C'est une période d'incertitudes qui s'ouvre à la JSD. Vendredi, avant l'entraînement du soir, Benjamin Morel (37 ans) a annoncé à ses joueurs qu'il ne s'assiéra plus sur le banc des « Rouge et Blanc » la saison prochaine. Un départ provoqué, en partie, par un autre, tout aussi important pour l'association douvraise, celui de Cyrille Deloffre. Le futur ex-président l'a officialisé auprès de son bureau à la mi-avril. Pour rappel, le second avait recruté le premier fin décembre pour diriger l'équipe fanion, pensionnaire de Régional 2, et l'ensemble du pôle seniors. "Avec Cyrille qui s'en va, il existe de nombreuses inconnues autour du club, que ce soit au niveau de la présidence, on ne sait pas qui lui succédera, ou du sponsoring", rapporte Benjamin Morel qui ne cache pas son aspiration professionnelle de faire du coaching son métier à temps plein. "C'est également pourquoi je fais ce choix car j'ai besoin d'être fixé le plus rapidement possible sur mon avenir. Je dois prendre soin de ma famille".
Si le technicien a décidé de mettre un terme à son aventure sur la Côte de Nacre, ce n'est pas uniquement pour lier son destin à celui de Cyrille Deloffre. "A Douvres, j'ai découvert un club avec énormément de potentiel, des bénévoles extraordinaires et un vrai bon groupe de mecs avec un super état d'esprit mais il y a un problème d'infrastructures", souligne-t-il. Alors que le Stade René-Cedolin est régulièrement fermé pour cause d'intempéries par la mairie ; avec qui les relations ne sont pas au beau fixe, la JSD ne dispose, cette saison, que d'une seule aire de jeu pour les séances de l'ensemble de ses catégories, de l'école de foot aux seniors en passant par les U18, soit tout de même environ 500 licenciés. "Du coup, une grande partie de l'année, soit on s'entraîne sur une surface détériorée soit on fait des Five (5 contre 5 dans un complexe privé) ou des circuits training en salle. Mais quand tu as l'ambition d'évoluer en R1, tu dois t'entraîner trois fois par semaine, minimum. En tout cas, c'est comme ça que je conçois les choses".
"Soit on s'entraîne sur une surface détériorée soit on fait des Five ou des circuits training en salle"
Conséquence, Benjamin Morel est sur le marché. "Pour l'instant, j'ai zéro contact", assure l'ancien milieu offensif du Stade Malherbe, de Clermont et d'Amiens. "Ma priorité ? C'est de trouver un projet où je pourrais m'inscrire dans la durée, entamer un cycle de travail autant avec les seniors qu'avec la formation et l'école de foot et où je vais m'épanouir", ajoute celui qui est resté deux ans et demi aux commandes de l'AS Villers (mars 2022-juin 2024) avec le succès que l'on connaît. En attendant de relever un nouveau challenge, il y a un championnat à terminer. Et malgré sa défaite 4-2 contre la réserve de l'ASPTT Caen, ce week-end, la JS Douvres possède encore une infime chance d'accéder à l'étage supérieur. Pour atteindre cet objectif, le calcul est assez simple, les coéquipiers de Samuel Hervieu sont dans l'obligation de réaliser un sans-faute lors des trois dernières journées, à commencer par cette deuxième confrontation en quatre jours face à la « B » des Postiers caennais (ah la joie des calendriers régionaux), mercredi soir, tout en comptant sur des faux pas de leurs concurrents directs, le SC Hérouville et l'USON Mondeville.
*Cyrille Deloffre est l'un des principaux partenaires de la JS Douvres, à travers son entreprise de construction et de promotion de maisons individuelles.
"La mairie m'a répondu que j'avais trop d'ambition pour Douvres"
Benjamin Morel n'est donc pas le seul départ d'envergure enregistré au sein de la JSD. Le président Cyrille Deloffre fait aussi ses valises. En cause, des relations très difficiles avec la mairie, pour ne pas dire plus. "J'aurais toujours de l'amitié pour ce club, j'aurais toujours plaisir à les voir jouer mais selon la mairie, j'ai, soi-disant, trop d'ambition pour Douvres", commente le principal intéressé.