C’est le rendez-vous tant redouté tous les ans par la majorité des clubs français. Le Stade Malherbe ne fait pas exception à la règle. Pourtant, ce jeudi, à l’heure de faire face au gendarme financier du football français, les dirigeants caennais devraient afficher des mines plus sereines par rapport à quelques années en arrière.
Dans le dernier rapport en date publié par la DNCG (Direction nationale de contrôle et de gestion), concernant l’exercice 2021-2022, le club normand présente un bilan en nette amélioration. La saison dernière, le SMC a affiché un déficit structurel (avant la balance des transferts) de 4,5 M€ pour un budget légèrement supérieur à 20 M€ (le septième de L2 à l’époque). Si ce montant peut paraître important, il faut rappeler qu’il était supérieur à 11 M€ un an auparavant ! Toutefois, il convient de préciser que le championnat 2020-2021 s’est disputé dans sa quasi-intégralité dans des enceintes à huis clos la faute à la crise du Covid-19. Conséquence : les recettes matches avaient fondu comme neige au soleil (215 000 € seulement contre 1,9 M€ la saison suivante), les revenus issus des sponsors et de la publicité avaient, eux, été divisés pratiquement par trois (1,3 contre 3,6 M€).
Une masse salariale quasiment divisée par deux
Pour réduire ses pertes, le Stade Malherbe a surtout diminué par deux la masse salariale de son personnel (dont les joueurs pèsent, au minimum, pour les trois quarts), passant de 17,5 à 9,3 M€ ! Bien sûr, le PSE mis en place en 2021 (Plan de sauvegarde de l’emploi) a joué un rôle dans ce redressement même s’il ne faut pas oublier les dégâts occasionnés sur le plan social (avec le licenciement de 40% des salariés en CDI).
Avec une balance des transferts positive à hauteur pratiquement de 6 M€ (avec notamment des traites des transferts d’Alexis Beka Beka et Johann Lepenant, vendus chacun pour environ 7 M€ avec les bonus), le club caennais a même réussi à présenter un bilan global dans le vert : + 1,4 M€.
Selon nos informations, les dirigeants caennais devraient annoncer des chiffres quasi-identiques ce jeudi à la DNCG pour l’exercice qui est en train de s’achever (2022-2023) avec un déficit structurel autour des 5 M€. Les deux dernières saisons, le SMC l’avait donc comblé en vendant des joueurs. Un scénario qui pourrait se reproduire alors que les potentielles valeurs marchandes de l’effectif sont clairement identifiées : Alexandre Mendy, Ali Abdi, Norman Bassette (qui susciterait l’intérêt du FC Porto selon la presse belge)… La deuxième option consisterait à procéder à une augmentation de capital. Celle-ci n’est pas à exclure. Dans tous les cas, les actionnaires des « Rouge et Bleu », le fonds d’investissement américain Oaktree et Pierre-Antoine Capton (PAC), devraient, comme ils l’ont toujours fait depuis leur rachat du club, présenter toutes les garanties devant le gendarme financier du football français pour valider le budget actuel et à venir.
Tous ces chiffres, qui constituent autant d’indicateurs positifs, pourraient faciliter la tâche de PAC dans sa quête de successeurs à Oaktree, dont le désengagement est prévu à moyen terme. Dans cette optique, une société basée à Londres, spécialisée dans ce genre de transaction, a été mandatée pour trouver de nouveaux investisseurs pour le Stade Malherbe. Le fonds d’investissement américain KKR jouerait aussi un rôle central.
Devant la DNCG ce jeudi, le @SMCaen, comme la saison passée, devrait présenter un bilan financier en nette amélioration par rapport à 2021
➡️ Déficit structurel (avant les transferts) : 5 M€ ? 11 M€
➡️ Masse salariale divisée par 2 : de 17,5 à 9,3 M€https://t.co/aILcZpYVPm— FOOT NORMAND (@FOOT_NORMAND) June 8, 2023