Foot Normand

Rolland Courbis : "Vouloir nous écraser comme des cafards"

Au cours d'une séance d'autoflagellation un brin surprenante, Rolland Courbis a reconnu "ne pas avoir apporté grand chose" depuis son arrivée. "Je ne m'attendais pas à ce que ça soit aussi difficile".

Bertrand Desplat et « l'intégrité » SM Caen - Angers

"Cette mascarade du président de Guingamp"

"Dans la période qui est la nôtre, rien ne nous est épargné. On l'a encore vu avec cette mascarade du président de Guingamp (lire encadré ci-dessous). On sait qu'on est petits mais vouloir nous écraser comme des cafards, c'est plus que désagréable. On peut être passionnés, inquiets de l'avenir de son club sans dépasser certaines limites. Inventer cette chose-là pour nous déstabiliser avec un président de la Ligue (Didier Quillot, le directeur général de la LFP) qui tombe dans le panneau et qui n'attend même pas le lendemain pour ouvrir une enquête. C'est une manipulation dégueulasse. Le président de Guingamp (Bertrand Desplat) a dit (en prenant une voix penaude) : « Je n'attaque personne, je ne mets la pression sur personne, je suis juste un lanceur d'alerte ». Il a lancé une alerte pour nous emmerder. Si ça lui permet de rester en première division, il aura réussi son coup".

La rencontre Dijon - Rennes

"Si les Dijonnais profitent de cette situation, tant mieux pour eux"

"Par rapport au calendrier, c'est un match qui nous dérange (avancé à ce vendredi soir, 19 heures, en raison du mouvement social des « Gilets Jaunes »). Ce qui intéresse les Rennais, c'est de bien préparer leur finale de la Coupe de la France (qu'ils disputeront le week-end suivant, samedi 27 avril, contre le PSG). Si les Dijonnais profitent de cette situation, tant mieux pour eux. Ce n'est pas pour autant qu'on va inventer quoi que ce soit... On ne reprochera rien à personne. Qu'est-ce qu'on peut y faire ? On espère que nos amis rennais gardent l'espoir d'accrocher la cinquième place (qui serait qualificative pour la Ligue Europa en cas de succès des Parisiens en Coupe de France). Ça fait 20 ans que je gueule après les programmations des finales de coupe, de la Ligue et de France. Je n'ai pas beaucoup de pouvoir sinon on aurait pu se pencher sur le sujet depuis longtemps".

La situation du Stade Malherbe au classement

"Est-ce qu'on n'est pas à notre véritable place ?"

"La vraie question qu'il faut se poser, est-ce qu'on n'est pas à notre véritable place en étant dans les trois derniers (lanterne rouge à deux points du barragiste) même en tirant le maximum de nos joueurs ? On ne peut pas pronostiquer Caen 20e en juillet (référence à un article de L'Equipe) et s'étonner que le club soit dans cette position à six journées de la fin alors qu'il n'a enregistré aucun renfort en janvier. Nous avons un niveau pour terminer dans les trois derniers et on espère juste que ce ne soit pas dans les deux. C'est notre espoir. Maintenant, on doit gagner trois matches minimum dans les six qui nous restent alors qu'on en a remporté que quatre sur 32. Pourquoi pas ! Le football réserve des surprises. On va faire le maximum jusqu'au bout mais peut-être que ça ne suffira pas. Ce n'est pas du fatalisme, c'est un discours qui répond à une certaine logique".

L'adversaire : Nice, un candidat à l'Europe

"Prendre autant de points en marquant aussi peu de buts"

"Gagner neuf matches 1-0 (plus trois 2-1 sur un total de 13 succès en championnat pour le Gym), si c'est une stratégie, je la salue et je reconnais que je n'ai pas la compétence de la connaître. Prendre autant de points en marquant aussi peu de buts (48 unités avec 23 réalisations, soit la pire attaque de Ligue 1 à égalité avec Dijon. A titre de comparaison, le SMC en a inscrit 24). Patrick Vieira ? Que ce soit un bon entraîneur, c'est pour moi une évidence. Nice a un effectif intéressant avec de pas mal de bons joueurs voire de très bons joueurs sur trois-quatre postes. On va essayer de mettre en place une équipe avec un plan pour avoir la satisfaction de poser des problèmes à Nice et d'être un adversaire coriace, c'est notre objectif. Est-ce qu'il sera atteint ?".

Son apport depuis son arrivée à la mi-février

"Pour le moment, je ne pense pas avoir apporté grand chose"

"Pour le moment, au regard des résultats et des progrès de l'équipe (ou plutôt de son absence), je ne pense pas avoir apporté grand chose*. Je le regrette. Honnêtement, je ne m'attendais pas à ce que ça soit aussi difficile. Je pensais que les complications se limiteraient au terrain et aux entraînements et qu'il faudrait s'occuper de nos qualités et de nos défauts footballistiques. Mais je me suis aperçu qu'il y avait des complications supplémentaires. Les matches sont compliqués, mais aussi les coulisses et les commentaires. Maintenant, ma mission n'est pas encore terminée. Je pourrais vraiment répondre à cette question dans six matches. Au soir de la 38e journée, il faudra faire un bilan pour ne pas perdre de temps afin de mettre en place un groupe de joueurs capable de remonter rapidement. Mais on ne va pas parler de remonter alors qu'on n'est pas encore descendus".

*Depuis l'arrivée de Rolland Courbis à la mi-février, le Stade Malherbe tourne à 0,57 point par match (quatre en sept journées) contre 0,76 auparavant (19 points en 25 journées).

> L1. J33 - Nice (7e - 48 points) / SM Caen (20e - 23 points), samedi 20 avril à 20 heures à l'Allianz Riviera.

Bertrand Desplat et « ses craintes » sur SM Caen - Angers

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Prince Oniangué et Thomas Mangani, les capitaines du SMC et du SCO, ont été reçus par le corps arbitral avant le match pour leur signifier qu'il serait « vigilants ». "Des arbitres vigilants, c'est un scoop", a fulminé Rolland Courbis.

A quelques heures du coup d'envoi de SMC - Angers, samedi dernier, Gilles Sergent, le président caennais, et Saïd Chabanne, son homologue du SCO, ont reçu un drôle de coup de fil émanant de Didier Quillot. Le directeur général de la LFP les a prévenus que Bertrand Desplat, le président guingampais, dont le club lutte pour le barrage avec les « Rouge et Bleu », avait des craintes sur un possible arrangement entre les deux camps. A l'origine de ces doutes, l'un de ses joueurs lui aurait rapporté sa discussion avec l'un de ses collègues angevins lui disant « qu'il avait intérêt à prendre des points contre Strasbourg (l'adversaire de l'En Avant pour un score final de 3-3) car nous, ce n'est pas dit qu'on batte Caen. On est diminués (ce qui en substance était réél avec l'absence de trois titulaires, Cheick Ndoye, Stéphane Bahoken et Angelo Fulgini, tous les trois blessés) ».

Egalement prévenus, l'arbitre et le délégué ont reçu les deux présidents (Gilles Sergent et Saïd Chabanne) ainsi que les deux capitaines (Prince Oniangué et Thomas Mangani) avant le match pour évoquer cette « affaire ». Un dossier ne reposant, il faut bien le dire, sur aucun élément tangible à l'heure où nous écrivons ces lignes dont la commission de discipline de la LFP s'est saisi. Une enquête préliminaire a été ouverte. René Brugger, l'un des membres honoraires de la Ligue, a été chargé de l'instruire. Une tentative de déstabilisation, selon le Stade Malherbe, qui n'a pas été du tout du goût des principaux concernés à commencer par Rolland Courbis. "Les arbitres leur ont expliqué qu'ils seraient vigilants. C'est un scoop. Quand je vois notre capitaine ressortir de cet entretien assez perturbé, je n'avais jamais connu ça de ma carrière. Quand je prendrais ma retraite, c'est un souvenir qui me restera en travers de la gorge", a lâché le co-entraîneur normand. 

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