Une intégration express à Avranches
"J’aime bien courir, dribbler, marquer des buts, me trouver dans la zone de finition". Prêté par Amiens où il est lié jusqu’en 2023, Florian Bianchini ne nous a pas menti. Quand on l’a interviewé, l’attaquant avranchinais nous a confié n’être pas trop maladroit devant les cages adverses. Pour son baptême du feu à Fenouillère, le n°14 des « Bleus » débloquait son compteur en parachevant le succès de l’USAMSM aux dépens de Châteauroux (J2. 3-1, le 13 août). Avec un peu plus d’efficacité, Florian Bianchini aurait, toutefois, pu déjà faire gonfler son compteur. "Je souhaiterais en inscrire huit-dix. Maintenant, je découvre ce niveau", se montre prudent celui qui est capable d’évoluer aussi bien dans les couloirs qu’en pointe, avec un faible pour le poste d’excentré gauche, lui le droitier. "Mais je n’ai pas un mauvais pied gauche".
En tout cas, comme en atteste sa prestation contre La Berrichonne en ouverture de la saison, ce jeune homme, du haut de ses 20 ans, s’est parfaitement acclimaté à son nouvel environnement. "Je suis quelqu’un d’assez ouvert", souligne celui qui connaissait déjà certains de ses coéquipiers à l’image de Madih Talal et Yann Godart, respectivement côtoyés à Amiens et en équipe de France U19 (lire ci-dessous). "Et puis j’étais préparé à découvrir un nouveau groupe. De toute façon, je savais qu’un jour ou l’autre, je partirais d’Amiens (au moins temporairement)". Amiens, un club qu’il a rejoint à l’âge de 15 ans après avoir été repéré avec Château-Thierry (Aisne).
Ali Gueddar punit Concarneau ! ⚽️
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— CANAL+ Sport (@CanalplusSport) September 20, 2021
Des débuts réussis avec les « pros » à Amiens
Au regard de sa première expérience chez les « pros » lors de l’exercice précédent, le départ de Florian Bianchini était loin de constituer une évidence. "Alors que j’avais déjà été sollicité pour un prêt il y a un an, j’avais fait le choix de rester à Amiens. Comme le club redescendait en Ligue 2 et que de nombreux joueurs l’avaient quitté, c’était pour moi une opportunité de grappiller du temps de jeu. Le coach nous a laissé notre chance", indique le natif de Reims, auteur de 16 apparitions dont 14 en Ligue 2 en 2020-2021 sous les ordres d’un certain Oswald Tanchot. Proche de Gilbert Guérin, l’ex-coach du Havre, remplacé cet été par Philippe Hinschberger sur le banc picard, n’est pas étranger à son arrivée dans le sud Manche. "Bien sûr qu’il nous l’a conseillé", confirme le président avranchinais.
Après "cette saison d’apprentissage", pour reprendre les propos du principal intéressé, on aurait pu imaginer que l’attaquant poursuive l’aventure avec son club formateur afin de gagner une place dans le onze de départ. "Mais à Amiens, il y a eu très peu de départs. Je me suis dit que j’allais revivre le même championnat (avec, en moyenne, une vingtaine de minutes par apparition). Je préférais effectuer une saison pleine quitte à descendre d’une division. A mon âge, l’objectif, c’est de gagner du temps de jeu". Avec six titularisations lors des sept premières journées, le pari est, pour le moment, en passe d’être remporté. Surtout que Florian Bianchini ne cache pas qu’il se trouve à une période charnière de sa carrière naissante. "J’espère vraiment franchir un cap cette saison avant ensuite d’enchaîner sur un niveau supérieur, la Ligue 2 voire la Ligue 1".
Florian Bianchini
> Né le 25 juin 2001 (20 ans) à Reims (Marne).
> Attaquant. Droitier. 1,82 m.
> Prêté par Amiens (sous contrat jusqu’en 2023).
> Parcours : Bobigny, Château-Thierry (2014-2016), Amiens (2016-2021), US Avranches (2021-..., p).
> International U19.
Pourquoi ne pas croiser Lionel Messi
Avant d’y être prêté, Florian Bianchini n’était pas spécialement un expert de l’USAMSM. "Je ne suivais pas le championnat de National", reconnaît-il. Pour autant, le nom d’Avranches ne lui était pas totalement inconnu. "Je me souvenais de leur parcours en Coupe de France", lance l’ancien amiénois, référence à cette épopée en 2017 des hommes du président Gilbert Guérin jusqu’en quart de finale contre le Paris Saint-Germain (élimination 4-0 à l’époque). Et pour cause, celui qui a tapé dans ses premiers ballons à Bobigny en région parisienne est un supporter du PSG depuis sa plus tendre enfance. Autant dire que la signature de Lionel Messi dans le club de la Capitale l’a rendu fou de joie. "C’est comme un rêve. De toute façon, quand on aime le foot, on aime Messi. Au début, je n’y croyais pas. Mais quand le Barça a officialisé son départ, je me suis dit pourquoi pas". D’ailleurs, en parlant de Coupe de France, cette « Vieille Dame » pourrait donner au n°14 des « Bleus » la possibilité de croiser l’une de ses idoles. Certes, la probabilité est faible mais elle existe et c’est déjà énorme.
> N1. J8 - US Avranches (9e - 10 points) / Boulogne-sur-Mer (12e - 8 points), vendredi 24 septembre à 19 heures au Stade René-Fenouillère
Dans les radars de la FFF
Alors qu’il fréquentait encore les rangs de la réserve amiénoise (N3), Florian Bianchini a eu la surprise d’être retenu en équipe de France U19 il y a deux ans. "J’avais pris cette convocation comme un bonus. Dans la sélection, il y avait des joueurs qui évoluaient en Ligue 1 ou en Ligue 2". A ses côtés, on peut citer pêle-mêle : William Saliba, aujourd’hui à Marseille et à l’époque à Saint-Etienne, Arthur Zagre appartenant à Monaco mais prêté aux Néerlandais d’Utrecht, Joris Chotard de Montpellier…
Utilisé sur deux rencontres amicales en octobre contre l’Angleterre et la Belgique, le jeune attaquant d’origine congolaise avait plutôt laissé une bonne impression au sélectionneur Jean-Luc Vannuchi. "J’avais fait un bon match face à la Belgique. D’après les retours que j’avais eus, le coach avait plutôt bien aimé ma prestation". Pour preuve, le responsable des mini-Bleus l’avait de nouveau appelé pour le rassemblement suivant : les qualifications à l’Euro de cette catégorie d’âge. Depuis, avec la crise sanitaire, la plupart des compétitions internationales pour les jeunes ont été mises en stand-by.
Forcément, avec son prêt à l’US Avranches, le natif de Reims qui appartient toujours à l’ASC ne fait pas du maillot tricolore une obsession. Il est extrêmement rare (pour ne pas dire impossible) qu’un élément jouant en N1 soit convoqué en équipe nationale. "C’est toujours dans un coin de ma tête. C’est toujours gratifiant d’être appelé mais je me concentre plus sur mon club. La sélection, si ça doit venir, ça viendra tout seul".