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Pour Mohamed Hafid, avec Malherbe, tout a basculé à Noël 2020

Preuve de sa progression, Mohamed Hafid est lié au Stade Malherbe depuis le 1er janvier par un contrat stagiaire. Un engagement qui court jusqu'en 2024. ©Damien Deslandes

Preuve de sa progression, Mohamed Hafid est lié au Stade Malherbe depuis le 1er janvier par un contrat stagiaire. Un engagement qui court jusqu'en 2024. ©Damien Deslandes

Deux passes décisives en huitième de finale, face à Brest (3-0), dont un « amour » de centre pour Tidiam Gomis, le but de la qualification en quart de finale, contre Lyon-La Duchère (2-1)... Durant cette campagne de Gambardella du Stade Malherbe, Mohamed Hafid a commencé à se faire un nom. "Plutôt passeur que buteur", comme il se définit, le jeune milieu offensif n'est pas près d'oublier la réalisation qu'il a inscrite au tour précédent. "A ce moment-là, on est dans un temps faible. Avec Abdoulaye (Niakaté) et Gabin (Tomé), on déclenche un pressing. Gabin récupère le ballon, Abdoulaye se projette vers l'avant, il me la met, je me retrouve en un contre un, le défenseur sort vite sur moi, j'ai le réflexe de lui mettre un petit pont. J'ai de la réussite et derrière, je place ma frappe là où il faut".

"Ma première séance avec les pros ? C'est un avant-goût de l'objectif que je veux atteindre"

Un but vécu comme une "véritable délivrance". "Je voulais le fêter avec tout le monde, les coaches, tous ceux qui étaient sur le banc, les supporters qui étaient juste derrière nous...", raconte celui qui a fourbi ses armes au PL Octeville et à l'AS Cherbourg. A l'image de ce parcours en coupe où il s'est montré décisif, Mohamed Hafid a pris une tout autre dimension cette saison. Rapidement intégré au groupe de la réserve, ce pur gaucher compte déjà huit apparitions en N2 dont cinq titularisations. Il y a une semaine, il a même participé à sa première séance sous la direction de Stéphane Moulin.

"C'est un avant-goût de l'objectif que je veux atteindre", souligne celui que tout le monde surnomme « Momo ». "Je l'ai appris la veille, juste avant l'entraînement avec la réserve. Le coach (Fabrice Vandeputte) a annoncé les cinq joueurs qui montaient avec les pros. Je ne m'y attendais pas du tout". Et ce n'est pas très grave s'il a été utilisé dans un rôle, inhabituel pour lui, de piston gauche. "Franchement, peu importe le poste". Preuve de la confiance que lui accorde ses dirigeants et ses éducateurs, depuis le 1er janvier, il est lié au club normand via un contrat stagiaire ; un engagement qui court jusqu'en 2024. Une sacrée promotion, surtout quand on se remémore sa situation un an et demi auparavant.

A une marche du Stade de France

Après une année à QRM, où il découvre le niveau national via les U17, Mohamed Hafid débarque au Stade Malherbe à l'été 2020. "Comme on était en pleine période de Covid, je n'ai pas pu faire d'essai, ni de test. Le club a pris un risque. Je n'avais pas le droit à l'échec". Problème, alors qu'il ne dispose que d'un an pour faire ses preuves, ses six premiers mois se révèlent extrêmement délicats. "Quand les vacances de décembre sont arrivées, dans ma tête, je me suis dit que si ça continuait ainsi, je n'allais pas être gardé". Mais cette période de Noël va agir comme un déclic chez ce jeune homme d'origine marocaine. A la suite de discussions avec sa famille, ses parents, Aïcha et Lahcen, et son agent, ce cadet d'une fratrie de cinq frères et sœurs, prend conscience qu'il doit changer pour franchir un cap.

"Avant, j'avais tendance à plus subir les choses. je reportais la faute sur les autres"

"Je suis revenu à Caen avec une autre mentalité, une mentalité de vainqueur, de tout donner, de progresser au maximum... Avant, j'avais tendance à plus subir les choses, par rapport aux entraînements, aux coaches... Je reportais la faute sur les autres". Très vite, Mohamed Hafid ressent les effets de ce nouveau comportement ; en témoigne, son surclassement avec les U19 pour la fin de l'exercice 2020-2021. "Dès le mois de janvier, je me suis senti beaucoup mieux. Et cette saison, c'est le prolongement de la précédente".

Même sa fracture du cuboïde (os externe du cou-de-pied) en octobre qui l'a privée de deux mois de compétition n'a, au final, été qu'un simple contre-temps. Comme un signe du destin, Mohamed Hafid a signé son retour sur les terrains une semaine avant le début de cette épopée en Gambardella, sur la pelouse du Paris FC (2-1, le 12 décembre). Quatre mois plus tard, le n°8 des U18 « Rouge et Bleu » et ses partenaires se trouvent à une marche du Stade de France. "C'était notre objectif depuis le départ. Aujourd'hui, c'est un rêve qui se rapproche de plus en plus. Ça nous procure encore plus d'émotions". D'autant plus que pour cette demi-finale contre le Stade Rennais, 10 000 supporters garniront les travées de d'Ornano. "Chaque soir, avant de me coucher, j'y pense. Et je ne crois pas que je suis le seul". On lui souhaite dimanche de s'endormir en rêvant du Stade de France.

> Coupe Gambardella. Demi-finale - SM Caen / Rennes, dimanche 10 avril à 15 heures au Stade Michel-d'Ornano.

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