Contexte, mercato, objectif... Tout ce qu'il faut savoir sur l'US Granville

Le contexte

Président, entraîneur : l'US Granville a bien changé depuis octobre 2020

Si les 16 équipes du groupe A de National 2 dont fait partie l'Union sportive granvillaise n'ont malheureusement pas encore la certitude d'aller au bout de leur saison, la situation est peut-être moins préoccupante qu'il y a un an. La vaccination, la mise en vigueur du pass sanitaire, les précautions quasi-routinières sont telles que l'espoir de vivre un exercice plein dans les niveaux nationaux est de mise à l'heure où le simple plaisir de rejouer est de toute façon roi. "On est tous contents de reprendre le foot", nous confiait justement, en toute simplicité, le nouveau coach Sylvain Didot à l'heure de la reprise, fin juin. "En N2, on sort de deux saisons pénibles. On ne souhaitait qu'une seule chose : être libre de courir sur un terrain et se préparer". Cinq semaines auront donc séparé les retrouvailles à l'entraînement de la journée inaugurale sur le terrain du C'Chartres dirigé par un certain Jean-Pierre Papin.

Quand le coup d'envoi de la saison sera donné ce samedi 7 août, l'USG vivra d'ailleurs un moment important de son histoire récente. Tout à la fois, un nouveau président, Benjamin Bahu, et un nouveau technicien connaîtront leur baptême du feu. Les supporters étaient, en effet, habitués au duo Dominique Gortari - Johan Gallon depuis l'été 2013. "Je suis satisfait de mes premiers pas à Granville", lance Sylvain Didot. "Je suis ravi d'avoir trouvé un club qui me permette de reprendre mon métier d'entraîneur. Il y a de l'ambition ici, le club travaille bien même s'il y a eu beaucoup de changements cet été. Avec la pandémie, je pense d'ailleurs que tout va être un peu nouveau au sein des effectifs de National 2".

Le mot reprise n'a par ailleurs jamais eu autant de signification qu'en cet été 2021. Ce sont en effet des hommes privés de leur métier et de leur passion des semaines durant qui vont retrouver les terrains ce week-end. Et forcément, au cœur de la préparation, l'absence de compétition depuis octobre pour la majorité des acteurs a eu son importance. "Outre notre recrue Rémi Fombertasse (ex-Saint-Brieuc) qui a joué en National la saison dernière et qui a d'ailleurs été rapidement bien en jambes, les autres n'ont eu que des séances jusqu'au mois de mai", rappelle Sylvain Didot. "La non-compétition depuis deux ans fait qu'il y a hélas des risques de blessure accrus, notamment au niveau musculaire". C'est donc presque sans surprise que l'USG va entamer le championnat privée de certains éléments touchés durant la préparation : Jérémi Kimmakon et Arthur Dallois, deux recrues importantes, manqueront notamment le déplacement inaugural à Chartres. Au moins.

Le mercato

Une évolution mais pas de révolution avant peut-être une surprise

Les dirigeants granvillais n'y ont pas coupé cet été : quelques éléments forts ont plié bagage. L'offensif Reda Lamrabette a, par exemple signé, en National à l'US Avranches tandis que le roc Gustave Akueson a finalement rejoint l'ambitieux projet du FC Versailles (N2). "Je pense que notre mercato est plutôt pas mal", juge néanmoins Sylvain Didot, satisfait de ses renforts. Comme on l'évoquait, l'ancien du PSG Jérémi Kimmakon, au profil rapide et percutant, est donc arrivé de Blois (N2). Il en va de même pour Arthur Dallois, ex-Virois transfuge du FC Rouen (N2). Ils ne sont pas les seuls. Le virevoltant Rémi Fombertasse a troqué le projet briochin pour s'épanouir davantage dans la Manche alors que l'USG a réussi à enrôler le solide Franck Héry, 28 ans, joueur polyvalent débarqué des Herbiers (N2) et qui offre déjà de multiples possibilités au milieu à Sylvain Didot.

Et bien que l'heure de la reprise ait sonné, le mercato granvillais n'est pas pour autant bouclé. "Je savais qu'on serait un peu juste si des joueurs se blessaient durant la préparation", indique Sylvain Didot. "Avec le président, on va encore recruter un ou deux joueurs". L'USH a besoin d'un excentré voire un défenseur central afin que l'effectif ne subisse pas trop de désagréments. Malgré la présence d'éléments en interne capables de dépanner, c'est davantage l'expérience qui est recherchée. "Les clubs de National attendent de voir ce qu'il se passe en Ligue 2 pour des prêts, idem en National 2 mais je n'ai pas non plus envie de trop attendre".

Malgré les nombreuses évolutions au sein de l'USG, les supporters qui retrouveront leur antre de Louis-Dior le 14 août à l'occasion de la réception des Voltigeurs de Châteaubriant devraient toutefois reconnaître leur équipe sans trop de difficulté. Que ce soit Paul Reulet dans les cages, Abel Behma et Yoan Banyahya en défense ou l'irréductible capitaine Tony Théault au milieu, bien des cadres de l'ère-Gallon ont choisi de rester fidèle au club maritime. Les suiveurs granvillais pourraient d'ailleurs même avoir une petite surprise dans les semaines à venir. Parti voilà un an pour une courte expérience à Saint-Brieuc (National), l'attaquant Jordan Blondel pourrait effectuer son retour. Il s'entraîne en tout cas avec les Maritimes et s'est même vu offrir du temps de jeu en amical avec un but à la clef. "Si je récupère le Jordan Blondel d'il y a deux ans, je le prends sans problème mais à l'heure actuelle, il reste du chemin à faire", concède Sylvain Didot. "Ce n'est pas le footballeur mais sa capacité actuelle qui pose problème". Dénouement ces prochaines semaines.

L'objectif

Vers une saison de transition, à moins que...

En plein renouveau, que peut ambitionner l'US Granville sur cet exercice 2021-2022 ? "Ce sera une année de transition, on fera en sorte de gagner un maximum de matches mais on n'affiche pas d'entrée des ambitions irréalisables", prévient le président Benjamin Bahu. "L'idée est de réaliser de bonnes performances et de s'appuyer su un groupe qui vit bien". Comme dans tous les championnats « amateurs », difficile à l'orée de cette saison de se faire une idée concrète du niveau des uns et des autres. Dans le groupe de l'USG, toutefois, alors que l'AS Vitré de Robin Théault a été repêchée notamment suite à la fusion des clubs de Bourges, les projets de Chartres et de Versailles apparaissent comme les plus ambitieux. "Saint-Malo a aussi tout changé", ajoute Sylvain Didot. "Est-ce que ça va prendre collectivement ? Il faudra attendre pour voir".

Sur la ligne de départ, c'est donc d'elle et d'elle seule que l'Union sportive granvillaise a l'intention de se préoccuper. "Mon ambition en tant que coach est simple, je veux faire progresser mes joueurs, de continuer à faire avancer le club et de réussir le meilleur championnat possible", résume Sylvain Didot. "Je souhaite que les joueurs sentent qu'on met quelque chose en place de cohérent. Cohérent, je veux aussi qu'on le soit le plus possible collectivement pour que chaque potentiel se sente au mieux à l'intérieur de l'équipe". L'ancien joueur de Toulouse ne parle donc ni de montée ni de maintien avant le début de ce championnat indécis.

Si ambition il doit y avoir sur les côtes de la Manche, ce ne sera donc pas avant plusieurs mois. À moins que la spécificité de la saison à venir ne rebatte les cartes. Toujours attentif aux détails, Sylvain Didot n'a pas perdu de vue que le niveau athlétique inégal des uns et des autres pourrait niveler les performances. "La visibilité est relative et l'aspect physique pourrait beaucoup compter", avance le coach. "Comment les organismes vont se comporter dans les 20-30 dernières minutes, en sachant qu'on n'a que trois changements possibles ? Avec le peu de temps de jeu des derniers mois, on peut se poser la question". L'ex-Guingampais a donc préparé ses hommes en conséquence. "Les équipes les mieux préparées auront peut-être moins de souci à finir leur match, c'est ce que j'ai dit aux gars. Si on est sérieux et qu'on est plus costauds physiquement, ça pourrait vraiment beaucoup compter". Place en tout cas au retour tant attendu du National 2.

> N2. J1 - Chartres / US Granville, samedi 7 août à 18 heures au Stade Jacques-Couvret.

Aurélien RENAULT