Le CA Pont-Audemer a beau avoir été sorti de la Coupe de France par Pavilly, il s'est payé le luxe auparavant de sortir Yvetot (R1) au prix d'une prestation courageuse et marquante. ©Alexandre Lamy
Cette semaine encore, la rédaction de FOOT NORMAND vous propose d'aller à la rencontre des clubs de la région ayant le mieux réussi leur début de saison au travers d'un top 20 forcément subjectif. Alors qu'on vous a présenté hier les invincibles du F.C Gisors Vexin Normand 27 (R1) et leur ambitieux projet, on redescend de deux divisions ce jeudi mais on reste dans l'Eure pour aborder le 9e de notre top : le CA Pont-Audemer, club de Régional 3. Sous la houlette de Mickaël Eudes, les footballeurs pont-audemériens sont invaincus en championnat et se sont offert de belles émotions en Coupe de France, eux qui reviennent de loin.
L'ami du succès est l'échec, parait-il. L'adage collerait ainsi parfaitement au Cercle athlétique de Pont-Audemer. Le club de Régional 3 qui flirtait voilà quelques mois avec la relégation vers le Départemental 1 vient en effet de lancer sa saison par un beau parcours en Coupe de France et par deux victoires en deux matchs en championnat. Une réalité pourtant bien loin d'être acquise au printemps dernier. "Le contexte du début de saison était un peu particulier puisqu'on recommençait quelque chose qui avait un peu coulé, on peut dire ça comme ça," note Mickaël Eudes, 39 ans et désormais entraîneur de l'équipe première. L'ancien du Havre s'est en effet retrouvé à tout reconstruire après que le club a connu un exode de joueurs massif suite à des rapports houleux avec leur coach d'alors. "Ce n'est pas mon rôle de critiquer ce qui s'est passé mais il est certain que le club en a souffert", observe l'ancien responsable de l'école de foot. "On avait enregistré 26 départs, c'est énorme. De trois équipes, le club était passé à deux. Les joueurs de la B se sont retrouvés à jouer en A et les résultats ont par conséquent été compliqués". À l'arrivée, le sauveur aura été une figure du club, José Tifona, lequel aura évité le retour par la case district à l'équipe de la Vallée de la Risle en réussissant l'exploit de maintenir l'équipe fanion pourtant dernière à son arrivée. "Je rends hommage à ce qu'a réalisé José, ce qu'il a accompli, c'est presqu'une montée," salue Mickaël Eudes qui s'est par la suite vu octroyer beaucoup de temps, dès avril, pour bâtir avec succès une nouvelle équipe, faisant notamment revenir au bercail nombre de jeunes ayant quitté l'institution quelques mois plus tôt.
Exploit contre Yvetot (R1), regrets contre Pavilly (R1)
Si Mickaël Eudes a pris la succession de José Tifona, c'était sur la volonté du club de se mettre en règle avec le statut des éducateurs et sur celle de l'intérimaire de ne finalement pas s'inscrire sur plusieurs années. Aujourd'hui, CAPA savoure un début de saison presque parfait dans un climat redevenu salubre. En sortant Yvetot, club de Régional 1 au 4e tour de la Coupe de France, le club eurois s'est même offert quelques frissons propres à de tels exploits avant de subir la loi de Pavilly (R1) au palier suivant. "Notre parcours en Coupe de France est bon même si le scénario contre Pavilly qui marque à la dernière minute me laisse des regrets", relate le technicien. "Même si la priorité, c'est le championnat, la Coupe nous a quand même offert de belles émotions". Le championnat justement n'est pour l'heure au coeur d'aucun pronostic ni d'aucun élan d'ambition trop euphorique de la part d'un club qui s'emploie à ne pas oublier où son passé récent a failli l'envoyer. "Depuis que je suis au club, la formation première est en R3 mais par le passé elle évoluait un R1", rappelle toutefois Mickaël Eudes. "Il y a eu certains épisodes négatifs mais comme tous les clubs peuvent en connaitre. A moyen terme, on aimerait rejouer en R2, ce qui parait être un minimum pour une ville comme Pont-Audemer. Il faut y aller doucement toutefois et se montrer patient surtout". Serrée de près par les agglomérations du Havre et de Rouen mais aussi de Lisieux et de Deauville d'où il a néanmoins fait venir Donovan Convert, Pont-Audemer doit relever des défis pour rester - redevenir même - une place forte du foot normand. "Si ça a été fait il y a 20 ans, c'est que ça doit pouvoir être fait aujourd'hui", conclut Mickaël Eudes sur une note d'optimisme. « Y a plus qu'à ! » nous dit alors un autre adage autrement plus populaire.
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