Au regard des grands bouleversements que son effectif a une fois de plus subi cet été, il y avait fort à parier que l'US Granville, si éclatante la saison dernière, allait potentiellement avoir du mal au démarrage. Dans l'entourage du club, on tablait même sur un pic de forme plutôt courant octobre et malheureusement pour le club manchois, relégable dans sa poule de National 2 et détenteur de seulement quatre points sur 18 possibles, le déroulé des événements a donné raison aux pessimistes. "On espérait forcément mieux car on a commencé cette saison en perdant des points", regrette le milieu excentré Théo Barré. "Qu'on joue le maintien ou le haut de tableau, si on perd des points dès le départ, on devra les rattraper tôt ou tard. Et ça, on ne l'avait pas forcément anticipé". "On ne s'attendait quand même pas à ça", confirme Sofiane Hamard. "La préparation avait été bonne, on avait bien travaillé et au vu des premiers matches, ça laissait présager de belles choses quand même. Malgré le résultat contre Avranches (J2. revers 1-0, le 24 août), le contenu était plus qu'intéressant. Malheureusement on n'a pas su se rassurer collectivement".
Désormais seul aux commandes, l'entraîneur Mathias Jouan avait déploré dans nos colonnes la "saignée" dont avait été victime son effectif au cours de l'été. Avec certains de ses meilleurs éléments partis sous d'autres cieux, l'ancien joueur de Quevilly a une fois de plus été contraint de tout reconstruire. Si bien que Théo Barré, présent au club depuis 2022, et bien sûr Sofiane Hamard, Granvillais depuis 2020, font désormais figure d'anciens. "Avec la saison qu'on a fait la saison dernière, il fallait se douter qu'il y aurait autant de départs car il ne faut pas oublier que pendant les trois-quarts du championnat, on était deuxième", fait remarquer Théo Barré. Une nouvelle fois, pour les anciens dont font également partie Abel Behma, Paul Reulet ou encore Martin Legrand, il a fallu faire avec les départs en nombre de coéquipiers avec lesquels de précieux automatismes avaient pourtant été créés. "Les gars (qui sont partis) avaient sans doute des prétentions salariales qu'ils sont allés chercher ailleurs parce qu'ils ne les avaient pas trouvé ici", imagine Sofiane Hamard qui regrette forcément qu'autant d'ex-coéquipiers aient plié bagage. "Si ce n'était qu'une question de niveau, je pense qu'ils seraient restés".
Seulement deux points de moins qu'il y a un an
Toujours est-il que la saison 2024-2025 est maintenant pleinement lancée et que l'US Granville s'apprête déjà à atteindre le quasi-premier quart du championnat. C'est donc davantage vers l'avenir qu'il va falloir regarder plutôt que de ressasser éternellement une inter-saison animée. D'ailleurs, ce n'est pas parce que le début de championnat a été poussif que les Corsaires sont forcément condamnés à vivre une saison en eaux troubles. "On veut écrire une nouvelle page et il ne faut pas non plus oublier que l'année dernière à la même époque, on était dans la même position qu'actuellement", relativise Sofiane Hamard. "Tout n'était pas rose dès le départ, à cette heure-ci on avait six points, là, on en a quatre, ça ne change pas grand-chose". Et de manière analogue, l'USG avait également été boutée prématurément hors de la Coupe de France, elle qui vient de se faire renverser chez un pensionnaire de Régional 2, l'AL Déville-Maromme (2-1). Le message envoyé n'est pas des plus rassurants, mais il peut aussi servir de piqûre de rappel. "C'est une élimination contre une équipe de division inférieure, donc ça met forcément un coup, mais ce n'est pas une fin en soit", tempère Théo Barré, absent lors du match. "Notre saison ne se joue pas que là-dessus, et comme nous a dit le président (Benjamin Bahu), dans le foot, on n'a pas le temps de tergiverser, on a un match dès vendredi donc il va falloir aller chercher trois points".
Ce fameux match ne sera autre qu'un duel frontal avec La Roche Vendée, contre une équipe entraînée par l'ancien coach de l'US Avranches, Frédéric Reculeau, pas vraiment rassuré par le début de saison de ses joueurs, lesquels ne possèdent qu'un point de plus que les Granvillais. L'importance du duel est donc grande pour se sortir de la nasse, dans un camp comme dans l'autre. "Je pense que c'est déjà un petit tournant dans le championnat", confirme Sofiane Hamard. "On est des équipes un peu similaires qui essayent de jouer, mais qui n'arrivent pas à gagner. Si on gagne, on arrivera à se rapprocher du milieu de tableau et ça nous ferait un grand bien. Les deux matches qui arrivent seront charnières pour nous avec la réception des Herbiers ensuite". Pour basculer dans la bonne zone, l'USG tentera de mettre de côté la déception de la coupe et plutôt poursuivre sur la lancée de la victoire contre le Stade Briochin d'il y a deux semaines, quand menés 2-0, les Manchois avaient fini par s'imposer 3-2 au bout du suspense. "Il faut maintenant que tout le monde élève son niveau de jeu et trime dans le même sens", conclut Théo Barré, confiant. "Ce qui s'est passé contre Saint-Brieuc, ce n'est pas anodin, cela prouve notre force de caractère et il va en falloir pour exister dans ce championnat".
> N2. J7 - La Roche-sur-Yon (13e - 5 points) / US Granville (14e - 4 points), vendredi 4 octobre à 19 heures au Stade Henri-Desgrange.