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Une semaine décisive pour l'avenir du Stade Malherbe

S'il ne présente pas de solides garantis financières le 2 juillet pour son nouveau passage devant la DNCG, le Stade Malherbe pourrait être rétrogradé administrativement en National 1.

S'il ne présente pas de solides garantis financières le 2 juillet pour son nouveau passage devant la DNCG, le Stade Malherbe pourrait être rétrogradé administrativement en National 1.

"Je vous avoue que je ne suis pas mécontent d'avoir évité le couperet de la relégation administrative en National". C'est ce qu'on appelle un changement radical de ton. Après avoir soutenu pendant des mois qu'il n'existait aucun souci par rapport à la situation économique du Stade Malherbe, le président Fabrice Clément a exprimé son "soulagement" d'avoir échappé à une descente en troisième division. Paradoxal. "Cela m'aurait embêté dans le contexte actuel du club", a-t-il confié à nos confrères de France Bleu. C'est compréhensible. On peut, toutefois, s'étonner de ce discours diamétralement opposé en l'espace de quelques semaines. Certes, le Covid-19 est passé par là entre-temps. Mais cette crise sanitaire ne peut pas expliquer à elle seule les difficultés financières du SMC. D'ailleurs, Valenciennes et Nancy, passés également devant la DNCG le 25 juin, possèdent déjà, eux, l'assurance d'évoluer en Ligue 2.

Le "soulagement" du président Fabrice Clément "d'éviter une relégation administrative"

Peu importe, le plus important se situe ailleurs. Car le Stade Malherbe n'est pas sorti d'affaire. Loin de là. Si son budget pour la saison 2019-2020 a été validé, le prévisionnel pour le prochain exercice pose problème. Ses charges étant beaucoup plus élevées que ses recettes, il manquerait, selon différentes sources, entre 5 et 15 M€ pour le boucler. Tout sauf négligeable surtout pour l'estimation haute. Lors de son passage, jeudi devant la DNCG (Direction nationale de contrôle et de gestion), le gendarme financier du football français lui a accordé une semaine de sursis.

Mais le 2 juillet, le Stade Malherbe devra présenter de solides garanties financières sous peine de voir, cette fois-ci, la sanction tombée. Un verdict qui pourrait, entre autres, déboucher ni plus ni moins sur un dépôt de bilan. Bien sûr, derrière, les dirigeants « Rouge et Bleu » ont la possibilité de faire appel auprès de la Commission de contrôle de gestion ; un organisme qui dépend de la Fédération française. Une procédure qui lui permettrait de gagner 15 jours pour régulariser sa situation. La saison dernière, c'est ainsi que Sochaux avait sauvé sa tête en Ligue 2 après avoir vendu Lucien Agoumé à l'Inter Milan.

Un plan B « a minima » difficilement réalisable

Contrairement à son homologue doubiste, l'avenir du club caennais ne repose pas « entre les pieds » de l'une des pépites de son centre de formation mais sur les épaules du producteur de télévision Pierre-Antoine Capton, l'un des 13 actionnaires composant la holding SMC 10. Et plus exactement sur le projet de reprise que ce Trouvillais porte, associé à un fonds d'investissement. Surtout qu'aujourd'hui, ce projet, qui a été présenté au maire de Caen, Joël Bruneau, mardi, semble le seul véritablement viable sur la table. Pourtant, le président Fabrice Clément a évoqué, dans différents médias, un plan B « a minima ». Un plan de secours qui consisterait à lever entre 4 et 10 M€.

Si son projet de reprise se concrétise, PAC devra constituer son équipe dirigeante

Toutefois, selon nos informations, cette hypothèse paraît difficilement réalisable. Elle reposerait, entre autres, sur une recapitalisation interne des membres du SMC 10. Récemment sondés sur ce sujet, certains actionnaires n'ont pas caché leur réticence vis-à-vis de cette option. Et quand bien même quelques uns de leurs collègues, dos au mur, seraient prêts à remettre au pot, cela nécessiterait une refonte des statuts du Stade Malherbe : ils stipulent que les 13 actionnaires majoritaires actuels, qui siègent au SMC 10, sont censés posséder à parts égales 80% du capital du club.

De toute façon, même si elle se concrétisait, difficile de croire que cette solution permette de résoudre les problèmes économiques des « Rouge et Bleu » sur le long terme. Il s'agirait plutôt d'un répit pour la trésorerie dans l'optique de la saison prochaine. Les mêmes maux provoquant les mêmes conséquences. Sans une réduction drastique du déficit structurel (avant le résultat de la balance des transferts), des problèmes identiques se poseraient pour l'exercice 2020-2021, sans visibilité pour le club. Comme nous l'avons souvent répété dans ces colonnes, entre le déficit à combler, l'élaboration d'un projet ambitieux et les parts des 13 actionnaires à racheter, une somme comprise entre 15 et 20 M€ est nécessaire pour relancer la « machine » caennaise. Reste à sceller définitivement ce projet de reprise ; les actionnaires actuels d'un côté, Pierre-Antoine Capton et ses associés de l'autre devant se mettre d'accord sur le montant de rachats de la totalité des parts. Si cette transaction est actée, il sera temps alors pour PAC de constituer son équipe dirigeante, chargée de la gouvernance au quotidien du Stade Malherbe.

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