Stratégie à moitié gagnante pour le Stade Malherbe

Dans une autre vie, Fabien Mercadal a certainement été un grand joueur de poker. En tout cas, le patron technique du SMC maîtrise le bluff à la perfection. Alors qu'une première composition nous annonçait son équipe en 4-4-2 avec Malick Tchokounté dans le onze de départ, 11 joueurs de champ s'échauffaient comme des titulaires dont Jonathan Gradit, pourtant prévu remplaçant. A quelques minutes du coup d'envoi, la nouvelle tombait. Renvoyé sur le banc, Malick Tchokounté était remplacé numériquement par l'ex-défenseur tourangeau. "On avait travaillé deux options. Je voulais être certain que Malick puisse commencer. Et très honnêtement, Malick nous a confié qu'il ne pouvait pas", expliquait après coup l'entraîneur caennais à propos de son avant-centre rentré finalement à la 71'.

Avec ce changement que l'on va qualifier « d'imprévu », le Stade Malherbe débutait la rencontre en 5-3-2 (ou 3-5-2, on vous laisse choisir selon votre convenance) ; l'un des fameux schémas travaillé cette semaine ! De là à affirmer que le coach normand aurait volontairement brouillé les cartes, il n'y a qu'un pas... "On aurait pu jouer de la même manière avec Malick", assurait Fabien Mercadal. Quoi qu'il en soit, dans ce dispositif, les « Rouge et Bleu » - avec l'apport d'un Ismaël Diomandé précieux dans le cœur du jeu - affichaient une bien meilleure maîtrise (67% de possession à la pause).

S'ils éprouvaient encore des difficultés dans les 30 derniers mètres adverses, Prince Oniangué aurait pu débloquer le compteur des siens. Mais l'international congolais perdait son duel face à Ludovic Butelle (31'). Toutefois, le collectif caennais ne pouvait se permettre le moindre relâchement. A deux reprises, le SMC passait au bord de la correctionnelle. Il fallait tout d'abord une manchette de Brice Samba sur une reprise de Stéphane Bahoken avec un rebond vicieux pour ne pas céder après à peine un quart d'heure (14'). Juste avant la pause, c'est un retour express de Paul Baysse dans les pieds de Romain Thomas qui évitait au club normand de se faire cueillir. Sur un coup franc de Pierrick Capelle, l'arrière du SCO s'était (dé)joué de la vigilance de son garde du corps pour se présenter devant l'ultime rempart malherbiste (43').

Une entame de seconde période catastrophique

Malheureusement pour les visiteurs, ces bonnes intentions initiales étaient balayées dès le retour des vestiaires. Une mésentente entre Brice Samba et Paul Baysse suivie d'une touche rapidement jouée sur laquelle Flavien Tait était étrangement seul donnait le ton (47'). Dans cette entame de seconde période, les hommes de Fabien Mercadal n'y étaient pas. Et comme souvent dans ces cas-là, la sanction ne tardait pas à intervenir. Sur une action partant d'une relance courte de Ludovic Butelle, Pierrick Capelle remontait tout le terrain. Après un relai avec Flavien Tait puis Stéphane Bahoken qui écartait sur Abdoulaye Bamba, l'Ivoirien centrait pour son piston gauche. Remportant son duel aérien devant un Frédéric Guilbert laissé à l'abandon par ses partenaires, Pierrick Capelle catapultait le cuir au fond des filets (1-0, 50').

Alors qu'on les pensait au fond du seau psychologiquement, les « Rouge et Bleu » trouvaient les ressources pour revenir au tableau d'affichage. Et de belle manière. Se battant au poteau de corner pour sauver un coup franc trop lointain de Fayçal Fajr, Paul Baysse prenait appui sur Ismaël Diomandé. Se remettant sur son pied droit, l'ancien stéphanois adressait une merveille de centre sur lequel Claudio Beauvue - absolument libre de tout marquage - faisait parler son jump (1-1, 62').

Avec ce résultat nul, le Stade Malherbe décroche son premier point en courant après le score depuis plus de deux mois (et la confrontation contre Montpellier le 26 septembre, 2-2). C'est déjà ça de pris. "Après notre grosse erreur sur le but angevin, une équipe abattue aurait sombré. Les garçons n'ont pas lâché", relevait un Fabien Mercadal tout en retenue. "On ne peut pas se permettre de célébrer ce match nul comme une victoire même si c'est contre notre bête noire angevine". En attendant la prestation de Dijon, dimanche après-midi, à Toulouse, le club normand gagne une place au classement pour se situer au 16^e rang.