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Désormais à l'US Granville, l'ex-Malherbiste Théo Barré n'a pas fait de croix sur ses ambitions

Deuxième recrue du mercato granvillais après l'attaquant Vincent Créhin, le latéral Théo Barré reprendra le chemin de l'entraînement le 13 juillet sous la direction de Sylvain Didot.

Deuxième recrue du mercato granvillais après l'attaquant Vincent Créhin, le latéral Théo Barré reprendra le chemin de l'entraînement le 13 juillet sous la direction de Sylvain Didot.

Plus qu'une page, c'est un chapitre qu'a refermé Théo Barré lorsqu'il a choisi de s'engager avec l'US Granville voilà une dizaine de jours. L'exercice 2022-2023 verra en effet le natif d'Argentan porter les couleurs du club maritime dans un championnat de National 2 qu'il a eu l'occasion de découvrir avec la réserve du Stade Malherbe, un club où il vient de passer sept ans de sa vie pour autant de saisons riches. Chacune à sa façon. "De mon passage à Caen, j'aurai surtout à retenir la très bonne formation dont j'ai bénéficié", glisse le jeune homme de 21 ans en regardant dans le rétroviseur. "Ça m'a aussi fait évoluer en tant qu'homme car j'ai connu des choses que je n'aurais pas pu vivre au sein d'un club amateur".

 "Je me suis retrouvé remplaçant avec la réserve. là, j'ai pris une petite cartouche"

Des luttes pour le maintien, des combats pour des titres, d'innombrables déboulés dans son couloir mais aussi, hélas, d'incommodantes blessures : la latéral aura vécu bien des émotions du côté de Venoix. Et s'il y a un regret à avoir, c'est peut-être que les dernières en date aient été les plus négatives. "La saison dernière, j'ai fait trois mois avec les pros avant de descendre avec la réserve", raconte-t-il. "Je crois qu'en quelque sorte, j'ai fait l'année de trop. Il y a eu des moments où je ne me sentais plus heureux d'aller à l'entraînement. Dès décembre, j'ai senti qu'il fallait que je parte, j'ai d'ailleurs cherché à le faire mais ça n'a pas pu aboutir".

Voilà une année, l'ancien de l'ASPTT Caen n'aurait certainement pas imaginé qu'il porterait la tunique granvillaise 12 mois plus tard. En préambule de sa première saison au SMC, l'entraîneur Stéphane Moulin l'avait en effet intégré à la préparation estivale avec le groupe professionnel, lui offrant notamment du temps de jeu en amical contre Bordeaux, avant de lui signifier qu'il commencerait finalement la saison avec l'équipe « B ». "J'ai tout à fait compris le fait de redescendre car il y avait des joueurs déjà professionnels en face de moi. Je pensais alors montrer ce que je valais avec la réserve pour remonter mais je me suis retrouvé remplaçant. Là, j'ai pris une petite cartouche. Derrière, il a fallu se relever mais j'ai eu le malheur de me blesser". Une fracture de la clavicule suivie d'une pubalgie sont ainsi venues ponctuer "une saison galère", redoutable pour les nerfs mais ô combien formatrice. 

L'US Granville en tremplin idéal ?

Les quelques mois de doutes qu'il a vécu, Théo Barré espère les avoir définitivement mis derrière lui en rejoignant les Corsaires. Le 13 juillet, date de la reprise de l'entraînement des Granvillais, c'est une toute nouvelle aventure qui s'enclenchera pour l'Ornais de naissance. "Là je me sens libéré et plus serein, je sors d'une saison où je n'ai joué que onze matches". L'objectif de la saison 2022-2023 va donc consister à enchaîner les rencontres au sein d'une équipe où il devrait faire partie des tous premiers choix de Sylvain Didot, l'entraîneur maritime, qui a su convaincre son nouveau joueur de se greffer à son effectif. "Retrouver un projet en N2, ce n'est pas un mauvais choix, c'en est même un très bon", affirme le jeune footballeur. "Je connais le niveau, il faut maintenant que je peaufine certaines caractéristiques de mon jeu si je veux prétendre à aller plus haut".

"J'aurais pu aller plus haut des dans clubs étrangers, en D2 ou en D1, mais c'était dans des pays exotiques où on n'est pas sûr d'être payé"

Comme beaucoup avant lui, le latéral voit son passage à l'USG comme un possible moyen de gravir les échelons. Le Stade Malherbe ne lui a pas permis de s'inscrire dans le monde professionnel ? Peut-être ce chemin de traverse lui offrira-t-il d'atteindre ses objectifs en empruntant simplement une route différente. "Il faut déjà que je sois performant et on verra", tempère le joueur, conscient que le plus dur reste à faire. "Au club, on m'a expliqué que si je faisais une belle saison, ce serait clairement un tremplin pour moi. Et si jamais l'équipe monte, évidemment, pourquoi pas rester. Le but, c'est d'abord que je puisse m'épanouir, apprendre de nouvelles consignes tactiques et techniques et par-dessus tout que je continue à progresser".

Moins jovial à Caen lors de la saison écoulée, Théo Barré a aussi opéré un choix de vie en bonne intelligence, à la fois pour le côté sportif et pour le côté pratique. "J'aurais pu aller plus haut dans des clubs étrangers, en D2 ou en D1, mais c'était dans des pays exotiques où on n'est pas sûr d'être payé, où on n'est pas assuré de jouer et où on ne parle pas forcément la même langue". Qu'importe les sirènes et leurs différents attraits, le défenseur a écouté sa raison et son ambition de progresser en France avant toute considération. Un raisonnement et des choix qui ont assurément épousé la façon de voir les choses de Sylvain Didot qui doit désormais être convaincu de l'état d'esprit mature et conquérant de son nouveau joueur. "J'ai un pote qui joue à l'étranger et qui doit lui-même aller demander sa paye, moi, je ne voulais pas de ça". En rejoignant l'USG, Théo Barré s'est donc offert un an de stabilité, ce qui n'est pas rien, tout en réinjectant une dose de carburant dans sa machine à rêves.

Aurélien RENAULT

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