Dans quelles circonstances vous êtes-vous retrouvé à la tête de l'US Granville ?
"Depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois, on connaissait la volonté de Dominique (Gortari) de transmettre la présidence. Toutefois, rien n'était acté avant samedi et le dernier Conseil d'administration. Durant celui-ci, j'ai senti une réelle envie de la part de Dominique de me passer le flambeau et un vrai soutien. Idem pour l'ensemble du Comité de direction. Toutes ces marques de confiance m'ont motivé pour franchir le cap. Et puis en tant que passionné de l'USG, de ce club qui m'a beaucoup donné quand j'étais plus jeune, qui m'a fait vivre de belles émotions, c'est l'occasion pour moi de renvoyer l'ascenseur. Vous savez, s'il faut une personne pour représenter le club, sur le terrain, on est toute une équipe à travailler. Maintenant, affirmer qu'on fera aussi bien que Dominique et Johan (Gallon) serait évidemment très prétentieux de notre part. On va réunir tous les moyens possibles afin de pérenniser le projet sportif qui a été initié par l'équipe précédente".
Départ de l'entraîneur Johan Gallon puis, désormais, de Dominique Gortari, présents respectivement depuis huit et 14 ans. Dans ces conditions, n'êtes-vous pas effrayé d'assumer la présidence ?
"Je ne sais pas si c'est effrayant mais en tout cas, c'est un beau défi, un beau challenge. Je suis pleinement conscient des responsabilités. D'un autre côté, quand je regarde la stabilité au sein de l'équipe dirigeante, je suis rassuré. Dominique reste au Comité de direction (composé de 15 membres). Je vais également être épaulé par deux vice-présidents : Rodolphe Boisnard et Florian Triquet. Comme moi, ce sont deux Granvillais qui ont joué au club, deux entrepreneurs, deux partenaires... D'autres personnes sont très importantes dans le fonctionnement de l'USG comme Guy Lefèvre (un ancien président), Alain Henry (le trésorier), Maël Le Moal (président du centre Leclerc à Granville), Nicolas Le Bris... Il faut aussi ajouter Laurent Boulouard, notre directeur général, un homme discret qui travaille dans l'ombre mais clé dans la réussite de notre projet".
L'une de vos premières missions va consister à trouver un coach pour remplacer Johan Gallon...
"On a défini les contours du profil qu'on souhaite. On a rencontré quelques candidats mais on n'a encore rien décidé. Toutes les pistes sont étudiées, y compris en interne. Des personnes à l'intérieur du club, notamment Jo Gallon, militent pour que ce soit Matthias Jouan. Elles mettent en avant la stabilité et la continuité qu'il incarnerait. On a entendu le message. On connaît tous l'excellent travail que Matthias a accompli avec la réserve (R1). Pour nous, c'est très important d'écouter l'avis des éducateurs et des entraîneurs du club".
Si ce dossier est, bien entendu, prioritaire, l'US Granville (qui compte un peu plus de 400 licenciés) ne se résume pas seulement à son équipe fanion en N2...
"On va continuer à structurer notre équipe d'éducateurs autour de Sébastien Perrier même si elle est déjà vraiment très compétente, la meilleure du Sud-Manche à mon avis. Si notre école de foot, notre préformation et notre formation fonctionnent plutôt bien, je pense qu'on peut se fixer des objectifs un peu plus ambitieux en amenant toutes nos équipes de jeunes au plus haut niveau régional (les U18 et les U16 évoluent actuellement en R2). Nos résultats doivent être à la hauteur de la qualité de nos éducateurs. On doit également faire perdurer le travail initié avec la réserve depuis plusieurs années. N'oublions pas qu'elle a fini première en R1 la saison dernière (en 2020). On doit avoir un réservoir de jeunes issus du cru au sein de notre réserve".
Dans ce contexte de crise sanitaire qui dure depuis plus d'un an, comment se porte l'US Granville financièrement ?
"La première des choses, c'est que Dominique a laissé un club sain sur le plan économique. L'USG a été gérée en bon père de famille jusqu'à maintenant et il faut que ça continue. Le club ne doit pas vivre au-dessus de ses moyens. Dans cette période si particulière qui fragilise toutes les associations, on a plus que jamais besoin du soutien de nos mécènes et de nos partenaires. En 2019-2020, on avait un budget d'1,2 M€. On souhaite le maintenir même s'il est difficile de savoir, aujourd'hui, quel sera le montant de notre budget la saison prochaine".
Certaines rumeurs évoquent une possible reprise du championnat de N2 courant mai*. Que vous inspire cette hypothèse ?
"A mon sens, une reprise immédiate, sans réathlétisation ni préparation physique au préalable, n'est pas possible. On doit veiller à l'intégrité physique des joueurs. Ce n'est qu'un sentiment personnel qui n'engage que moi. En plus, entre les clubs ayant une majorité de joueurs amateurs qui ont été obligés de s'arrêter et d'autres avec des contrats fédéraux qui ont continué de s'entraîner, une reprise serait inéquitable. Si ça ne tenait qu'à moi, j'opterais pour une saison blanche".
*La FFF devrait définitivement trancher le sort des championnats de N2 et de D2F lors du prochain Comex, fixé le 22 avril.