Relancer Jodel Dossou ou Sada Thioub
N'appréciant pas spécialement les recyclages, les fans préfèrent voir de nouveaux noms animés la rubrique du mercato ; souvent synonymes d’audace à leurs yeux en matière de recrutement. Pourtant, quelques visages bien connus en France pourraient se révéler d'excellentes opportunités cet hiver. C'est peut-être le cas Jodel Dossou (31 ans), 95 matches de Ligue 1 et de Ligue 2 à son actif. Il y un an, l'ex-Clermontois a réalisé un « bad move » en signant à Sochaux. Avec les Lionceaux, il espérait jouer la montée mais c’est finalement en National qu’il évolue (peu) désormais après la relégation administrative du club doubiste. Contrairement à certains de ses ex-coéquipiers, tels Gaëtan Weissbeck et Maxence Prévot, Jodel Dossou est resté lié à Sochaux (il se trouve sous contrat jusqu'en 2025) mais son temps de jeu est extrêmement limité, avec seulement deux apparitions cette saison. Pourtant, en parallèle, l'attaquant béninois a participé à des rencontres internationales avec sa sélection cet automne. Précision importante, les Ecureuils ne se sont pas qualifiés pour la CAN (13 janvier - 11 février).
Depuis son arrivée dans le Doubs, ses performances ne sont pas à la hauteur des espérances placées en lui et Oswald Tanchot, l'entraîneur du FCSM, lui préfère, aujourd'hui, Noah Fatar et Issouf Macalou. La possibilité que les dirigeants sochaliens souhaitent s'en séparer, pour alléger leur masse salariale, avec ou sans indemnité de transfert, est plausible. Ses compétences, qui en ont fait l'un des meilleurs dribbleurs de Ligue 1 lors de son dernier exercice plein à ce niveau, sous le maillot de Clermont en 2021-2022, ainsi que sa pointe de vitesse pourraient le rendre attrayant pour le Stade Malherbe.
Du haut de ses 28 ans, Sada Thioub se retrouve sans contrat depuis la relégation d'Angers en Ligue 2 fin mai ; sa deuxième descente consécutive à titre personnel après celle vécue avec Saint-Etienne un an auparavant. N’ayant pas déniché de point de chute après ces deux déconvenues, l'ailier sénégalais pourrait être désireux de se relancer dans un projet en Ligue 2. Pourquoi pas à Caen où il a effectué une partie de sa formation ? Reste à connaître les prétentions salariales pour un élément disposant d'un joli CV (135 matches de L1).
Se faire prêter Issa Soumaré ou Kandet Diawara par le voisin havrais
Depuis qu'il a posé ses valises au Havre cet été, où il est arrivé libre en provenance de Quevilly-Rouen (L2), Issa Soumaré (23 ans) a un impact limité (238' de temps de jeu en L1, sept matches dont trois titularisations). Son départ, qui ne pourrait s'envisager que sous la forme d'un prêt pour le SMC, n'est pas à exclure. "Ce n'est pas notre volonté première. Mais vu qu'il ne joue pas en ce moment (sa dernière apparition remonte au 29 octobre), il se peut qu'on l'envisage", indique Mathieu Bodmer, le directeur sportif du club doyen, reconnaissant qu'il avait déjà reçu de nombreuses sollicitations pour l'attaquant sénégalais. Il faut dire que ses qualités athlétiques ne peuvent pas laisser insensibles, notamment à l'étage inférieur. Bien qu'il soit rapide et dribbleur, c'est surtout pour ses compétences aériennes que l'ancien joueur de Beerschot, en Belgique, se démarque. Avec 8,4 duels aériens disputés par match et 60,6% de duels aériens gagnés en 2022-2023 avec QRM, Issa Soumaré figurait dans le Top 5 des excentrés en L2 pour ce classement spécifique. Sa capacité à obtenir des fautes est également un avantage : 2,9 par match (Top 5).
Recruté par le HAC à Chypre, également à l'été 2023, Kandet Diawara (23 ans) possède un profil moins établi que son actuel partenaire, Issa Soumaré. Formé à Lens, cet attaquant avait adoré dévorer les espaces dans le championnat chypriote mais l'adaptation à la Ligue 1 est un défi de taille. Une certaine patience est nécessaire pour un jeune élément plein de promesses. Un prêt en Ligue 2 pourrait s'avérer judicieux. Un tel mouvement lui offrirait du temps de jeu indispensable à son développement, l'opportunité d'affiner ses compétences et de gagner en confiance. Une bonne opportunité à saisir pour le Stade Malherbe ?
Faire revenir Kelian Nsona
Et si pour se renforcer cet hiver, le Stade Malherbe faisait appel à un « ancien » de la maison « Rouge et Bleu ». Depuis son transfert en janvier 2022, pour un montant estimé "entre 500 000 et 1 M€", selon les propos du directeur sportif Yohan Eudeline à l'époque (il ne lui restait plus que six mois de contrat), Kelian Nsona (21 ans) peine à éclore avec le Hertha Berlin. C'est bien simple, depuis sa signature en Allemagne, il ne compte aucune apparition avec l'équipe première ! Bien sûr, l'international U17 dispose de circonstances atténuantes avec un enchaînement de blessures dont cette rupture des ligaments croisés, contractée à l'été 2021 alors qu'il défendait encore les couleurs de son club formateur. Alors qu'il se trouve sous contrat jusqu'en 2026, un prêt dans son club formateur pourrait peut-être permettre de relancer un élément qui avait réalisé un début de carrière prometteur mais qui comme bon nombre de membres de sa génération semble avoir quitté le nid trop tôt.
Explorer des marchés méconnus avec Oston O'Runov
La probabilité qu'Oston O’Runov (ou Urunov) rejoigne un club de Ligue 2 est très faible mais en cette période de fêtes, il n'est pas interdit de rêver. Surtout qu'il représente ce que les Anglos-saxons appellent un prospect « bargain » : une véritable aubaine. Du haut de ses 23 ans, cet milieu ouzbek (23 ans) possède déjà une solide expérience internationale avec 20 sélections pour cinq buts. Bien qu'il ne dispose pas de références significatives en dehors de ses quatre saisons en D1 Russe, Oston O’Runov a commencé sa carrière professionnelle très tôt, à l'âge de 17 ans, dans son pays natal. Un indicateur plutôt intéressant sur son potentiel.
Initialement formé comme relayeur, l'actuel joueur de Navbahor Namangan s'épanouit désormais sur les côtés où il peut pleinement utiliser sa vitesse et sa technique. Il s'est distingué comme l'excentré disputant le plus de duels et effectuant le plus d'accélérations dans son championnat. Toutefois, son recrutement ne peut s'envisager que dans une perspective à moyen terme puisqu'il s'apprête à disputer la Coupe d'Asie des Nations, au Qatar (12 janvier - 10 février). Mais sa situation contractuelle (il est libre depuis ce 1er janvier) tout comme sa valeur marchande supposée (le site spécialisé Transfermarkt l'évalue à 1 M€) font d'Oston O'Runov une excellente opportunité sur le marché des transferts. Et peu importe si le marché ouzbek semble risqué. La preuve avec la réussite des éléments géorgiens dans notre pays.
Et aussi...
Parmi les effectifs de Ligue 1, les jeunes pousses correspondant au profil établi par Nicolas Seube sont légion. On peut citer, entre autres, le Nantais Stredair Appuah (19 ans), qui s'est notamment illustré en Youth League, ou encore le Rémois Mamadou Diakhon (18 ans). Ayant tous les deux paraphé un premier contrat « pro » jusqu'en 2026, ils ont déjà grignoté quelques minutes en première division ou sont régulièrement présents dans les « 20 ».
Artisan de la montée de Concarneau en Ligue 2 la saison dernière, Axel Camblan (20 ans) a fait un énorme bond en avant cet été en retournant au Stade Brestois qui l'avait prêté à son voisin finistérien. Mais la marche est peut-être encore un peu trop haute pour ce milieu excentré, sous contrat jusqu'en 2025, puisqu'avec l'équipe révélation de L1 (4e à la trêve) il ne totalise que 71' de temps de jeu, réparties sur cinq apparitions. Dans ces conditions, la question d'un nouveau prêt devrait se poser.
Egalement membre de l'effectif breton mais un peu plus âgé que les autres noms cités, Adrien Lebeau (24 ans) s'est révélé lors de l'exercice précédent avec Waldhof Mannheim (trois buts et quatre passes décisives en 15 matches) même si c'est à Strasbourg, son club formateur, qu'il a effectué ses débuts chez les « pros » (deux apparitions en L1 en 2019-2020). Libre après son passage en D3 allemande, le milieu offensif s'est engagé avec le Stade Brestois après un essai fructueux cet été. Mais depuis, il n'est utilisé que sporadiquement par Eric Roy avec seulement quatre entrées en jeu. Un faible temps de jeu (26') qui ne l'a pas empêché de délivrer une passe décisive. Ses prestations outre-Rhin suggèrent, néanmoins, qu'il pourrait en obtenir davantage à l'étage inférieur ; la Ligue 2 représentant peut-être un cadre plus approprié pour son épanouissement.
On aurait pu aussi mentionner dans cette catégorie le futur ex-Rouennais Farès Ghedjemis sur le point de s'engager avec le pensionnaire de Serie A italienne Frosinone ou encore le Clermontois Aïman Maurer, tout juste prêté à Dunkerque (L2). Le Burkinabé Mamady Bangré, sous contrat avec Toulouse, constituait également une cible de choix mais sa participation à la CAN (13 janvier - 11 février) et un retour possiblement tardif rend improbable son recrutement.
Comment Stat Malherbe détermine les profils des joueurs identifiés ?
Pour établir ses cibles de recrutement dans la quête d'un attaquant pour le SMC, Stat Malherbe se sert de la plateforme Wyscout (voir la fiche récapitulative des datas de chaque joueur ci-dessous) qui collecte des dizaines de milliers d'événements par match : nombre de passes tentées, réussies, duels disputés, tirs… Derrière, notre chroniqueur s'appuie sur un algorithme, qui se base sur des milliers de données, permettant d'évaluer chaque action d'un joueur. Cet algorithme valorise les actions augmentant la probabilité de marquer et pénalise celles favorisant le risque de concéder un but. Cette évaluation est représentée par une « valeur ». Pour calculer cette « valeur », les événements data sont compartimentés selon six « moments de jeu » distincts :
- les dribbles
- les fautes (commises et subies)
- les actions défensives
- les passes
- la disponibilité (aptitude à se rendre disponible pour recevoir le ballon)
- les tirs
Ensuite, Stat Malherbe utilise une échelle de notation dite « 20-80 » : 50 indiquant une performance moyenne, 20 médiocre et 80 exceptionnelle. Chaque palier de 10 points correspond à un écart type au-dessus ou en dessous de cette moyenne. Cette échelle ne peut pas descendre en dessous de 20 ni monter au-dessus de 80 ; 99,7% de l'échantillon devant se situer dans cet écart. Cette échelle est notamment très répandue dans le base-ball.