Il fait partie des quatre joueurs à avoir évolué sous les ordres de Jean-Marc Furlan avant que le technicien aquitain ne s'engage en faveur du Stade Malherbe (et probablement bientôt cinq avec l'arrivée programmée de Mickaël Le Bihan). Si Yoann Court était déjà dans l'effectif, Mathias Autret et Alexandre Coeff ont été recrutés à la demande du coach caennais. Valentin Henry possède, lui, la particularité d'avoir signé avant que les dirigeants « Rouge et Bleu » ne jettent leur dévolu sur « M. Montée en Ligue 1 » (cinq à son actif avec trois clubs différents : Troyes, Brest et Auxerre). Une nomination qu'il a accueillie avec "enthousiasme". Il faut dire que l'ex-entraîneur de l'AJA compte énormément dans la carrière du Breton. C'est lui qui est à l'origine de son repositionnement comme latéral en 2017.
"Quand je suis arrivé à Brest (le club formateur de Valentin Henry), il était ailier droit. Au bout d'un an et demi, je lui ai expliqué qu'il ne passerait certainement pas à ce poste", raconte Jean-Marc Furlan. La raison ? "Ce n'est pas un claqueur de buts. Je lui ai dit : « Tu vas jouer arrière droit »". "C'est vrai que je n'en marquais pas beaucoup", corrobore le principal intéressé qui a sauté sur cette proposition. "J'aimais bien défendre, je venais souvent de derrière... J'ai pris conseil auprès de partenaires plus expérimentés qui jouaient à ce poste". "Et il fait une carrière", pointe le technicien du SMC. "De toute façon, dans ce milieu, si tu n'arrives pas à te remettre en question, tu n'existes pas longtemps", confie le beau-frère de Mathias Autret.
Barré par la concurrence dans le Finistère et alors que les Les Ty' Zefs accèdent en Ligue 1, Valentin Henry s'expatrie deux saisons à Rodez afin d'obtenir du temps de jeu avant de confirmer ses prédispositions dans ce rôle à Sochaux, toujours en L2. "Je me suis affirmé en tant que joueur". Cinq ans après leur première rencontre à Brest, c'est donc en Normandie que les retrouvailles entre les deux hommes ont eu lieu. "J'avais à cœur de montrer au coach quel joueur j'étais devenu", lance celui qui est déjà crédité de deux passes décisives en trois journées de championnat pour Alexandre Mendy et Ali Abdi. "En connaissant le coach et avec mon poste, j'avais à cœur d'appliquer sa méthode. J'avais envie d'y goûter comme titulaire".
Un homme heureux, un joueur performant
Une vision du football que Jean-Marc Furlan, "par son aura, sa prestance" parvient, pour le moment, à inculquer à ses troupes. "Le plus important dans un vestiaire, c'est de croire au discours du coach. Il existe d'autres méthodes mais celle-là, elle fonctionne pour notre groupe. Donc on va continuer de l'écouter sagement". Cette méthode justement, en quoi consiste-t-elle exactement ? "On est sur-entraîné. On est presque à l'agonie la semaine. C'est dur à assimiler. Quand ma femme m'a vu tout à l'heure (jeudi) quand je me suis levé, elle m'a dit : « C'est compliqué »", en rigole le latéral droit. "Moi qui ai vécu une saison dernière plus light en termes d'entraînements, là, on est sur une charge de travail colossale. Les premiers jours de la semaine, on est quasi à deux heures par séance. Après, plus le match se profile, plus on augmente l'intensité des courses. On se rapproche des efforts que l'on fait en match".
Un volume de séances et une charge de travail qui ne sont pas sans conséquence sur le déroulement des rencontres des coéquipiers de Romain Thomas. "Le jour du match, on a peut-être du mal à se mettre en route mais à la fin, les jambes arrivent. On a de la fraîcheur. Ça fait la différence, surtout qu'aujourd'hui, on ne joue plus 90' mais presque 100' (avec l'augmentation des arrêts de jeu). On marque en fin de match (à l'image Concarneau). Il n'y a pas de hasard. On est fort physiquement", affirme le n°4 des « Rouge et Bleu » qui s'épanouit pleinement sous la direction de Jean-Marc Furlan. "Je retrouve des jambes que je n'avais plus".
"Un début de saison rêvé" pour Valentin Henry "tant d'un point de vue collectif qu'individuel" qui sonne un peu comme une revanche après sa dernière saison à Sochaux. Pour avoir refusé de prolonger son contrat qui se terminait en juin, le joueur formé à Brest a été mis à l'écart par l'entraîneur Olivier Guégan. "Il y a tout un tas de paramètres qui entrent en compte dans la performance. L'aspect émotionnel l'impacte beaucoup. C'est vrai que cette année n'a pas été facile. Maintenant, elle me permet de savourer les choses quand elles se passent bien". A Caen, l'ex-Ruthénois est tout simplement épanoui. "J'ai été très bien intégré dans ce club, le climat est sain. Je me sens super bien dans la région, ma femme et mes enfants aussi. Du coup, j'arrive à produire le meilleur football de ma carrière. Maintenant, il n'y a que trois journées de disputer. J'espère que quand on se retrouvera pour la 38e, je pourrais vous dire que j'ai vécu la meilleure saison de ma vie". Le rendez-vous est pris.
> L2. J4 - SM Caen (1er - 9 points) / AC Ajaccio (7e - 5 points), samedi 26 août à 19 heures à d'Ornano.