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Julien Anziani, le coeur en Corse, la tête à Avranches

Arrivé du Gazélec Ajaccio l'été dernier, Julien Anziani a eu besoin d'un temps d'adaptation à Avranches où il semble désormais plus à l'aise, comme l'a prouvé sa prestation contre le Red Star (le 27 mars). ©Damien Deslandes

Arrivé du Gazélec Ajaccio l'été dernier, Julien Anziani a eu besoin d'un temps d'adaptation à Avranches où il semble désormais plus à l'aise, comme l'a prouvé sa prestation contre le Red Star (le 27 mars). ©Damien Deslandes

Quiconque l'a vu se démener et courir sur chaque ballon roulant dans sa zone sans jamais flancher lors de la victoire d'Avranches contre le Red Star samedi dernier (1-0), aura saisi pourquoi l'entraîneur manchois Fred Reculeau avait tant tenu à faire venir Julien Anziani en Normandie l'été dernier. À 21 ans, l'Ajaccien de naissance n'avait jamais quitté son île avant de s'engager chez les «Bleus», dans la quiétude de la Baie du Mont-Saint-Michel. "Honnêtement, je suis passé d'un extrême à un autre, je n'étais jamais parti de chez moi et au début ça m'a clairement fait du bien", glisse le numéro 10. "Avant Noël, avec le confinement, c'était une période plus difficile, en plus il faisait vraiment froid". Mais le printemps s'invitant, son allant lui est revenu. Ses jambes avec.

"Je pensais qu'Avranches serait une bonne chose pour moi"
Julien Anziani 

Auteur d'une première partie de championnat de National très correcte la saison passée du côté du Gazélec Ajaccio, Julien Anziani avait déjà donné des gages d'assurance sur sa capacité à bien figurer au troisième échelon français. À Avranches, Fred Reculeau a souhaité tisser de nouvelles cordes à son arc. "Par rapport à ce que j'attends de Julien, il y a eu pas mal de découverte pour prendre la suite de Victor (Lobry), avec beaucoup d'animation, ce n'était pas forcément ce qu'il avait travaillé auparavant, il a eu besoin d'un temps d'adaptation", explique l'entraîneur manchois. 

Comme beaucoup de joueurs avant lui, Julien Anziani s'est embarqué dans la gondole avranchinaise avant tout pour y progresser et s'essayer au jeu pratiqué dans la Manche. "J'avais toujours été dans le confort à Ajaccio, je pensais que signer à Avranches serait une bonne chose pour moi", confie le Corse. "J'ai eu beaucoup de touches car j'étais libre et j'ai eu le discours du coach qui m'a vraiment emballé, ça a fait pencher la balance. Le projet de jeu, le temps de jeu, l'expérience à prendre, c'était le club idéal pour moi". Avranches, c'est aussi la perspective de s'engager sur l'une des rampes de lancement vers le monde professionnel les plus réputées du National. "Le président Guérin m'a dit qu'Avranches serait un tremplin, que je serais le joueur pour le club et qu'ils allaient me mettre dans les meilleures dispositions".

Le football de génération en génération

Si Julien Anziani s'est lancé dans une carrière de footballeur, c'est avant tout parce que dans sa famille, le football est roi. L'oncle de Julien, Philippe Anziani, a d'ailleurs récemment fait l'actualité en accompagnant Nasser Larguet au chevet d'un OM en quête d'un entraîneur. "Il a joué énormément de matchs en D1, il a joué avec l'équipe de France et aujourd'hui il coache la réserve de Marseille", raconte le joueur d'Avranches. "Mon père, Eric, a aussi beaucoup joué au ballon et entraîné". Il était donc inévitable de voir le jeune Julien s'enrôler lui aussi dans le football dès l'âge de 5 ans à l'AC Ajaccio dont il aura porté les couleurs jusqu'aux U19 Nationaux. "Puis je suis parti au Gazélec en Ligue 2. Passer de l'ACA au Gaz, on ne peut pas dire que c'est simple mais j'avais de bonnes raisons de faire ce choix. Là-bas, Albert Cartier m'a beaucoup appris," affirme le footballeur.

"en tant que Corse, ce match face au SC Bastia sera particulier"
Julien Anziani

Comme il le dit si bien, Julien Anziani était dans son cocon en Corse. Fred Reculeau l'avait d'ailleurs rapidement analysé. "Il était souvent adulé là-bas et mis sur un piédestal", analyse-t-il. "Il y avait des attentes autour de lui mais moi j'en ai d'autres. Je ne suis pas face à un joueur corse qui doit s'épanouir, je suis devant un joueur dont j'attends qu'il s'aguerrisse et apporte beaucoup à l'équipe. Quand il est mis en valeur, le groupe en ressent les conséquences de manière positive. Il a progressé et c'est encore à lui de grandir à travers ses qualités".

Surnommé affectueusement «Gattuso» par son partenaire Brice Cognard eu égard à son abattage sur le terrain, Julien Anziani va vivre ce vendredi son deuxième retour en Corse, forcément à part, sous le maillot d'Avranches en allant défier le SC Bastia. Son premier à Bastia-Borgo (défaite 3-0) avait plongé son équipe dans une crise de résultats. "En tant que Corse, retrouver des joueurs que je connais, ça fait que ce match au SC Bastia sera particulier mais je ne considère pas que je joue contre un rival", explique l'Avranchinais. Alors qu'il retrouvera notamment son ancien partenaire Dominique Guidi, Julien Anziani n'aura hélas pas le plaisir de voir sa famille venir l'encourager à Furiani. Cela ne devrait toutefois pas l'empêcher de mener de belles batailles au milieu de terrain, comme il sait si bien le faire.

> National. J28 - SC Bastia (2e - 50 points) / US Avranches MSM (12e - 32 points), vendredi 2 avril à 18 H au Stade Armand-Cesari.

Un tireur de coup franc hors pair qui attend son heure

Le premier fait d'armes de Julien Anziani sous les couleurs d'Avranches aura été un magnifique coup-franc excentré botté de son pied droit magique lors d'un succès 2-1 à Laval (voir les images ci-dessous). Récidiviste dans la même position en Coupe de France à Quevilly-Rouen (défaite 3-2), le milieu de terrain d'Avranches a toujours cultivé l'art de bien frapper les coups de pied arrêtés. "Depuis tout petit, je les ai toujours tirés", raconte le Corse. "Je pense que j'ai eu une déclic lors de mon année en U17 Nationaux. J'ai marqué 18 buts cette année là et j'en mets 11 ou 12 sur coup-franc direct. Dès lors, c'est devenu une vraie arme. Même quand je rentrais en Ligue 2, c'est moi qui tirais, j'ai toujours gardé ce statut".

Pour l'heure, le natif d'Ajaccio a surtout brillé sous les couleurs d'Avranches en bottant des coups-francs en position très excentrée. S'il n'a toujours pas marqué sur un tir arrêté axial, c'est pour une raison finalement toute simple : "Honnêtement, c'est rare, mais je n'ai eu aucun coup-franc plein axe. On n'en a pas eu beaucoup, peut-être deux ou trois, et je n'étais jamais sur le terrain". Soyez  donc bien attentifs ce vendredi si d'aventure les Bastiais se risquaient à commettre des fautes autour de leur demi-lune.

Aurélien RENAULT

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