Président du club de Bretteville-sur-Odon (R2), Cédric Garnier est l'une des surprises de la liste de Michel Moulin, candidat à la présidence de la FFF. ©CG
Ce samedi 13 mars aura lieu l'élection du Comité exécutif de la Fédération française. Les listes du président sortant Noël Le Graët, de l'ancien président de la Ligue de football professionnel Frédéric Thiriez et de l'actuel président délégué du Blois Foot 41 Michel Moulin seront alors soumises au vote lors de l’assemblée fédérale élective. Parmi les acteurs concernés de très près par cette élection très attendue, on retrouve une surprise en la personne du Normand Cédric Garnier. Le président du LC Bretteville-sur-Odon (Régional 2) est en effet le 12e homme de la liste de Michel Moulin au sein de laquelle il défend depuis plusieurs semaines un "football amateur qui va mal".
C'est l'histoire d'un coup de gueule qui s'apprête à fêter son premier anniversaire. Excédé par la situation d'un football amateur qu'il connaît très bien via le rôle de président de Bretteville-sur-Odon qu'il occupe depuis 2018, Cédric Garnier avait profité du premier confinement pour « gratter » une cinglante lettre ouverte à l'attention des instances dirigeantes. Il ignorait alors que cette dernière, particulièrement partagée et reprise encore dernièrement par la presse, le mènerait 12 mois plus tard jusqu'à la course aux élections de la FFF, en l'occurrence sur la liste de Michel Moulin, candidat qu'il ne connaissait pas personnellement jusqu'alors. "Son équipe de campagne m'a contacté un soir, Michel Moulin m'a appelé dès le lendemain", raconte-t-il. "Il avait lu tous mes papiers, il était intéressé, il était d'accord avec ce que je disais et il m'a expliqué qu'il cherchait quelqu'un issu du monde amateur".
Une première prise de contact qui va mener le dirigeant calvadosien à une surprise de taille : la proposition formelle par l'ancien directeur sportif du Red Star de devenir le 12e homme de sa liste. "C'était un dimanche matin", se rappelle Cédric Garnier. "Il en faut beaucoup pour me déstabiliser mais là, je l'étais clairement. Je ne m'y attendais pas". Famille et amis consultés, voilà le responsable du LC Bretteville-sur-Odon en campagne et même sollicité pour une première réunion à Paris. "On m'a dit que c'était la chance de ma vie, que j'aurais la possibilité d'exprimer mon opinion à l'échelle nationale. Mon cheval de bataille ? La réglementation sur le football amateur que je trouve ubuesque".
Redonner du pouvoir aux Ligues et aux Districts
Celui qui se considère comme un "bébé président" car en poste depuis seulement trois ans - il voit d'ailleurs cela comme - "une chance" explique avoir rapidement été choqué par le nombre de contraintes financières qui pèsent sur les clubs amateurs. "On n'a pas assez d'aides, on n'est pas assez écoutés sur l'aspect réglementation du foot amateur", déplore-t-il. "Il y a un mal-être du quotidien. Nous autres présidents de clubs, on ne sent pas écoutés. Ça manque de chaleur humaine, tout est rédigé à la Fédé, dans des bureaux à Paris, mais je ne sais même pas quand était la dernière fois qu'ils ont mis les pieds sur un champ de patates un samedi ou un dimanche matin. Ces problèmes se voient pour un club régional comme le nôtre alors vous imaginez bien que côté district, c'est encore pire". Cédric Garnier appelle ainsi de ses vœux une décentralisation des pouvoirs décisionnaires afin de renforcer le poids des Ligues et des Districts. Une proposition qu'on retrouve d'ailleurs sur chacune des trois listes, preuve sans doute que son constat n'appartient pas qu'à lui.
Révolté face aux contraintes et en quête de changements même s'il ne se considère pas comme "anti-système ou syndicaliste", le dirigeant normand veut réellement "aider les clubs". Alors que le coup de projecteur est évidemment une vraie chance pour le football normand et pour son club, Cédric Garnier figure dans la liste du candidat médiatiquement le moins connu. "La campagne qu'il exécute plaît", assure-t-il. "Mais on sait très bien qu'il y a du lobbying de l'autre côté, que les dés sont pipés, il faut être réaliste, on ne renverse pas une monarchie en si peu de temps". Et si Michel Moulin sortait perdant samedi comme les pronostics le murmurent, son 12e homme se satisfera amplement d'avoir pu diffuser nationalement son message et d'avoir planté les graines du changement.
► RETROUVEZ NOTRE SECOND ARTICLE LIÉ À L'ÉLECTION DE LA FFF CONSACRÉ À ROMAIN FÉRET, PRÉSIDENT DI DISTRICT DE SEINE-MARITIME ET PRÉSENT SUR LA LISTE DE FRÉDÉRIC THIRIEZ.