A l'US Granville, désormais, Matthias Jouan est seul aux commandes

Le contexte

"A moi de faire un peu plus confiance aux gens qui m'entourent"

Tous ceux qui l'ont côtoyé depuis le début de sa reconversion en 2017, que ce soit avec les jeunes de l'USG, la réserve ou au sein du staff de l'équipe première, savaient que ce jour arriverait. Après un an et demi en binôme avec Olivier Cahoreau*, Matthias Jouan assume seul les responsabilités d'entraîneur du club granvillais. Une nomination en tout point logique tant l'ancien milieu de terrain de l'US Quevilly, du FC Rouen et de l'US Carquefou fait l'unanimité dans le Sud-Manche. Mais le principal intéressé l'assure, cette promotion ne bouleversera pas le quotidien des Maritimes. "On va travailler dans la continuité de ce qui a été mis en place depuis février 2023 (et le renvoi de Sylvain Didot). Nos principes de jeu seront les mêmes. Quand Olivier était là, le terrain, c'était déjà un peu plus moi qui m'en occupais. Olivier, lui, apportait dans d'autres domaines", rembobine-t-il.

Si Matthias Jouan se retrouve, désormais, à la tête de l'USG, c'est parce qu'il a (enfin) été admis au DES, après plusieurs tentatives infructueuses. Forcément, le passage de ce diplôme, obligatoire pour exercer en N2, nécessitera quelques adaptations ; le technicien s'absentera à Clairefontaine durant quatre jours, du lundi au jeudi, à sept reprises au cours de la saison. La première session aura lieu fin août. "L'objectif du DES, c'est aussi de déléguer. A moi de faire un peu plus confiance aux gens qui m'entourent. Ça ne me fera pas de mal d'être un peu en retrait parfois", estime le coach granvillais. Il sera toujours épaulé au quotidien par Arthur Marie comme préparateur physique et Simon Houivet en tant qu'entraîneur des gardiens. Un staff complété par l'apport de l'analyste vidéo Hugo Pécher, en provenance de QRM. Educateurs au club manchois, Valentin Portanguen et Lilian Rose viendront ponctuellement en renfort.

*Non-conservé pendant l'intersaison, Olivier Cahoreau s'est engagé avec l'ESFC Falaise (R2).

Le mercato

"C'est très plaisant de chercher, de discuter, de trouver des profils qui correspondent à notre style de jeu"

Avec notamment Félix Ley, Vincent Créhin, Siad Gourville, Diakari Diarra ou encore Esteban Gonçalves (lire l'encadré ci-dessous), l'USG a perdu de nombreux cadres qui ont contribué à l'excellente 3^e place de l'exercice précédent. "Ces départs ne s'expliquent pas que par le projet sportif, il y a également l'aspect financier", pointe Matthias Jouan. "On ne va pas se mentir, il y a des joueurs qui toucheront le double par rapport à ce qu'ils percevaient chez nous". Son unique regret ? Que certains de ses ex-protégés n'aient pas déniché de projet à l'étage supérieur. "Compte tenu de leurs qualités et du travail effectué, ça aurait été mérité". Du côté du club manchois, avec un budget tournant autour d'1,2 M€, on ne peut pas dire qu'on roule sur l'or à l'échelle du National 2. Des moyens limités qui ne l'empêchent pas cependant d'attirer plusieurs profils différents.

Huit recrues qui s'ajoutent aux 12 éléments qui ont prolongé : Paul Reulet, Martin Legrand, Sofiane Hamard... "A terme, je souhaite avoir un groupe de 24 joueurs dont trois gardiens. Comme il y a toujours un garçon qui peut être absent ou blessé, ça permet de mettre en place de véritables oppositions sans courir après un gars de la réserve", détaille Matthias Jouan. Quatre-cinq renforts sont encore attendus d'ici la reprise du championnat, samedi 17 août. Disposant des pleins pouvoirs sur le plan sportif et soucieux de respecter le cadre budgétaire fixé par ses dirigeants, le coach granvillais apprécie particulièrement cette période de mercato. "Peut-être que plus tard, j'en ferai même un métier", lance-t-il. "C'est très plaisant de chercher, de discuter, de trouver des profils qui correspondent à notre style de jeu. Bien sûr, c'est du sept jours sur sept. Vous avez très peu de vacances, vous êtes toujours sur votre téléphone". Pour preuve, le technicien a déjà passé 150 coups de fil. Et c'est loin d'être fini.