Ce samedi 7 janvier, sur les coups de 18 heures, les cœurs vont soudain battre plus forts dans la famille Lamrabette avec à la clef une double ration de pulsations. Et pour cause, au même instant, le néo-Granvillais Reda Lamrabette entamera un 1/32e de finale de Coupe de France face à Niort (L2) tandis que son cadet Anas se lancera avec Vire (N3) dans le plus grand des défis contre Nantes (L1), nulle part ailleurs qu'au Stade Michel d'Ornano. "Ce qui nous arrive, c'est vraiment un truc de fou", clame le jeune Virois, toujours aussi stupéfait par ce qui lui arrive. "Après le match contre Caen, je n'arrivais pas à dormir, normal, il faut du temps pour redescendre. Et là, le capitaine Axel (Flucher) m'appelle en pleine nuit pour me demander si je suis prêt à retourner à d'Ornano. Je n'y croyais pas".
REDA LAMRABETTE
On ne va pas de nouveau raconter l'histoire. La présence de Vire en 1/32e de finale en raison d'une erreur administrative commise par le Stade Malherbe est digne de Hitchcock. Elle offre en tout cas l'opportunité à Anas Lamrabette de marcher sur les traces de son frère qui avait, lui aussi, eu l'honneur de défier une formation de Ligue 1 à d'Ornano, Marseille en l'occurrence, le 17 janvier 2020 (défaite 3-0). "Les gens connaissent mon histoire avec Reda, j'ai beaucoup d'admiration pour lui", confie-t-il. "Quand je suis allé le voir à d'Ornano, j'étais comme un gamin de six ans. Voir son grand frère s'éclater surtout contre Marseille, franchement... Sur le côté, je me demandais si un jour je vivrais à mon tour la même chose".
Trois ans plus tard, le destin du plus jeune a donc décidé d'épouser celui de l'aîné. L'histoire est forcément belle et du côté de Reda Lamrabette, fraîchement revenu à l'US Granville (N2) après avoir passé un an et demi à l'US Avranches (N1), c'est la fierté qui prime. "C'est exceptionnel pour lui et pour son équipe", raconte-t-il. "Je les suis depuis un moment vu la relation que j'ai avec Vire (le joueur de 29 ans s'est révélé à l'AFV en 2017-2018). Je vois tout le travail qui est fait par le président et par le club, ils ont travaillé dur pour en arriver là. Concernant Anas, je suis très satisfait de son évolution, il a beaucoup changé dans tous les domaines. Il est investi à 100% et je m'en rends compte tous les jours". Avec les années et malgré leur charge de travail respective, les deux « frangins » ne manquent en effet jamais leur coup de fil quotidien.
Vire - Nantes ou Granville - Niort : le choix cornélien
Hasard du destin sans doute, samedi, il sera impossible pour l'un d'assister au match de l'autre dans la mesure où la programmation veut que Granville défie Niort à la même heure que le duel Vire/Nantes. "C'est surtout pour notre père que c'est difficile", sourit Anas Lamrabette. "Pour nous en vrai, jouer en même temps, c'est surtout de la fierté". "Papa a déjà choisi son camp", plaisante Reda. "Il suit toujours Vire donc il sera à d'Ornano samedi et il sera encore une fois très fier. Même moi je lui ai dit d'aller là-bas, dans un grand stade, ça sera mieux pour lui. Maman, elle, ne suit pas trop le foot mais là elle s'intéresse et elle tentera de suivre les deux matches". Pour l'anecdote, le Granvillais aurait dû assister à Vire/Caen le samedi 17 décembre mais le report au 21 est hélas tombé sur des vacances déjà programmées au Maroc.
Anas Lamrabette
Le Maroc justement, les deux frangins y pensent forcément en cette semaine spéciale. C'est là-bas qu'ils sont nés et c'est là-bas que l'un et l'autre ont vu grandir leur passion commune pour le football. "On a 4 ans et demi d'écart mais on a tout fait ensemble", raconte Anas. "Je nous revois encore main dans la main à marcher 7 à 8 kilomètres aller-retour pour aller s'entraîner dans notre club au Maroc. J'avais 8 ans, Reda en avait 12. Je regardais ses entraînements, lui regardais les miens. Le samedi, il restait le matin pour assister à mes matches, moi j'attendais l'après-midi pour voir les siens". "Des fois, dans la vie, il se passe des choses qu'on ne comprend pas. Qui aurait dit que je reviendrais à Granville ? Et que mon frère jouerait un 1/32e de finale avec le club qui l'a fait grandir ?" répond pour sa part Reda.
Véritable détonateur contre Caen malgré la défaite 3-0 au tour précédent, Anas Lamrabette sera de nouveau l'homme à surveiller à d'Ornano côté virois. Son frère, embarqué dans sa propre lutte avec Granville contre Niort, a choisi d'attendre que les deux matches soient terminés pour se renseigner sur le score. "Je vais beaucoup trop réfléchir si je vois qu'ils sont menés par exemple et s'ils sont à 0-0, c'est sûr que je vais être très stressé", assure-t-il. S'il n'affectionne pas de sortir son smartphone à la pause et qu'il ne changera pas ses habitudes, Anas a pour sa part l'intention de demander au staff virois où en sont les Granvillais à la mi-temps. Histoire de savoir si son grand frère est en route pour les 1/16es ou non. Assurément en tout cas, les deux frangins auront mille et une choses à se raconter samedi soir.
> Coupe de France. 1/32e de finale - AF Virois (N3) / FC Nantes (L1), samedi 7 janvier à 18 heures au stade Michel d'Ornano.
> Coupe de France. 1/32e de finale - US Granville (N2) / Chamois Niortais (L2), samedi 7 janvier à 18 heures au stade Louis-Dior.