perdre. On doit prendre conscience de l'urgence de la situation", prévient le technicien qui connaît son baptême du feu à la tête de féminines.
Le SMC n'a jamais battu le HAC dans cette catégorie
Pas question pour l'ex-coach de l'US Villers-Bocage d'attendre l'ultime journée et la réception du Stade Brestois dont le compteur point affiche toujours zéro pour se réveiller. D'autant plus que d'ici le 26 mai et le baisser de rideau du championnat, tous ses rivaux directs affronteront également la lanterne rouge finistérienne, déjà condamnée. Mais "pour casser cette dynamique négative", la jeune garde du Stade Malherbe va devoir réaliser un authentique exploit au regard de l'identité de son prochain adversaire : le HAC (2e. 5V-1N-1D) ; un voisin normand qu'elle n'a jamais battu dans cette catégorie. Rien que pour cet exercice 2023-2024, les Caennaises se sont déjà inclinées à quatre reprises, toutes compétitions confondues.
"C'est un match capital surtout que derrière, il faut patienter trois semaines avant de rejouer (avec un déplacement au Mans, le 19 mai)", lance Johan Le Corre qui ne pourra pas s'appuyer sur des renforts en provenance de l'étage supérieur (Maïwenn Olivier, Juliette Arthur, Lisa Bugna et Sarah Chauvin sont éligibles en U19) ; un rendez-vous décisif à La Croix Blanche d'Angers figurant au calendrier du collectif de Chloé Charlot ce même week-end. Problème, le SMC et le HAC ne boxent pas exactement dans la même catégorie en matière de pratique féminine. "Avec une D1 Arkema, une formation performante, des infrastructures dédiées, Le Havre est en avance sur nous même si notre objectif est de développer et former nos jeunes pour les amener en seniors demain". D'ailleurs, le technicien des « Rouge et Bleu » garde confiance. "Il faudra jouer avec le cœur, aller chercher d'autres valeurs. Quand tu joues le maintien, la dimension psychologique compte énormément". Les partenaires de Chloé Etard sont-elles en mesure de bousculer "l'ogre" « Ciel et Marine » ? Réponse samedi sur les coups de 17 heures.
> U19 nationales. Phase excellence - SM Caen (5e - 7 points) / Havre AC (2e - 16 points), samedi 20 avril à 15 heures sur le synthétique de Pompidou (complexe de Venoix).