C'est la même rengaine depuis maintenant neuf ans. Le championnat de National repart pour une saison, l'US Avranches armée de ses moyens modestes s'élance sans la faveur des pronostics et finit, en mai, par rafler la mise. Dans un entonnoir plus étouffant que jamais, le club du président Gilbert Guérin repart pour un dixième tour de piste au troisième échelon hexagonal et il entend comme toujours tirer son épingle du jeu. "Je pense que notre point fort, ce sera notre collectif ! Avec l'ambiance, ça doit être le gros point fort de l'US Avranches", expose Emeric Dudouit, l'une des recrues phares de l'été. "Ici, avec le budget qui est le nôtre, il n'y a pas de star dans l'équipe. On ne va pas se mentir, on a quand même un super centre d'entraînement, on a tout pour bien travailler".
S'il y a un joueur qui a marqué le recrutement du club à l'intersaison, c'est à n'en point douter l'ancien Caennais, pour la simple et bonne raison qu'il est le local de l'étape, lui qui a vu le jour à Coutances voilà bientôt 32 ans. "Je vais très bien, je me sens bien, ça me fait du bien de retrouver le club phare du département", confie celui qui retrouve une Normandie chère à son cœur où il n'a plus évolué depuis 11 ans. "Je n'ai jamais joué aussi proche de chez moi, c'est évidemment un gros changement. En plus, tout s'est très bien passé en préparation donc là aussi, c'est un bon point".
Le Manchois de naissance s'est fait un nom à l'échelle régionale et même hexagonale du côté du Stade Malherbe où il a suivi sa formation avant de démarrer une belle carrière chez les professionnels. C'était le 18 janvier 2013, sous le maillot de Châteauroux. Avranches attendra forcément de lui qu'il apporte son expérience significative. "Il y a une grande part de confiance de la part du club et du coach (Damien Ott) qui m'a confié le brassard récemment même si ce n'est pas forcément définitif car c'était aussi dû à une gêne qu'a subi Antho (Beuve)", confie le Manchois. "Le coach s'est exprimé là-dessus et vu mon passé de joueur et vu que j'étais aussi de la région, il trouvait ça normal et naturel de me le remettre". Qu'il soit capitaine ou non contre Niort, en ouverture de la saison ce vendredi, Emeric Dudouit est appelé à jouer un rôle central.
Une polyvalence déjà au service du collectif
Malgré le vécu qui est le sien, celui qui évoluait dernièrement en D2 belge du côté du RE Virton doit aussi trouver sa place dans un effectif qui a encore une fois été chamboulé dans les grandes largeurs cet été. Emeric Dudouit est ainsi l'une des 11 recrues d'une intersaison qui a parallèlement vu 13 éléments partir vers de nouveaux horizons. "Humainement, c'est facile de s'adapter car l'US Avranches fait très attention à la mentalité des joueurs qui sont recrutés", se félicite qui fut un éphémère Versaillais la saison dernière. "Le contact est vite très bien passé dans le vestiaire, on commence à lier un truc qui va être fort durant toute la saison je l'espère". Côté sportif évidemment, c'est tout un groupe qui doit encore générer des automatismes malgré une préparation cohérente. "Apprendre à se connaître sur le terrain, ça prend plus de temps mais après la préparation, je trouve que l'alchimie est plutôt bonne".
Dans son profil de joueur, Emeric Dudouit présente de nombreux avantages. S'il a été formé comme milieu de terrain à Malherbe, le néo-Avranchinais a depuis développé des compétences qui lui permettent non seulement d'évoluer dans l'entrejeu mais aussi d'occuper des postes défensifs. Si l'on se fie à la préparation qui vient de s'écouler, c'est dans un rôle d'arrière droit que l'ex-Dunkerquois va commencer le championnat. "Le coach sait que je suis polyvalent, je lui ai dit qu'il fallait me mettre à un poste où l'équipe a des besoins, moi je ne lui impose rien du tout", déclare-t-il. "Du coup, il m'a vite parlé du poste de latéral droit et c'est là où j'ai joué, même si j'ai aussi fait quelques minutes dans l'axe car c'est un poste que je connais aussi". Pas impossible donc de voir le joueur changer de poste selon les aléas, même au cours d'un même match.
Pour Emeric Dudouit comme pour Avranches, qui avait su bien commencer la saison 2022-2023, la spéculation va désormais prendre fin. Lancé dans le grand bain ce vendredi chez le relégué niortais qu'il avait su battre en amical le 22 juillet (2-0), le club normand va enfin savoir de quel bois il est fait et où il se situe dans la hiérarchie. "Personnellement, je me sens bien physiquement, à mon sens la préparation a été plutôt bonne", juge la recrue manchoise après cinq semaines de travail. "Réussir sa préparation, c'est un plus. On a énormément doublé (les séances), c'était dur mais bien dosé. On a disputé cinq matches amicaux (1V-1N-3D) mais ce n'est pas de trop ! Après, comme toujours, ce qui compte, c'est la réalité du championnat. Parfois, on fait des super prépas mais des mauvais débuts, parfois, c'est l'inverse". On a bien compris en tout cas que du côté d'Avranches, on n'a plus qu'une hâte : se jeter enfin dans l'arène.
> N1. J1 - Niort / US Avranches, vendredi 11 août à 19 H 30 au Stade René-Gaillard.
Aurélien Renault