Après un dernier championnat éprouvant avec un maintien décroché in extremis, l'entraîneur Olivier Cahoreau et son adjoint Mathias Jouan ont glissé une nouvelle carte dans leur jeu. À seulement 24 ans, le jeune préparateur physique Arthur Marie a en effet rejoint le navire granvillais pour prendre part à une petite révolution interne. "J'ai d'abord été prépa au FC Saint-Lô, c'est Matthieu Chevreau qui m'a pris avec lui quand il est arrivé à la tête de la N3 et quand il est parti au SU Dives-Cabourg, il m'a proposé de le suivre", se raconte le passionné de football. "Matthieu n'est finalement pas resté mais Philippe (Clément) m'a dit qu'il voulait me conserver et, au final, ça s'est super bien passé". Grâce en partie au travail du Manchois, le SUDC a fini la saison passée tambour battant, sans quoi il n'aurait pas pu prendre suffisamment de hauteur pour être finalement repêché en cinquième division.
Escorté par une belle réputation, l'ancien étudiant en STAPS a vu son nom revenir aux oreilles d'un des clubs phares de la Manche, l'US Granville. Après un sauvetage difficile, l'été a été l'occasion pour le staff de prendre de grandes décisions. Parmi celles-ci figurait un changement de paradigme dans l'approche de la préparation physique. "Quand moi, je suis arrivé en mars, on naviguait à vue dans ce domaine", reconnaît Olivier Cahoreau. "On n'avait personne pour calculer les charges de travail des joueurs. On sait que plus on augmente de niveau, plus il faut adapter les séances pour que les joueurs soient performants le jour du match. C'est quelque chose qu'on n'avait pas, il nous le fallait absolument". C'est là qu'Arthur Marie est donc entré en scène.
"Je voulais absolument travailler dans le football et là, du football, j'en mange tous les jours"
ARTHUR Marie
Que ce soit en fin de préparation ou au sortir de la première victoire en championnat décrochée contre Dinan-Léhon (J3. 3-1, le 9 septembre), le staff granvillais ne tarissait pas d'éloges à l'égard de son préparateur physique. "Tout cela me fait plaisir mais j'évolue aussi, je suis encore hyper jeune", réagit celui qui évolue, par ailleurs, toujours en tant que joueur au FC Des Étangs (R2). "Je voulais absolument travailler dans le football et là, du football, j'en mange tous les jours. Le métier de préparateur physique, je l'ai découvert par hasard. J'étais en Staps un peu par défaut, comme tout le monde. Petit à petit, j'ai trouvé un stage qui m'a plu à Saint-Lô [...] et j'ai fini par m'intéresser de plus en plus à ce domaine". Par ailleurs, la mission d'Arthur Marie n'a pas cessé à Dives-Cabourg. Soucieux d'honorer sa promesse de rester sur la Côte Fleurie, le préparateur physique passe sa semaine à l'USG et accompagne le SUDC lors de ses rencontres le week-end.
De nouvelles méthodes qui se ressentent
Concrètement, en quoi les travaux d'Arthur Marie profitent à l'US Granville ? "Son professionnalisme me plaît", précise Olivier Cahoreau. "Il maîtrise vraiment tout et il a pris à bras-le-corps tout le travail qu'on lui a demandé. Il a fait tous les tests de vitesse et de force pour comprendre le profil de chaque joueur". Pour mettre son préparateur physique dans les meilleures dispositions, l'USG a de son côté investi dans du matériel et des outils parmi lesquels des traceurs GPS. "On en a pour chaque joueur, on utilise des logiciels et quand les joueurs rentrent dans les vestiaires, ils téléchargent leurs données qu'on récupère sur un logiciel sur ordinateur. Derrière, j'ai accès à toutes les données", détaille Arthur Marie. "Travailler de la sorte dans un club de National 2 aujourd'hui, c'est normal, pour moi, c'est même le minimum".
"Il maîtrise vraiment tout et il a pris à bras-le-corps tout le travail qu'on lui a demandé"
Olivier Cahoreau
En match, Olivier Cahoreau et Mathias Jouan ont déjà constaté de nettes différences après cinq journées de championnat. "Les joueurs peuvent faire des matches de 90' sans souffrance", expose l'entraîneur. "Lors de tous nos matches, on a vu d'un à quatre joueurs avec des crampes en face. On est une équipe qui joue au ballon mais qui met aussi de l'intensité, ce qui n'est pas forcément très évident quand on parle de ça. Athlétiquement, on est capable d'attendre patiemment, de faire tourner, et de mettre un coup de massue". Si la seule préparation physique ne fait pas foi dans le domaine des blessures, Granville peut aussi compter sur un effectif épargné jusqu'alors par les gros pépins physiques.
La Coupe de France sa s'ouvrir à Flers (N3) ce week-end pour l'US Granville et à l'aube de retrouver une compétition qu'ils affectionnent, les Maritimes devraient donc être au sommet de leur forme. Après avoir plutôt réussi leur début de championnat (six points engrangés sur 15 possibles), quelle part de leur réussite les joueurs peuvent-ils attribuer à leur méthode de préparation physique ? "La question est évidemment difficile", sourit Arthur Marie. "J'aurais du mal à donner un pourcentage donc en essayant d'être le plus juste possible, je dirais que c'est un tout. La prépa va avoir un impact sur le nombre de fois où le coach aura son groupe au complet dans la saison. Plus cela arrive, plus il va y avoir de choix et plus il va pouvoir performer". Sur le terrain comme au cœur de son staff, l'US Granville la joue donc pleinement collectif. Et pour l'heure, ça lui réussit.
> Coupe de France. 4e tour - FC Flers (National 3) / US Granville (National 2), samedi 30 septembre à 18 heures au Stade du Hazé.
Aurélien Renault