Kévin Leroux l’a répété plusieurs fois durant notre entretien, il souhaite que son départ de l’US Avranches se fasse "le plus proprement possible". Par respect pour le club qui l’a accueilli en 2023, et dans lequel il a mis en place des choses à tous les niveaux, et pas seulement à la tête de l'équipe « B » dont il a la responsabilité. Et par respect également pour les liens qu’il a tissés en l'espace seulement de deux saisons avec Morgan Coursin, le boss de l'association. "Vis-à-vis de mon président, c’est très important pour moi parce qu’on a une relation solide et d’une confiance totale", explique le jeune coach (31 ans). Alors pourquoi partir ? "C'est l'envie pour moi de démarrer un nouveau cycle dans ma carrière, après avoir fait ce que j'avais à faire au sein de la structure avec la réserve et sur les parties de la structuration".
Son implication et sa force de proposition lui ont permis notamment de développer les moyens de performer : l’analyse vidéo, l’intégration d’un préparateur physique pour les différentes catégories, la mise en place d’un groupe élite pour les jeunes et la création du Tournoi de la Baie pour les U13 et les U11. Entre autres. "J’ai l'impression que j'ai apporté le maximum de ce que je pouvais à la structure". Durant ces deux années, Kévin Leroux a donné, et s’est donné. Tout en sachant que son équipe resterait quoi qu’il arrive bloquée en Régionale 1. La formation manchoise va donc perdre un bon élément. "C’est quelqu’un qui pense d’abord au club. Là où d’autres voudraient garder leurs joueurs, il n’hésite pas à mettre à disposition les siens pour que l’équipe C qui joue en R2 se maintienne", relate Morgan Coursin.
Un grand saut dans le vide pour le coach et son futur ex-club
Après l'intégration réussie de Kévin Leroux dans la structure manchoise, son futur ex-président regrette déjà son départ : "On sait ce qu’on perd, mais on ne sait pas qu’on trouve dit le proverbe. On avait quelqu'un qui était très bien, qui était force de proposition, avec qui je m’entendais super bien. C'est une déception de le voir partir". Après l'annonce de son technicien la semaine passée, le dirigeant a tenté immédiatement de le raisonner, de prolonger sa réflexion de quelques jours. En vain. Désormais se pose la question de comment remplacer un homme qui a montré autant de polyvalence ? "On ne sait pas encore", reconnaît Morgan Coursin. "On réfléchit à plusieurs solutions puisque Kévin ne faisait pas que le métier d’entraîneur. Il y a plein de possibilités, on ne ferme aucune porte".
Un saut dans l’inconnu qu'effectue également l'entraîneur, car contrairement à certains confrères qui ont déjà des discussions avec d'autres clubs avant même la fin de saison, l’ancien coach d’Ifs n’a aucune idée d’où il posera ses valises lors du prochain exercice. En revanche, il sait ce qu’il veut : "Un club avec une identité forte et un beau projet à la tête d’une équipe première. Ce qui est intéressant, c’est de jouer devant un stade plein avec du public et un soutien". Des aspects qu’il a forcément moins connu en étant responsable d’une réserve, souvent délaissée par les spectateurs. "Je ne me ferme aucune porte. Le principal, c'est d'être heureux dans une structure dynamique avec une identité club. C'est ça le plus important. Trouver un projet qui me fait vibrer". En attendant de trouver ce fameux projet, Kévin Leroux a une saison à terminer, en championnat comme en coupe (la « B » avranchinaise est qualifiée pour la finale de la Coupe des Réserves), "proprement", comme il le répète.