1056 (longs) jours plus tard, le Toulouse FC va enfin remettre son titre en jeu. Privée depuis 2019 de son grand tournoi U11 printanier, Jean-Pingeon pour ne pas le nommer, l'association Stade Malherbe Caen 1913 remet le couvert ces samedi 23 et dimanche 24 avril 2022 avec une recette qui a fait ses preuves. "Pour ce retour, on aura un fonctionnement classique ", expose Paul Martin, éducateur U12 qui pilote le tournoi pour la toute première fois. "On aura même deux clubs professionnels en plus, soit vingt-six. En parallèle, il y aura trente clubs amateurs, essentiellement de la région. On a d'ailleurs voulu accentuer sur les clubs normands, c'était un vrai choix de l'équipe dirigeante". Le Téfécé pour remettre son titre en jeu donc mais aussi l'OM, l'OL (sur le retour), le Dijon FCO et même les insulaires du SC Bastia : c'est peu dire qu'il y aura du beau monde à Venoix ce week-end.
La formule reste par ailleurs la même avec un tournoi à huit contre huit scindé en deux journées. Dans un premier temps, les formations ont été placées dans huit groupes de sept équipes (voir plus bas) où chacune va rencontrer les autres, le samedi. "Les premiers et deuxièmes de chaque poule sont qualifiés pour jouer les places de 1 à 16 le dimanche, les équipes classées troisièmes et quatrièmes jouent les places 17 à 32 et ainsi de suite", détaille Paul Martin. "Il n'y a pas de huitièmes de finale mais de nouveau des groupes, quatre de quatre équipes. Et là, les premiers jouent des demi-finales. On essaie d'avoir si possible le moins de match à élimination directe, ça évite les matchs nuls et les tirs au but qui font perdre du temps".
Encore une fois, les fondements du tournoi seront respectés. Ils permettront ainsi une vraie communion entre les clubs amateurs normands et les clubs professionnels. Sportivement d'abord, le premier tour permettra par exemple aux enfants du FC Thaon de défier l'Olympique Lyonnais, aux jeunes Saint-Lois de croiser le fer avec le RC Strasbourg ou encore au FC Argentan d'affronter les Bordelais. "C'est une chance", note Paul Martin. "Pour avoir disputé ce tournoi étant gamin, je peux dire que ce sont des souvenirs qui restent marqués à vie. D'ailleurs, sans la présence en nombre des clubs de la région, on ne pourrait pas l'organiser ou en tout cas, on ne pourrait pas inviter autant de clubs professionnels sur un week-end".
Une organisation aux petits oignons
Le tournoi Jean-Pingeon repose ainsi sur un partage et des échanges. Si les éducateurs des clubs professionnels sont logés par l'association, les jeunes footballeurs quant à eux sont répartis dans des familles des équipes de la région participantes. "Par exemple, les onze joueurs de Bordeaux sont hébergés dans cinq ou six familles du club de Bretteville-sur-Odon qui s'occupent aussi du repas du samedi soir et du petit-déjeuner du dimanche matin", expose Paul Martin. "Ce sont aussi les familles qui les ramènent à Venoix". Forcément, le lien qui se crée entre jeunes footballeurs peut se révéler très précieux et rappelle que le tournoi relève d'abord d'une vraie aventure humaine.
Côté organisation pure et dure, un grand nombre de bénévoles et d'éducateurs caennais seront sur le qui-vive. Le week-end est évidemment banalisé pour permettre à l'association Stade Malherbe Caen d'occuper tous les terrains de Venoix. Rien que la journée du samedi verra la tenue de 168 matchs. "On a huit terrains à notre dispositions, deux sur le synthétique de Venoix, deux sur la plaine en herbe, deux sur le synthétique de Pompidou et petite nouveauté, on a la chance de pouvoir occuper l'hybride de l'Annexe 1. Le petit plus du tournoi, c'est vraiment de pouvoir bénéficier des installations de tout le club".
Parmi les prétendants au titre, on retrouvera essentiellement des clubs professionnels et cela ne surprendra personne. Il est ainsi souvent très difficile pour les clubs amateurs de rivaliser sur la durée. Le Stade Malherbe, organisateur et finaliste en 2018 contre le Paris FC, cherchera à l'emporter à domicile pour la première fois depuis 2007. "Ça fait longtemps qu'on n'a pas gagné et ça serait sympa de voir les jeunes caennais remporter le tournoi Jean-Pingeon", déclare Paul Martin. "Je pense vraiment qu'on a une génération qui pourra défendre ses chances". Pour briller chez eux, les Malherbistes de Tristan Blanchard devront déjà sortir d'une poule où ils affronteront le FC Metz, le FC Sochaux ou encore l'Evreux FC 27. Trois ans après, l'impatience n'a jamais été aussi grande.
Julien Féret, la Ligue 2 et la pluie
Mis à l'arrêt par le Covid-19 durant deux éditions de suite, les nombreux bénévoles et organisateurs du tournoi Jean-Pingeon ont, comme chaque année, dû jongler avec quelques difficultés. La première et non des moindres, c'est bien entendu la tenue du match entre Caen et Auxerre samedi, à 15 heures, à d'Ornano. "On a dû adapter notre formule. A 14 heures, les rencontres du tournoi vont s'arrêter", détaille Paul Martin. "On emmène les joueurs et les éducateurs au stade voir le match, on fait une tribune spécifique Jean-Pingeon et on reprend les matchs à 17 h 30".
L'affiche de Ligue 2 verra d'ailleurs son coup d'envoi donné par Julien Féret, ancien joueur malherbistes et icaunais. L'ex-milieu de terrain sera à Jean-Pingeon avec le club de Capbreton, seul invité amateur non-normand où évolue son fils. "Julien nous avait fait la demande de faire le tournoi, il est toujours resté proche du Stade Malherbe". Inviter une équipe de l'humide littoral des Landes à un tournoi printanier ne sera d'ailleurs semble-t-il pas sans conséquences puisqu'il semble que la 19e édition du tournoi Jean-Pingeon ait à jongler avec un regrettable aléa ce week-end et non des moindres : la pluie.
Aurélien Renault