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Mais qu'est-ce qui a changé à Avranches, l'actuel co-leader du National ?

Oui Charles, oui Pierre, le compte est juste, l'US Avranches compte bel et bien 9 points après 4 journées disputées. ©US Avranches MSM

Oui Charles, oui Pierre, le compte est juste, l'US Avranches compte bel et bien neuf points après quatre journées disputées. ©US Avranches MSM

Sans remettre en question les compétences des uns et des autres, un souffle nouveau au sein d'un groupe ou d'une entreprise a parfois de sacrées vertus. De temps en temps moribonde la saison passée ou lors de sa devancière, l'US Avranches apparaît ainsi transfigurée en cette fin d'été alors que bien des visages ont changé dans le Sud-Manche ces dernières semaines. "Ce sont des choses qu'on ne maîtrise pas mais le groupe de cette année est vraiment top, on s'entend tous superbement bien", témoigne le milieu de terrain Pierre Magnon qui entame sa quatrième année en Normandie. "Ça facilite évidemment les choses et le travail". Outre ses prestations sur le terrain, l'actuel co-leader dégage indéniablement quelque chose de neuf.

"le groupe de cette année est vraiment top, on s'entend tous superbement bien. Ça facilite évidemment les choses et le travail"

Les deux principaux changements opérés à Avranches cet été ont eu lieu en coulisses avec deux retours. Celui de Xavier Gravelaine dans le rôle du directeur sportif et bien évidemment celui de Damien Ott au poste d'entraîneur en remplacement de Fred Reculeau. Si les apports de l'ancien Caennais et de l'Alsacien sont difficilement quantifiables, ils ont forcément contribué au renouveau général. "Cette saison, on fait des activités presque chaque semaine", poursuit Pierre Magnon. "Cette semaine, on a regardé la Ligue des champions tous ensemble. Ça vient du staff qui payait son pot d'arrivée. C'est plein de petites choses mises bout à bout qui font que le groupe vit super bien. On aime passer du temps ensemble, on reste ensemble après les séances, on parle, on rigole, ça veut dire que tout se passe bien".

Si l'intention n'est aucunement de comparer l'ère Reculeau à celle qui vient de s'ouvrir, impossible d'éluder le fait que le technicien vendéen a subi la Covid-19 de plein fouet dans sa gestion humaine. La pandémie qui a ouvertement perturbé les dynamiques de groupe apparaît toutefois présentement comme un chapitre clos. Des petites choses comme des repas, des sorties au karting ou au paintball sont désormais tout à fait réalisables et l'effectif avranchinais ne s'en prive pas. "C'est vrai que c'était moins comme ça les années précédentes", est forcé d'admettre Pierre Magnon. "Il y avait des petites choses mais rarement avec tout le monde et c'était plus un peu forcé, peut-être. Cette saison, tout le monde est content de se retrouver le matin à l'entraînement, on le voit simplement aux sourires".

Un nouvel état d'esprit qui transparaît sur le terrain

Quelque chose de manifeste a aussi changé sur la pelouse. Rarement ces derniers mois le Stade Fenouillère avait autant poussé, piaillé, vibré que lors de la seconde période renversante des Manchois face à Villefranche (2-1), vendredi dernier. Tout cela tient en un mot : générosité. "Le coach appuie beaucoup sur ce mot dans ses causeries et c'est ce qui ressort beaucoup à travers nos efforts", juge Pierre Magnon. "Je pense que le public ressent tout ça, même les commentateurs au micro, le match prend, il y a plus d'actions et ça fait plus vibrer les gens que l'année dernière". Il en résulte qu'Avranches ronronne sans doute un peu moins, va peut-être davantage au contact de l'adversaire, quitte à prendre plus de risques. "On a plus d'audace, on va chercher haut les adversaires et ça nous réussit pour l'instant. C'est à la fois plaisant à jouer et à regarder", se félicite le milieu de terrain.

"tout le monde s'exprime, pas forcément par la parole d'ailleurs mais aussi techniquement ou par son envie"

Vendredi soir, l'US Avranches sera sur la pelouse d'une lanterne rouge sedanaise qui n'en a que le nom pour tenter de confirmer encore un peu plus son bel envol. Reste à savoir si l'actuelle débauche d'énergie sera durable dans le temps. "Il n'y a pas de contre-coup physique, au contraire, je trouve qu'on monte encore plus en régime", assure Pierre Magnon. "Avec les bonnes prestations qu'on réalise, on arrive à tenir plus longtemps encore nos temps forts. J'espère que ça va durer dans le temps". Aux Manchois en effet de ne pas perdre de vue que le championnat National a plus les attraits d'un marathon que d'un sprint. Une chose est certaine toutefois, Damien Ott avait affirmé sur notre site vouloir réussir une grosse entame et vite amasser de gros points, il a tenu promesse.

Evidemment, au carrefour des bonnes sorties avranchinaises de ce début de saison, on retrouve avant tout les joueurs eux-mêmes. Qu'ils soient héritiers de la période Fred Reculeau comme Pierre Magnon et David Pollet, vieux briscards comme Charles Boateng et Anthony Beuve ou qu'ils aient fraîchement débarqué dans la baie du Mont-Saint-Michel comme Ihsan Sacko ou Nicolas Mercier, "tous apportent leur pierre à l'édifice", dixit l'ex-pensionnaire du centre de formation du Stade Brestois. "Tout le monde a son petit mot et possède son leadership. Formose (Mendy) apporte son vécu de derrière. Il a de bonnes paroles. Mais sinon, tout le monde s'exprime, pas forcément par la parole d'ailleurs mais aussi techniquement ou par son envie. C'est tout ça qui fait que notre groupe vit super bien". Autant de raisons qui font qu'Avranches a, en ce début de mois de septembre, sans doute moins de raisons qu'en début d'été d'avoir peur des lendemains.

> N1. J5 - CS Sedan-Ardennes (17- 2 points) / US Avranches MSM (2- 9 points), samedi 9 septembre à 19 h 30 au Stade Louis-Dugauguez.

Aurélien RENAULT

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