Une intervention complètement ratée de Yoël Armougom contre Grenoble, un alignement plus que douteux à Pau, des joueurs trop facilement éliminés par les Castelroussins... Sans oublier un manque d'agressivité face au Havre où encore cette faute qui ne s'imposait pas de Jessy Pi lors de la réception de Nancy. Depuis cinq journées, le Stade Malherbe se tire une balle dans le pied en concédant systématiquement l'ouverture du score ; la faute à des approximations défensives. Si face au voisin normand et contre les Lorrains, le club caennais a renversé la vapeur, sur ses trois sorties suivantes, il a dû se contenter d'un maigre butin avec deux points engrangés sur neuf possibles. Conséquence, le SMC a été bouté hors du Top 5.
Pourtant, en début de championnat, les « Rouge et Bleu » s'appuyaient sur la solidité de leur arrière-garde avec notamment cinq clean sheet sur les six premières journées. "Mais depuis le déplacement à Niort (J7. défaite 3-0), je subis, pour des raisons diverses, un bloc défensif qui change", rappelle Pascal Dupraz, référence aux absences successives d'Anthony Weber, Steeve Yago, Yoël Armougom et Rémy Riou pour cause de blessures, de suspensions ou de tests positifs à la Covid-19. Une problématique qui pourrait de nouveau se poser, samedi, contre le co-leader troyen ; Prince Oniangué (mollet), déjà forfait face aux Isérois le week-end passé, étant incertain.
Avec l'appui des images
Avec ou sans son international congolais, le Stade Malherbe va devoir reprendre sa marche en avant. "Il faut bien reconnaître qu'en ce moment, on ne marche pas très vite", convient le coach savoyard. Pour cela, il va falloir arrêter de concéder ce fameux premier but, surtout qu'il l'est de plus en plus tôt dans les matches. Une situation frustrante pour le technicien normand estimant que son équipe "ne subit rien". "Contre Grenoble (J14. 1-1), on s'est encaissés un but", lâche Pascal Dupraz dans une formule dont il a le secret. "Même si je sais que ce n'est pas le cas, il faut le faire exprès pour prendre ce but". Sentiment identique face à La Berrichonne. "Sur ce but, on est huit encore bien en place. C'est à cause d'une mauvaise communication qu'on l'encaisse".
Mauvaise communication mais également sautes de concentration à en croire l'ex-entraîneur de Toulouse. "Ça situe notre degré d'amélioration. Il faut avoir la bonne attitude, la bonne réponse collective, la bonne réponse tactique face à une situation de jeu donnée. Peut-être qu'on a aussi moins de chance sur nos actions défensives qu'en début de saison". Comment inverser cette tendance ? "A moi de trouver les bons mots", souffle le patron technique du SMC. Mais au-delà des mots, Pascal Dupraz a décidé de s'appuyer sur les images. "En début de semaine, on s'est repassés beaucoup d'actions défensives. Quand on le montre, ça devient tout d'un coup pertinent et incontestable". Reste désormais à le corriger. La réception de l'ESTAC, qui partage le fauteuil de leader avec le Paris FC, constitue une occasion idéale.
> L2. J15 - SM Caen (7e - 22 points) / Troyes (1er - 27 points), samedi 12 décembre à 15 heures au Stade Michel-d'Ornano.
Maintenant, Alexandre Mendy doit débloquer son compteur
Depuis son arrivée à Caen début octobre, Alexandre Mendy attend toujours de débloquer son compteur. ©Damien Deslandes
Avec seulement 13 réalisations inscrites en 14 journées (10e attaque de Ligue 2), le moindre ballon ramassé dans ses filets devient forcément problématique pour le Stade Malherbe. D'ailleurs, à l'exception du succès à Rodez en début de saison (J3. 3-0, le 12 septembre), le club normand ne s'est jamais imposé par plus d'un but d'écart. Autant dire qu'une plus grande efficacité offensive permettrait de soulager l'arrière-garde caennaise. En l'absence de Yacine Bammou, insuffisamment remis de sa blessure à la cuisse gauche contractée sur la pelouse de Pau, il y a une dizaine de jours (J12, défaite 1-0, le 1er décembre), une grande partie des regards se tournent vers Alexandre Mendy, muet depuis qu'il a posé ses valises en Normandie début octobre.
Et pas seulement ceux des journalistes et des supporters. "Sans pour autant... (l'incriminer), car j'ai encore plus confiance en lui que lorsqu'il a signé, depuis le Paris FC (J9. revers 3-1, le 31 octobre)*, il nous suffit qu'Alexandre Mendy soit un peu plus verni, un peu plus prompt, un peu plus chanceux, un peu plus spontané, trouver l'adjectif qui vous convient le mieux, pour qu'on compte encore plus de points", lance Pascal Dupraz. "Il y a toujours cette marge d'incertitude qu'on tente nous, en tant que coach, de combler. Malheureusement, parfois, cela vous plonge dans l'insatisfaction... comptable". Une déclaration dont on a du mal à croire qu'elle soit complètement innocente. Visiblement, l'ex-Bordelais, en souffrance aussi dans le jeu, est attendu au tournant.
*Lors du déplacement à Charléty, Alexandre Mendy avait manqué un penalty ainsi qu'une incroyable balle de break à la demi-heure de jeu alors que le Stade Malherbe menait 1-0.