Régulièrement, nous allons à la rencontre de l'un des espoirs du football normand, qu'il soit pensionnaire d'une structure « pro » (HAC, SM Caen) ou issu du football amateur, qu'il soit un titulaire en puissance de l'équipe première, un joueur en quête de temps de jeu ou un jeune de la réserve à qui l'on prédit un bel avenir. On parle foot mais pas que...
Sa famille : loin des yeux, près du cœur
"Quand je marque, mon petit frère prévient ma mère et derrière, elle m’envoie un message"
Pour assouvir son rêve de vivre de sa passion, Idrissa Seydi a consenti énormément d’efforts. Et pour cause, depuis qu’il a posé ses valises à Lille à l’époque, en septembre 2016, en provenance du Sénégal, l’actuel attaquant de l’US Avranches n’est plus retourné dans son pays natal. Conséquence, l’ex-pensionnaire du Collège Africain Sports Etudes à Dakar entretient une relation à distance avec ses parents ainsi que ses cinq frères et sœurs. "Ma famille habite toujours au Sénégal. Elle n’est pas encore venue en France pour me voir jouer. Pour le moment, c’est un peu compliqué mais dans un futur proche, j’aimerais bien pouvoir l’organiser", confie celui qui a eu à son arrivée dans le Nord le mal du pays. "Au début, c’était très dur. Je ne connaissais personne. Maintenant, ça va, bien sûr, beaucoup mieux même si je ressens toujours un manque". En attendant que tout ce joli petit monde soit de nouveau réuni un jour, c’est le frère cadet, Samba, féru de football lui aussi, qui tient au courant le reste de la famille, et notamment la maman, Maimouna, des performances ballon aux pieds d’Idrissa. "Mon petit frère est sur les réseaux sociaux, il suit le compte Insta(gram) de l’US Avranches. Quand je marque un but, il prévient ma mère et derrière, elle m’envoie un message". Depuis le coup d’envoi de cet exercice 2024-2025, le n°7 des « Bleu et Blanc » a déjà reçu sept « textos » pour le féliciter.
Reconnaisant envers l'US Avranches
Avec sept réalisations pour trois passes décisives, Idrissa Seydi est l’un des principaux atouts du collectif avranchinais qui s’apprête à défier Bordeaux, ce samedi. La saison dernière en National 3, aujourd’hui en N2, le Sénégalais peut-il ambitionner d’évoluer à un niveau plus élevé dans un futur proche ? "Je ne me fixe jamais de limites", répond celui dont le poste de prédilection reste excentré (ou piston) gauche même s’il est régulièrement aligné sur le front de l’attaque manchoise. "J’ai un objectif clair dans ma tête. Ceux qui sont proches de moi le savent très bien. Pour les autres, je le garde pour moi", reste énigmatique le principal intéressé.
En attendant, Idrissa Seydi est focus sur l’USAMSM ; un club avec lequel il est lié jusqu’en 2026. "Je veux vraiment laisser une belle image dans le cœur de ceux qui m’ont fait venir", souligne le n°7 des « Bleu et Blanc », privé de compétition pendant deux mois et demi pour des soucis d’ordre administratif. "Quand j’étais dans le mal, mes coéquipiers, le staff, les dirigeants, tout le monde a été là pour moi". Désormais, l’ex-Divais entend leur renvoyer l’ascenseur. Pourquoi pas avec un but contre les Girondins ce week-end…

Privé de compétition pendant deux mois et demi pour des soucis administratifs, Idrissa Seydi remercie ses partenaires, ses dirigeants et le staff de l'US Avranches pour le soutien apporté durant cette période. ©Damien Deslandes
Un club : le SU Dives-Cabourg
"Un club que je porterai toujours dans mon cœur"
Idrissa Seydi se souviendra toute sa vie de la première fois où il s’est rendu au SUDC. Pas loin de ressembler à petite expédition pour un garçon qui n’avait jamais mis un pied auparavant en Normandie. "De Paris, j’ai pris un train jusqu’à Caen, puis un bus pour aller à Dives. Je ne savais rien sur le club, ni la ville de Caen d’ailleurs. Je suis arrivé dans l’inconnu". C’est sur les recommandations d’un compatriote sénégalais, Dominique Miquilan (ancien pensionnaire du centre de formation du Stade Malherbe), qu’il prend la route de la Côte Fleurie, en février 2022. "Avec Dominique, on s’est rencontrés à Paris. Il jouait pour l’équipe, il m’a proposé de venir m’entraîner". A cette époque, le n°7 de l’US Avranches est sans club à la suite de la fin prématurée de son passage à Châteauneuf-sur-Loire (N3). Rapidement, le natif de Médina s’intègre à son nouvel environnement. Mais il patiente plusieurs mois avant de s’engager en faveur du SUDC, se contentant de multiplier les séances ; la période des mutations se clôturant le 31 janvier de la saison en cours. "Avant de signer, je connaissais déjà tout le monde", se marre le principal intéressé. "Mais je pense que le boss a pris sa décision très vite me concernant".
« Le boss », c’est Philippe Clément. Avec son épouse, Virginie, ce technicien tient une place à part dans le cœur d’Idrissa Seydi. Il faut dire que le joueur a été hébergé durant quelques mois au domicile de l’entraîneur du SUDC. "Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est que pendant la durée de mon séjour chez eux, on n’a mangé que halal", témoigne ce jeune homme de confession musulmane. "Ce sont eux qui l’ont proposé. Ils se sont adaptés à moi". Forcément, après avoir tissé des liens aussi forts, son départ de la Côte Fleurie n’en a été que plus douloureux, et même si c’est pour évoluer une division au-dessus chez le voisin avranchinais. "Dives-Cabourg est un club que je porterai toujours dans mon cœur", ne cache-t-il pas. "Quand j’ai rejoint Dives, le coach Philippe m’a dit : « Il faut que ce soit un tremplin pour toi. Quand tu partiras, ça sera pour jouer plus haut, au minimum en N2 ». Avec Virginie, j’espère qu’ils sont fiers de moi".
Des personnes qui comptent : Sabine et Guillaume Valognes
"C’est comme ma deuxième famille"
Idrissa Seydi suit-il Guillaume Valognes ou est-ce l’inverse ? "Je crois que c’est Guillaume qui m’a rejoint", plaisante le n°7 des « Bleu et Blanc ». Toujours est-il que depuis qu’ils se sont rencontrés au SU Dives-Cabourg, les deux hommes sont liés par un profond sentiment d’amitié. Dirigeant au SUDC quand l’attaquant sénégalais s’est engagé pour le club de la Côte Fleurie, Guillaume Valognes occupe désormais une fonction similaire au sein du bureau de l’US Avranches. "Guillaume, c’est comme un grand frère. On se dit tout. Il me donne des conseils. Il nous arrive aussi de nous chamailler. On discute de foot bien sûr, mais plus globalement de la vie". Sabine, la compagne de Guillaume, tient également un grand rôle dans le quotidien d’Idrissa. "Quand j’étais dans le mal (lire ci-dessous), j’ai pleuré dans ses bras. Sabine a toujours été là pour moi, elle a tout fait pour que je sois dans un mood positif même si on peut des fois avoir des coups de mou dans la vie. On a une relation mère-fils", décrit le natif de Médina, au Sud du Sénégal. "Sabine et Guillaume représentent beaucoup pour moi. C’est comme ma deuxième famille".
> N2. J22 - US Avranches (8e - 30 points) / Bordeaux (2e - 36 points), samedi 15 mars à 18 heures au Stade René-Fenouillère.

Idrissa Seydi
- Né le 28 septembre 1998 (26 ans) à Médina au Sénégal.
- Excentré-piston gauche - attaquant.
- Droitier. 1,78 m pour 69 kg.
- Son parcours en France : US Ascq (R3, 2017-2018), Moulins-Yzeure (N2-R1, octobre 2018-2019), Chateauneuf-sur-Loire (N3, janvier 2020-décembre 2021), SU Dives-Cabourg (N3, 2022-2024), US Avranches (N2, 2024-...).
- Sous contrat jusqu'en 2026.