Présent pour la première fois en conférence de presse à deux jours d’un déplacement sur la pelouse du Paris FC, Yassine Benrahou n'a qu'une envie : jouer. Il faut dire que depuis que le milieu offensif a été prêté au Stade Malherbe, en provenance de l'Hajduk Split, fin janvier, il n'a pas eu beaucoup l'occasion de porter le maillot « Bleu et Rouge ». L'ex-Nîmois, au même titre qu'un Samuel Grandsir, devenant, à son corps défendant, le symbole d'un mercato d'hiver raté du côté de Venoix. Blessé à une cuisse à la suite de son baptême du feu avec le SMC, face à Troyes (J21. défaite 3-0, le 1er février), le Franco-marocain a ensuite manqué cinq matchs. De retour contre Amiens juste avant la trêve internationale (J27. défaite 2-1, le 14 février), avec une prestation à vite oublier, tant collectivement qu'individuellement, Yassine Benrahou assure qu'il peut encore aider son équipe à redresser la barre.
"La situation, vous la connaissez, on la connaît tous. Dans ce genre de moments, il n'y a pas d'autre méthode que le travail. Donc on essaie de se remobiliser encore une fois. Problème, enfin un parmi tant d'autres à Malherbe, l'effet Michel Der Zakarian, aperçu à son arrivée (4/6 points sur ses deux premières sorties à la tête de l'équipe), est vite retombée comme un soufflé. Le club caennais vient d'enchaîner deux défaites d'affilée. Le temps des comptes d'apothicaires est révolu. "Il faut qu’on joue tous les matchs comme si c’étaient des finales. Faire des calculs, c’est bien, mais quand on voit que ça ne nous sourit pas, il faut avoir une autre approche", estime le n°24 des « Bleu et Rouge ».
"Il faut jouer tous les matchs comme si c'étaient des finales. Faire des calculs, c'est bien mais quand on voit que ça ne nous sourit pas"
Ce qui complexifie encore plus la mission maintien du SMC, ce sont les dynamiques de ses concurrents directs, et notamment celle de Martigues, vainqueur, vendredi de l'AC Ajaccio (2-0). Désormais en position de barragiste, devant Clermont (17e), les Provençaux ont relégué la lanterne rouge normande à neuf points alors qu'il n'en reste plus que 21 à distribuer ! "Oui, mais nous avons un match en moins", précise Michel Der Zakarian qui ne veut pas verser dans le catastrophisme. A l'écouter, il est encore trop tôt donc pour tirer sur l’ambulance caennaise. "On connaît les symptômes d'une équipe malade", poursuit Yassine Benrahou. "Il faut essayer de briser ce plafond de verre. Malheureusement, on dépend de pas mal de choses maintenant. On ne peut pas influencer les résultats des autres matchs". La solution selon le meneur de jeu de poche : maîtriser ce qui peut encore l’être. "Il va falloir essayer de contrôler tout ce que tout ce qui est contrôlable. C’est-à-dire les efforts. Donc le coach a vraiment mis l'accent dessus ainsi que sur la mentalité". Pour l'instant, un discours qui n'a pas été suivi de faits de la part de ses joueurs.
Un œdème de 14 centimètres à la cuisse
Jusqu'à présent, c'est plutôt de loin que Yassine Benrahou assiste à la déroute de son équipe, qui a dû composer sans lui la majeure partie du temps. "J’ai été très touché par cette situation aussi, parce que quand on vient, que ce soit moi ou les autres recrues hivernales (Samuel Grandsir, D'Avila Ba Loua, Jules Gaudin et Alex Moussounda), on vient pour essayer d'aider, pas de sauver, car on n'est pas des sauveurs. C'est un sport collectif. Donc oui, on est touchés par cette situation. Moi aussi, je suis touché parce que j'ai cette blessure qui est tombée au mauvais moment alors que je n'ai jamais été blessé à cette zone-là".
"Je n'ai pas le sentiment d'avoir retrouvé toutes mes capacités. Ça viendra après avoir rejoué des matchs"
Pour le Franco-marocain, il était déjà blessé avant même sa première rencontre avec le Stade Malherbe. Résultat, un œdème de 14 centimètres à la cuisse et un décollement de la peau qui l’a privé de plus d'un mois de compétition. Est-ce que la trêve internationale lui a permis de retrouver son volume de jeu ? Pas totalement si on l’écoute : "Je n’ai pas le sentiment d’avoir retrouvé toutes mes capacités. Ça viendra après avoir rejoué des matchs. Après, je me sens mieux qu’il y a 15 jours, c’est sûr".
Un discours plutôt inquiétant, quand bien même cette pause lui a permis, ainsi qu'à ses coéquipiers, de recharger les batteries. "Ça fait du bien, surtout dans ce genre de situation. Je pense que les trêves, c'est un peu frustrant pour les équipes qui réussissent justement, parce qu'elles ont envie d'enchaîner. Nous, plus on a de temps, plus on peut l'utiliser pour travailler, et se préparer. Donc ça fait toujours du bien. C'est pour ça que c'était quelque chose de positif pour nous, peut-être". Yassine Benrahou espère que ces 15 jours ont été bien mis à profit pour faire un coup face à un Paris FC qui a des préoccupations bien différentes. Troisième, le club de la Capitale lutte pour accéder en première division. "J'espère qu'il y aura vraiment un déclic de la part du groupe". Celui-ci doit arriver très vite. Il ne reste que sept journées au Stade Malherbe pour sauver sa place en Ligue 2.
> L2. J28 - Paris FC (3e - 52 points) / SM Caen (18e - 19 points), lundi 31 mars à 20 H 45 au Stade Charléty.