Quatre mois et puis c'est tout. L'aventure de Bruno Luzi sur le banc villersois aura tourné court. L'annonce est tombée vendredi soir sur les réseaux sociaux du club de la Côte Fleurie. Dans leur communiqué, les dirigeants de l'ASVH évoquent un départ « pour raisons personnelles ». "L'éloignement familial lui pesait de plus en plus, il n'avait pas pu s'installer avec tous ses enfants. Du coup, il devait faire des allers-retours incessants à Chambly. Il ne faut pas oublier que c'est la première fois qu'il quittait l'Oise", expose Victor Granturco. Le président des « Jaune et Vert » certifie que les deux camps se quittent en bons termes. "Avec Bruno, on a vraiment rencontré un mec en or. Il nous a apporté son expérience, il a fait preuve de bienveillance à notre égard, il ne s'est jamais montré condescendant malgré la petite taille de notre club".
Comme souvent, quand un coach et un club se séparent, il existe une deuxième version. Et celle-ci rapporte des relations devenues très compliquées entre le technicien et une partie de son groupe depuis plusieurs semaines. De nombreux joueurs lui reprochant son management qualifié de cassant, l'absence de contenu dans les séances et un manque d'implication dans le club. La défaite au FC Balagne (5-2), le week-end dernier, a visiblement marqué une étape dans la réflexion de certains éléments de l'effectif. Des réunions se sont tenues toute la semaine dont une entre Maris Michel et ses coéquipiers. A l'issue de celle-ci, une très large majorité s'est dégagée pour exprimer une volonté de ne plus continuer avec Bruno Luzi (21 voix sur 24).
Erick Ledeux assure l'intérim
"Attention, ce ne sont pas les joueurs qui commandent, ni hier, ni aujourd'hui, ni demain", tempère Victor Granturco. "Maintenant, c'est vrai que certains d'entre eux ne seraient pas partis en vacances avec Bruno. Il a eu quelques difficultés à se faire accepter par les plus anciens de l'effectif. Bruno nous avait alerté depuis un moment déjà sur le fait que notre club ne savait pas perdre". Référence à ces six accessions depuis 2017 dont trois consécutives ces trois dernières années, de R2 à N2, sous la direction de Benjamin Morel. "Après, Bruno s'entendait très bien avec d'autres. Citez-moi un coach qui fait l'unanimité auprès de son groupe". Contacté, le principal intéressé nous a fait savoir qu'il ne souhaitait ajouter aucun commentaire par rapport à la communication officielle de l'ASVH.
Toujours est-il que l'ancien entraîneur emblématique du FC Chambly n'est plus en poste à Villers. A la date de son départ, l'Etat-major des « Jaune et Vert » dispose de 30 jours pour lui trouver un remplaçant, titulaire du DES ; diplôme indispensable pour exercer à ce niveau. "On ne veut pas procéder dans l'urgence", prévient Victor Granturco. "C'est le profil et notre budget qui détermineront notre choix". En attendant, c'est Erick Ledeux, qui était l'adjoint de Bruno Luzi, assure l'intérim. Un drôle de clin d'œil pour celui qui a fait monter l'ASVH de D2 à R3 il y a quelques années. Un intérim qui a débuté par une qualification, à l'arrache (victoire 2-1 avec un penalty d'Amadou Diallo inscrit à la 94'), pour le 5e tour de la Coupe de France sur la pelouse de Gonfreville (R1).