Quand le championnat a démarré début août, qui aurait cru un mois et demi plus tard que les deux représentants normands se retrouveraient dans de telles positions au classement ? Pas grand monde ! Possédant encore pour un an le statut professionnel, Quevilly-Rouen occupe la place de lanterne rouge. A l'inverse, Avranches, qui avait réalisé un recrutement à l'époque essentiellement basé sur des joueurs provenant des divisions inférieures (N2-N3), est aux portes du podium (à deux points de la troisième marche). Mais depuis cette date, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts ; que ce soit dans la Manche ou 240 km plus à l'est.
Entre les blessures d'éléments cadres (touché à une cheville pendant la préparation, Alexis Araujo n'a connu sa première titularisation que le week-end précédent), des drames personnels (frappé par le décès de son meilleur ami, Prince Mendy a raté les quatre dernières rencontres) et l'arrivée tardive de certains joueurs clés (Lamine Ndao n'a disputé, pour le moment, qu'une poignée de minutes), l'équipe de Manu Da Costa a mangé son pain noir depuis le coup d'envoi de la saison. Conséquence, après sept rencontres, QRM n'a toujours pas débloqué son compteur victoire (3N-4D).
Désormais conseillé par un dénommé... Xavier Gravelaine, le club du président Gilbert Guérin s'est, lui, considérablement renforcé avec notamment les ex-Titis parisiens Lorenzo Callegari, Samuel Essende et Alec Georgen (en phase de reprise suite à une opération à un genou, le latéral droit ne figure pas dans le groupe). Et si la manière n'est pas encore au rendez-vous, les résultats oui (4V-1N-2D). "Notre priorité était d'intégrer au plus vite nos dernières recrues", témoigne Frédéric Reculeau. L'objectif semble atteint. "Le vestiaire vit bien. L'état d'esprit est présent".
Vaincre le syndrome Diochon pour QRM
Pour autant, malgré ces dynamiques diamétralement opposées, on ne fanfaronne pas du côté du Mont-Saint-Michel. "Quevilly n'est pas à sa place", lance le coach avranchinais. "Il ne faut surtout pas commettre l'erreur de penser qu'on va affronter un adversaire qui nous est inférieur. C'est tout sauf ça. Cet effectif a un véritable potentiel. Il lui manque le facteur réussite". Un technicien manchois d'autant plus sur ses gardes qu'il sera privé pour ce déplacement du défenseur Steeven Séance, de l'attaquant Hicham M'Laab ainsi que des milieux Victor Lobry et Sébastien Chéré ; tous les quatre suspendus.
Si l'excentré Banfa Diakité observera les débats des tribunes pour une raison identique, son homologue seinomarin pourra s'appuyer sur le retour de l'arrière Prince Mendy, une semaine après celui de son compère Raphaël Diarra. "Cela nous permet d'être plus équilibré", assure Manu Da Costa qui pourrait aussi lancer son attaquant Lamine Ndao. "Il possède 80% de chance de jouer. Les voyants sont plutôt au vert. Je ne m'interdis pas de l'aligner comme titulaire. Car nous sommes aussi dans une situation d'urgence".
Une solution supplémentaire qui doit permettre à QRM de vaincre le syndrome Diochon. Dans une enceinte où ils bénéficient d'un soutien populaire relativement faible, les trois sorties précédentes des « Jaune et Rouge » se sont soldées par autant de revers. "Inconsciemment, le traumatisme de Dunkerque où les dieux du foot ont été très cruels avec nous est resté dans les têtes*. Les joueurs ont besoin de se lâcher. Ce qui me chagrine le plus, c'est qu'ils ne vont pas au bout des choses. Il faut qu'on apprivoise ce stade", souffle l'entraîneur rouennais. "On a un genou à terre, pas les deux. A nous de nous relever". Mais Avranches ne l'entend pas de cette oreille.
> N1. J8 - Quevilly-Rouen (18e - 3 points) / US Avranches (6e - 13 points), vendredi 20 septembre à 20 heures au Stade Robert-Diochon.
*Alors qu'il menait 1-0, QRM s'était incliné 3-1 en encaissant deux buts dans les dernières minutes.