Nouvelle année, nouveaux espoirs. Voilà comment on pourrait résumer la transition 2020-2021 souhaitée par le joueur d'Avranches Jordan Kassa. Si l'année écoulée n'a globalement pas été clémente à travers le monde, elle n'a pas non plus fait de cadeaux à l'attaquant de 26 ans depuis qu'il a posé ses valises dans la Manche. "Lors de mon premier match en amical à Châteaubriant (N2) cet été, on gagne 4-2. J'ai la chance de mettre un triplé mais je me blesse", raconte-t-il. "Ce jour-là, je me suis fait une fissure à la cheville et j'ai pris un mois et demi d'arrêt". Dès lors, sorti brutalement du rythme de la pré-saison, l'ex-joueur d'Aurillac ne lancera jamais pleinement son championnat malgré deux buts inscrits et une passe décisive distribuée en six apparitions de National. Hélas de nouveau blessé contre Bastia, le 6 novembre (J12), le n°18 des « Bleus » espère faire son retour contre Sète, son ancien club.
En quête de mieux dans les deux surfaces, l'US Avranches pourrait voir le retour en forme d'éléments blessés à l'image de Jordan Kassa comme une forme de recrutement hivernal. Dans un autre registre qu'Ayoub Jabbari, pour sa part récemment recruté en prêt de Caen, le natif de Montpellier a lui aussi beaucoup à apporter à l'USAMSM. "J'aime amener de la percussion, je pense être un joueur à la fois puissant et technique", s'auto-évalue le footballeur. "Et c'est clair qu'en 2021, j'aimerais ne plus me blesser pour enchaîner".
Entre Jordan Kassa et l'US Avranches, l'histoire d'amour n'a donc jamais pu commencer bien qu'on ait notamment en mémoire son but plein de panache inscrit contre Cholet (J8. victoire 3-1), le 2 octobre. "J'ai été la première recrue estivale", rappelle l'ex-attaquant de Fabrègues sur qui le club compte énormément. "Que j'aie été blessé ou non, même quand un joueur marque des buts, il n'y a pas un match où il ne doit pas se battre pour gagner sa place. On a tous notre place à gagner, moi le premier". Chez les observateurs, Jordan Kassa semblait en tout cas avoir le profil pour devenir rapidement un indéboulonnable sur le front de l'attaque manchoise ; ce qui ne s'est pas encore produit. "J'ai du retard, j'ai de la frustration, je suis un compétiteur et mes blessures ont fait que j'ai été un peu exclu sans le vouloir. Le coach était lui aussi déçu pour moi. J'ai envie de revenir et de faire la meilleure deuxième partie de saison qui soit".
Une recrue nommée Jordan Kassa ?
Si le désormais attaquant avranchinais était particulièrement attendu, c'est surtout parce qu'il a débarqué cet été fort d'une saison à sept buts en N2 jusqu'au confinement de mars. Et cette belle performance, l'ancien de Montferrand l'a accomplie sous les couleurs du FC Sète, promu en National, qu'il espère retrouver ce vendredi en intégrant le groupe et pourquoi pas la composition de départ de Fred Reculeau. "De mon passage à Sète, je garde évidemment la montée mais je retiens aussi le fait que ce club m'a permis de me former comme homme fort sur un terrain", explique Jordan Kassa qui imagine forcément déjà des retrouvailles spéciales. "Le FC Sète a du vécu, c'est un club de caractère qui n'aime pas perdre sur ses terres". Preuve en est, le dernier revers sétois à domicile remonte à la saison 2018-2019, en N2. "C'est une équipe de guerriers sur le terrain, ça m'a vraiment forgé et ça on le doit au coach, Christophe Rouve. Plus qu'un coach, c'est un meneur d'hommes".
Pour autant, Jordan Kassa a fait le choix assumé de ne pas accompagner le club sudiste mais de rejoindre le projet avranchinais. Cette décision, il ne la regrette pas et peine nullement à la justifier. "En regardant le championnat de National l'an passé, on se rend compte que les clubs qui venaient de monter de N2 sont quasiment tous redescendus. Je ne souhaitais pas faire l'ascenseur et monter pour redescendre, ça aurait été une année de perdue. Je voulais découvrir un club avec des ambitions et qui vise la montée. Je voyais Avranches jouer la saison dernière, je trouvais ça vraiment très intéressant. J'en avais une belle image".
Qu'il joue ou non contre Sète ce vendredi, Jordan Kassa verra peut-être une belle symbolique dans le fait que son club d'Avranches occupe actuellement la 11e place, juste devant son ancienne équipe. Rien ne dit que ces positions seront les mêmes dans 18 journées mais on saura alors si l'attaquant a fait le bon choix en s'engageant en Normandie. Qu'à cela ne tienne, malgré la méforme récente d'Avranches, 2021 reste placée sous le signe de l'ambition pour cet amoureux du ballon rond. "En National, tout peut aller très vite, on ne sait jamais. Je me souviens d'une saison quand Béziers est monté en Ligue 2 (2016-2017), ils (les Biterrois) étaient dixièmes à la trêve mais ils avaient enchaîné sept victoires de suite en deuxième partie de saison et au final, ils étaient montés". L'ex-Sétois n'est toutefois pas crédule : pour réussir de grandes choses, toute l'équipe va devoir "gagner en caractère" et "ne pas tout miser sur sa technique intrinsèque" comme c'était le cas dernièrement. Pour bien se lancer, devenir la première formation à repartir victorieuse de Sète cette saison serait en tout cas un magnifique point de départ.
> N1. J17 - Sète (12e - 19 points) / US Avranches (11e - 20 points), vendredi 8 janvier à 18 heures au Stade Louis-Michel.
Le saviez-vous ?
Jordan Kassa avait déjà rejoint la Normandie avant Avranches...
En juillet 2013, fort d'une belle saison sous les couleurs d'Aurillac en CFA 2 (N3), Jordan Kassa, 19 ans à l'époque, pousse les portes d'un des clubs phares de Normandie, le FC Rouen. Alors en National (N1) depuis 2009, le club seinomarin espère vite retrouver la Ligue 2 et le jeune attaquant l'y accompagner. L'histoire ne se passera pas du tout comme espéré. "J'avais signé à Rouen mais le club a fait un dépôt de bilan et a été rétrogradé en DH", explique le joueur. "J'ai donc décidé de ne pas rester. J'ai mis quelques années mais j'ai fini par boucler la boucle en National avec un autre club normand". On souhaite évidemment à cet admirateur de Cristiano Ronaldo de voir les planètes continuer à se réaligner de la sorte dans les prochains mois.
Aurélien RENAULT