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L'US Avranches victime de son succès

Alors que le président Gilbert Guérin croit dur comme fer à la création d’une L3 professionnelle, l’US Avranches s’est dotée d’un centre d’entraînement à faire pâlir certaines écuries professionnelles. ©Damien Deslandes

Tous les trois à Avranches la saison dernière, Bradley Danger, Victor Lobry et Alec Georgen évolueront en Ligue 2 à partir du mois d'août, respectivement à Chambly, Pau et Auxerre.

29. Comme le nombre de mouvements enregistrés cet été au sein du groupe avranchinais (10 arrivées pour 19 départs, lire encadré ci-dessous). "On repart de zéro", reconnaît Fred Reculeau. Et ce n'est pas fini puisque le coach d'origine vendéenne attend encore le renfort de deux-trois éléments, dans le secteur offensif. Une instabilité propre à ce championnat. D'un côté, les clubs ne disposent pas de suffisamment de garanties (sportives, financières) pour proposer des engagements sur du long terme ; de l'autre, les joueurs espèrent n'y faire qu'un simple passage avant de filer, au minimum, à l'étage supérieur. Des paramètres que Gilbert Guérin maîtrise parfaitement ; le président manchois ayant l'habitude de modifier en profondeur son effectif à chaque intersaison depuis 2014, l'année de la montée de son équipe en N1.

"Pour certains, je ne les imaginais pas nous quitter tout de suite. maintenant, on est hyper contents pour ces garçons"

Pourtant, pour cet exercice 2020-2021, on a cru, à un moment, que la donne serait différente. "Fin mai, j'étais hyper confiant. Je pensais qu'on conserverait une base de 14-15 garçons", lâche Fred Reculeau. Mais le mercato est passé par là. Bien qu'étant toujours sous contrat (respectivement jusqu'en 2021 et 2022), Lorenzo Callegari et Alec Georgen se sont engagés avec des écuries de Ligue 2 (Chambly et Auxerre). Libre, Yassine Bahassa a préféré poursuivre sa carrière à Quevilly-Rouen (N1). Sébastien Cheré est, lui, retourné à Epinal (N2). Ajouter à cela les départs de Bradley Danger (également pour Chambly) ainsi que de Victor Lobry (à Pau, promu en L2) et le technicien normand se retrouve amputé d'une bonne partie de la colonne vertébrale qui lui avait permis de hisser son collectif à la quatrième place.

"Quand un joueur a une offre de Ligue 2, je suis le premier à lui dire : « Vas-y ». Même si pour certains, je ne les imaginais pas nous quitter tout de suite. Je pensais qu'avec une saison de plus en National, ils montreraient plus de choses, ils s'exposeraient plus. Maintenant, on est hyper contents que quatre garçons signent en Ligue 2 et un autre en Ligue 1*. Avranches confirme qu'il est un club tremplin", se félicite l'ex-entraîneur de Luçon qui ne peut, toutefois, cacher une pointe de frustration. "C'est dommage. On n'a pas pu finir l'histoire qu'on avait commencé à construire (avec l'arrêt des compétitions lié à la pandémie de Covid-19). Par son sérieux et sa capacité d'écoute, c'est un groupe avec lequel j'ai apprécié travailler. Mais on reste sur quelque chose d'inaboutie".

Des jeux ludiques pour apprendre à se connaître

Néanmoins, la page est désormais tournée. Et c'est avec un effectif renouvelé aux trois-quarts qu'il faut, aujourd'hui, rebâtir. Petits-déjeuners en commun, semaine de stage à Ploufragan, dans les Côtes-d'Armor (3-8 août)… Avant de parler un langage identique sur le terrain, Charles Boateng et ses coéquipiers doivent apprendre à se connaître. "On va réaliser un travail de cohésion à travers des jeux ludiques où chacun évoquera ses passions, ce qu'il déteste… On vit dans un monde où règne le chacun pour soi. Mais dans un sport collectif, j'estime qu'il faut avoir un minimum la volonté de découvrir l'autre sans forcément rentrer dans les détails. Je veux que tout le monde puisse s'exprimer", développe Fred Reculeau.

"Dans un sport collectif, j'estime qu'il faut avoir un minimum la volonté de découvrir l'autre"

Un coach manchois laissant la porte de son bureau ouverte pour accueillir ses joueurs. "Même si la hiérarchie existe, il faut casser la barrière avec le staff". L'intégration des recrues a été facilitée, cette saison, par le protocole de reprise. Avant le retour des séances collectives, lundi 13 juillet, les Avranchinais se sont retrouvés à Fenouillère par petits groupes d'une demi-douzaine, durant 15 jours, sous la direction du préparateur physique Arnaud Grosselin. "L'objectif premier était de les remettre sur pied d'un point de vue athlétique (après cette coupure forcée de près de quatre mois)", souligne Fred Reculeau.

Avant de poursuivre : "Mais il y a eu un effet secondaire qu'on n'avait pas anticipé. Par groupe de six, c'est beaucoup plus facile d'échangerEn plus, on les a mélangés. Personne n'a gardé le même groupe pendant deux semaines. Par rapport à cette démarche, le ressenti des anciens a été extrêmement positif. C'est une idée qu'on va retenir et reproduire à l'avenir. Maintenant, je ne m'enflamme pas. Aujourd'hui, il n'y a pas encore de concurrence ni de compétitions", se montre prudent Fred Reculeau. "Peut-être que ça nous a permis d'être en avance au niveau de l'intégration des nouveaux. Les deux années précédentes (l'entraîneur a posé ses valises dans le sud-Manche en 2018), on était tous partis dans le même bateau. Cette saison, la différence, c'est qu'on s'est amarrés au navire en venant de plusieurs petites barques". Pour finalement arriver à bon port ? Réponse dans dix mois.

*Meilleur buteur avranchinais la saison dernière avec huit réalisations, Michaël Nilor est retourné à Bordeaux, club qui l'avait prêté à l'USAMSM, avant d'être transféré à Lorient où il intègre, dans un premier temps, le groupe réserve (N3).

Le mercato de l'US Avranches

ILS RESTENT (x10)

> Anthony Beuve (gardien), Florian Lebreton (gardien) Bastien Launay (latéral droit), Steeven Séance (défenseur central), Diakari Diarra (latéral gauche), Charles Boateng (milieu), Bryan Jean-Baptiste (milieu), Pierre Magnon (milieu), Alexis Busin (attaquant excentré), Samuel Essende (attaquant) + intégration de deux jeunes de la réserve : Maël Amiot, Edouard Leroy.

ILS PARTENT (x19)

Alec Georgen (Auxerre, L2, latéral), Lorenzo Callegari (Chambly, L2, milieu relayeur), Yassine Bahassa (Quevilly-Rouen, N1, attaquant excentré), Bradley Danger (Chambly, L2, défenseur central), Victor Lobry (Pau, L2, milieu offensif), Hicham M'Laab (Bergerac, N2, milieu offensif), Julien Farnabe (Sète, N1, attaquant), Sébastien Chéré (Epinal, N2, milieu offensif), Gaëtan Blaichet (Bourg-en-Bresse, N1, gardien), Ibrahima Savane (Cholet, N1, latéral gauche), Sofiane Hamard (Granville, N2, milieu offensif), Michaël Nilor (Bordeaux, L1, rp puis Lorient, L1-N2, attaquant), Nmakoro Diallo (Rennes, L1, rp, latéral gauche), Séga Coulibaly (Nancy, L2, rp, défenseur central), Messie Biatoumoussako (Charleroi, BEL, rp, défenseur central), Guillaume Buon (Brest, L1, rp puis Bastia-Borgo, N1, p, défenseur central), Lucas Mézange (Fougères, N3, milieu), Paulin Puel (attaquant), Ryan Lamgahez (défenseur).

ILS ARRIVENT (x10)

Jordan Kassa (Sète, N2, attaquant), Brice Cognard (Poissy, N2, gardien), Samuel Loric (Lorient, L2-N2, latéral gauche), Harold Voyer (Lens, N2, défenseur central), Marvyn Belliard (Sainte-Geneviève, N2, attaquant excentré), Régis Kouassi Kouakou (Feignies-Aulnoye, N3, attaquant), Yohan Baret (Guingamp, N3, p, défenseur central), Julien Anziani (Gazélec Ajaccio, N1, milieu), Khaled Adenon (sans club, défenseur central), Malcom Babel (Créteil-Lusitanos, N1, latéral droit).

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