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Stéphane Moulin : "Je n'irais pas jusqu'à dire qu'ils ont été traumatisés mais on n'en est pas loin"

Pour Stéphane Moulin, le championnat de Ligue 2 est bien plus homogène que son homologue de Ligue 1. Pour le coach caennais, une douzaine d'équipes nourrissent des ambitions. ©Damien Deslandes

Pour Stéphane Moulin, le championnat de Ligue 2 est bien plus homogène que son homologue de Ligue 1. Pour le coach caennais, une douzaine d'équipes nourrissent des ambitions. ©Damien Deslandes

Quatre buts inscrits, aucun encaissé, le retour du public... Difficile d'imaginer une meilleure entame de championnat pour Stéphane Moulin à la tête du Stade Malherbe. Alors que sa nomination a suscité une énorme attente chez les supporters « Rouge et Bleu » après trois années particulièrement chaotiques, sur comme en dehors du terrain, ce large succès acquis aux dépens de Rodez (4-0) a logiquement renforcé ce sentiment. Toutefois, le nouvel entraîneur du club caennais entend protéger son groupe contre tout excès d'euphorie intempestif. "Je souhaite qu'il continue de travailler de la même manière, peu importe les résultats. Après ce match, il y a eu énormément de louanges, de félicitations. C'est agréable à entendre, à lire mais je sais pertinemment qu'il ne faut pas se laisser bercer de douces illusions. Quelle que soit l'ampleur de la victoire de la semaine dernière, on doit garder beaucoup d'humilité. Le football est tellement fragile".

"Difficile de dire qu'une équipe qui a fini 17e va terminer dans les deux premiers la saison suivante"

Un discours emprunt d'humilité s'inscrivant dans la lignée de ses déclarations durant la préparation. Ne comptez pas sur l'ex-coach du SCO pour fixer des objectifs démesurés à ce SMC. "Difficile de dire qu'une équipe qui a fini 17e va terminer dans les deux premiers la saison suivante", nous avait-il confié durant le stage à Orléans il y a 15 jours. "Ce n'est pas à moi de déterminer les ambitions du club mais dans un premier temps, on va essayer de réaliser une meilleure saison que la précédente, tout en posant les fondations d'un nouveau fonctionnement. Je ne suis pas venu à Caen pour une année même si dans le football, le temps ne nous appartient pas. Après, j'en ai besoin parce que je sais comment il faut procéder".

Surtout dans une compétition aussi homogène que la Ligue 2. "En Ligue 1, les écarts sont beaucoup plus marqués entre les meilleures équipes et les moins bonnes. A l'exception d'une surprise de temps en temps, vous connaissez à l'avance les cinq-six équipes qui seront en haut du classement. C'est la grande différence", décrypte Stéphane Moulin. "A mon avis, le niveau des équipes supposées du bas de tableau est supérieur à celui que j'ai connu quand j'y étais avec Angers (jusqu'en 2015). Bien sûr, personne ne va se découvrir mais il y a au moins une dizaine, une douzaine de clubs qui nourrissent des ambitions, qui aspirent à retrouver la Ligue 1. Hormis Pau, Dunkerque, Rodez, tous les autres pensionnaires actuels de Ligue 2 ont déjà évolué au-dessus, que ce soit Valenciennes, Sochaux, Nancy, Nîmes, Toulouse...".

Un groupe revanchard par rapport à la saison dernière

Si l'entraîneur malherbiste se montre aussi prudent, c'est peut-être aussi à cause de l'état psychologique dans lequel il a récupéré son effectif. "Ce groupe a souffert (la saison dernière). Je le sais, je le sens, je le vois", souligne-t-il. Cette souffrance, Stéphane Moulin l'a ressentie lors de ses premières prises de contact avec les joueurs. "Depuis mon arrivée, j'ai réalisé trois entretiens individuels avec chacun d'entre eux. Ces moments d'échanges m'ont permis de bien analyser ce qu'ils pensaient, ressentaient. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'ils ont été traumatisés mais on n'en est pas loin. Ils ont tous un état d'esprit revanchard. Ils sont unanimes pour dire qu'ils n'ont pas été au niveau auquel on les attendait".

"Quand je regarde les promus ces dernières années, les jeunes ne représentent pas 50% de l'équipe"

Qu'ils s'appellent Rémy Riou, Jonathan Rivierez ou encore Alexandre Mendy, ils ont l'opportunité de prouver qu'ils valent mieux que cette « triste » 17e place ayant soldé leur parcours au mois de mai. Car, à l'exception de Franklin Wadja et bientôt d'Ali Abdi (l'ancien du Paris FC n'est pas encore opérationnel) alors que deux autres recrues sont attendues courant août, le technicien normand s'appuie sur des hommes identiques par rapport à l'exercice précédent dont de très nombreux jeunes issus du centre de formation. Pour rappel, une dizaine d'éléments compte moins de 15 apparitions en L2 !

Dans ces conditions, une question brûle les lèvres de tous les observateurs du SMC : peut-on prétendre aux premiers rôles avec une majorité de « gamins » ? "Je me suis penché sur le sujet", avance Stéphane Moulin. "Quand je regarde les équipes qui ont été promues ces dernières années dont le SCO en 2015, il y a très peu de jeunes. Ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas mais en tout cas, ils ne représentent par 50% de l'équipe, deux-trois maximum parmi les titulaires. Il y a une exception et encore, elle n'est pas montée, c'est Toulouse* la saison dernière avec des jeunes de très haut niveau. Quand on est monté avec Angers, on avait un jeune, qui nous a quitté à la trêve (hivernale) : Sofiane Boufal. Quel jeune ! Je ne veux pas dire que ceux de Caen ne sont pas de très haut niveau mais par définition, les qualités de la jeunesse, ce n'est pas forcément la régularité. Une saison, c'est long. Si vous en avez, ils doivent être bien encadrés. Après, il n'y a rien d'impossible dans le foot". Pourquoi ne pas y croire. 

> L2. J2 - Niort (15e - 1 point) / SM Caen (2e - 3 points), samedi 31 juillet à 19 heures au Stade René-Gaillard.

*Après avoir fini troisième, le Téfécé a été battu lors du barrage d'accession en L1 par Nantes (1-2, 1-0).

L'INTÉGRALITÉ DU FACE-À-FACE AVEC STÉPHANE MOULIN À RETROUVER DANS LE DERNIER NUMÉRO DE FOOT NORMAND (39).

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